Les infos que j'ai retenues pour vous

Calin Georgescu, le candidat pro-russe indépendant à la présidence roumaine, en tête du premier tour de scrutin. / Keystone / AP Photo / Alexandru Dobre

Présidentielle en Roumanie: un pro-russe et le premier ministre au second tour. Les Roumains ont voté hier pour élire leur nouveau président, avant des législatives prévues le 1er décembre. Après dépouillement de 98,66% des bulletins, le candidat pro-russe Calin Georgescu recueille 22,59% des suffrages, contre 19,55% pour le premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu. Les deux hommes s’affronteront lors d’un second tour prévu le 8 décembre. En revanche, l’extrême droite fait un score moindre que prévu, arrivant en quatrième position.

Plusieurs roquettes du Hezbollah frappent la zone de Petah Tikvah, à l’est de Tel Aviv. Le Hezbollah libanais a tiré 340 roquettes sur la capitale de l’Etat hébreu en représailles des frappes israéliennes de samedi qui ont tué au moins 29 personnes à Beyrouth. La police a déclaré qu’il y avait plusieurs sites d’impact et que plusieurs personnes avaient été légèrement blessées. L’armée israélienne a indiqué qu’un tir direct sur un quartier avait laissé «des maisons en flammes et en ruines». Ces tirs surviennent alors que les bombardements de Tsahal se sont intensifiés au cours des deux dernières semaines.

Pendant ce temps sur Heidi.news

Les partisans du Non à l’élargissement des autoroutes exultent. / Keystone / Peter Schneider

Rösti cuit: les Suisses refusent l’agrandissement des autoroutes. Hier, les Suisses ont rejeté le projet d’extension de six tronçons d’autoroute. Une victoire inespérée pour les milieux de défense de l’environnement qui y voient un regain d’intérêt des citoyens face aux enjeux climatiques. Alors que la Suisse poursuit depuis 70 ans un processus de bétonisation favorable à la densification du réseau autoroutier, ce vote symbolique enclenche un tête-à-queue dans la politique de mobilité défendue par le ministre des Transports Albert Rösti.

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar

Le Moyen-Orient et l’Ukraine au menu d’une réunion du G7. La réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 se tient à Fiuggi et Anagni ce jour et demain. Au programme: la situation au Moyen-Orient, et en particulier la crise humanitaire à Gaza, la situation au Liban, celle de la mer Rouge, et la nécessité de promouvoir un horizon politique crédible pour la région qui garantisse la paix et la sécurité, dans la perspective de «deux peuples, deux Etats». L’invasion russe de l’Ukraine sera également au centre des discussions avec la volonté affichée de confirmer le soutien militaire, politique, économique et financier total du G7 à Kiev.

Caméras de surveillance sur le Bund, à Shanghaï @ Keystone / EPA / Alex Plavevski

Surveillance 2.0. Un ami universitaire de passage vient de faire l’expérience ô combien directe de la puissance et de l’étendue de l’usage des outils électroniques de surveillance dont s’est dotée la Chine.

Je précise que d’ordinaire, j’ai plutôt un discours prudent sur ce genre de choses, notamment parce que certains systèmes sont loin d’être systématiques et surtout très rarement étendus à un niveau autre qu’expérimental très localisé. A Shenzhen, les caméras à reconnaissance faciale pour les contrevenants au code de la route sont souvent en panne – mon expérience personnelle. Et pour le crédit social censé régir les comportements de tous les individus, on est quand même très loin de Big Brother.

Mais quand même, certaines choses sont troublantes.

Donc cet ami a égaré un petit sac à dos noir dans une gare très passante de Canton. L’accompagnant, plusieurs universitaires, tous caucasiens alors que lui est d’origine chinoise. Quand il s’aperçoit qu’il n’a plus son sac, il revient sur ses pas, pour constater que son bien a disparu, avec son ordinateur à l’intérieur. Ne voulant pas trop s’embêter, car seulement de passage pour 48 heures, il décide de ne pas se signaler aux autorités, d’autant que les consignes des facs en France sont de voyager en Chine avec un ordinateur vierge. Mais quelques heures après, arrivé à son hôtel, il constate, via une application sur son téléphone, que son ordinateur est allumé et qu’il se trouve à 700km de là, dans le Hunan. Parvenu à le localiser, il se décide quand même à aller voir la police pour déposer une plainte pour vol.

Pensant qu’il s’agit d’un compatriote, le policier lui indique au départ que ce genre de démarches doit se faire en ligne. Puis, au vu de son passeport français, il enregistre sa plainte. Une heure à peine plus tard, le policier le recontacte via WeChat pour lui indiquer que les images de son groupe en gare de Canton ont déjà été retrouvées et récupérées, et que pour mieux les analyser, il lui faut des détails sur ses différentes interactions. S’ensuivent alors plusieurs échanges dans lesquels le policier se vante d’avoir à sa disposition «les meilleurs instruments électroniques du monde»… En quelques heures seulement, le «voleur» sera identifié via les caméras à reconnaissance faciale et à des fichiers centralisés bien tenus, reconnaîtra avoir pris par mégarde le sac, le restituera en personne et en gare de Canton dès le lendemain, après moult excuses…

Je ne sais pas pour vous, mais ça ne m’a pas rassuré.

Mon labo chinois

Photo collage d’images satellites montrant des navires côte-à-côte soupçonnés de procéder à des transferts clandestins. / Agence spatiale européenne

Au large de la Malaisie, le transfert clandestin de pétrole brut iranien à destination de la Chine va bon train. L’enquête de Bloomberg est en tout point remarquable et s’appuie sur l’observation d’images satellites depuis près de cinq ans. Dans le détroit de Malacca, de vieux rafiots souvent non assurés et à l’enregistrement plus que douteux effectuent des transferts en mer pour contourner les sanctions américaines, générant des milliards de dollars pour l’Iran tout en exposant la région à des risques environnementaux majeurs. En dépit des pressions internationales, la Malaisie et ses voisins peinent à intervenir, faute de moyens mais aussi par intérêt économique évident. Officiellement, la Chine n’importe plus une goutte de l’or noir iranien depuis mi-2022, mais selon certains chercheurs et cette enquête, la Chine absorberait en réalité 90% du brut iranien, pour un total représentant 10% des importations chinoises.

Des jeunes pousses chinoises financées par Microsoft et Google liées à la police. Plusieurs grandes entreprises américaines de la tech ont investi dans des start-ups chinoises via des programmes d’incubation depuis plus d’une décennie. Et si elles s’intéressaient avant tout au côté «innovation» quand les relations sino-américaines étaient au beau fixe, certains projets ont permis de développer des outils de surveillance et de censure, notamment au Xinjiang, ayant joué un rôle déterminant dans la répression des minorités. Parmi les jeunes pousses impliquées, figurent Data Grand (traitement automatisé des big data), Hydata (traitement de données IA), Tophant (cybersécurité) et DeepGlint (reconnaissance faciale) soutenues par Microsoft ainsi que LLVision (lunettes intelligentes) appuyée par l’incubateur de Google. Nul doute que les jours de ces programmes sont dorénavant comptés…

Redonner à la Chine rurale une voix plus authentique. Le podcast est une sacrée industrie en Chine, puisque l’une des principales plateformes du pays, Himalaya, pouvait se vanter en 2023 d’avoir quelque 220 millions d’auditeurs pour ses 240’000 émissions. Mais si les contenus ont longtemps été dominés par des créateurs basés dans les grandes métropoles du pays – Pékin et Shanghai notamment – de plus en plus de voix s’élèvent de la campagne et des petites localités. Les thèmes gagnent en variété et surtout en authenticité, n’hésitant pas faire la part belle aux modes de vie plus durables. Cet engouement reflète également des tendances socio-économiques de fond: le retour à la terre pour les jeunes ruraux un temps partis à la ville et le développement du tourisme intérieur.

Dans le Yunnan, deux jours de congés payés pour les femmes souffrant de dysménorrhée. Cette disposition du droit du travail, sur présentation d’un certificat médical, existe en réalité depuis 1993, mais elle a été peu médiatisée et souvent limitée par les pouvoirs publics locaux. L’annonce faite par les autorités provinciales du Yunnan début novembre a donc permis de sensibiliser des dizaines de millions de jeunes employées à l’échelle de tout le pays qui ignoraient jusqu’à l’existence même de la réglementation initiale.

Une raison d'espérer

Indemnisation record pour une femme transgenre en Chine. C’est une première: Ling’er, une artiste de 28 ans enregistrée à sa naissance comme étant de sexe masculin, mais qui s’identifie comme une femme, vient de gagner son procès contre un hôpital du Hebei qui lui avait imposé, sans son consentement mais sous l’autorité de ses parents, un traitement de conversion aux électrochocs en juillet 2022. Si le montant de l’indemnisation est modeste (60’000 yuans, soit 7400 francs suisses), les militants LGBTQ+ voient dans cette victoire une avancée sans précédent des droits des personnes transgenres en Chine. Une étude de 2019 a montré que près d’un jeune transgenre chinois sur cinq aurait été contraint à des pratiques de conversion par ses parents.

Votre correspondant. J’ai découvert l’univers chinois dans les années 1980, avant de m’installer à Hong Kong en 1994. Depuis, je m’efforce de rendre cet Orient de moins en moins lointain aussi accessible que compréhensible. Toujours en rapport avec les peines prononcées contre les «45» démocrates, il faut lire le très émouvant plaidoyer de Gwynet Ho, une ancienne journaliste de Stand News, publié sur Facebook quelques heures après qu’elle a écopé d’une peine de 7 ans de prison.