Les infos que j'ai retenues pour vous

Manifestants armés de bâtons et de pierres, dimanche, peu avant les affrontements avec la police. © El Pais

En Espagne, la ville de Torre Pacheco secouée depuis deux nuits par des émeutes anti-immigrés. L’agression violente d’un retraité de 68 ans, attribuée à trois jeunes d’origine nord-africaine, est à l’origine de l’embrasement dans cette petite ville de Murcie. Des groupes, armés de bâtons, ont parcouru les rues à la recherche de personnes étrangères. Les heurts ont conduit à l’arrestation de six personnes, dont cinq Espagnols. L’agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, avait poussé la mairie à organiser un rassemblement vendredi après-midi, mais la manifestation, qui se voulait pacifique, a dégénéré en raison de la présence de groupes d’extrême droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, certains appelant à de véritables ratonnades. Hier, une douzaine de véhicules de police bordaient les rues menant au quartier de San Antonio, et plus de cinquante agents de la Garde civile et de la police locale formaient un cordon de sécurité pour prévenir une nouvelle nuit de terreur.

Donald Trump veut envoyer des systèmes antiaériens Patriot à l’Ukraine. Signe supplémentaire de la dégradation de ses relations avec le président russe Vladimir Poutine, l’annonce faite hier par le président américain constitue un vrai volte-face deux semaines seulement après que Washington avait annoncé la suspension de certaines livraisons d’armes à Kiev. «Je n’ai pas encore décidé du nombre mais ils vont en avoir parce qu’ils ont besoin de protection», a ajouté Trump, tout en précisant que ces équipements militaires très sophistiqués seraient payés par les Ukrainiens «à 100 %». Cette livraison d’armes devrait faire partie d’un accord impliquant l’Otan qui paiera les États-Unis pour des armes qu’elle enverra à l’Ukraine, selon le président.

Israël bombarde un marché et un point d’eau à Gaza. Au moins 95 Palestiniens sont morts dans ces pilonnages, alors que le bilan de la guerre a dépassé le cap des 58’000 victimes dans le territoire palestinien. L’attaque israélienne sur le marché de la ville de Gaza a tué au moins 17 personnes hier, dont le médecin Ahmed Qandil. Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre du pays, les tirs de missiles israéliens ont donc touché un point de collecte d’eau, tuant au moins dix personnes, dont sept enfants. S’agissant de cette dernière attaque, l’armée a reconnu que son tir visait initialement un combattant palestinien, mais qu’il avait malencontreusement dévié de sa trajectoire en raison d’une défaillance technique. Les pourparlers de cessez-le-feu, en dépit du plan américain d’un arrêt immédiat des combats pour une période de 60 jours, sont toujours au point mort.

Jannik Sinner remporte le tournoi de Wimbledon. Le numéro un mondial a remporté son premier titre sur le gazon londonien en venant à bout de Carlos Alcaraz lors d’une intense et spectaculaire finale. L’Italien s’est imposé en quatre sets, prenant sa revanche sur l’Espagnol qui l’avait battu à Roland-Garros lors d’un duel épique il y a à peine un mois. Sinner, premier Italien à décrocher le trophée à Wimbledon en simple, a ainsi mis fin à la série de 24 victoires consécutives d’Alcaraz sur trois éditions du tournoi.

Il est temps de raconter le monde

🏔️ Trail, la montagne en courant: nouvelle édition augmentée! Et si courir en montagne était une façon de retrouver le souffle de l’aventure dans nos vies routinières? Charlie Buffet et Sophie Guignard racontent le trail comme une traversée intime.
De l’UTMB à la Diagonale des Fous, d’Aristote à Kilian Jornet ou Mathieu Blanchard, cette édition augmentée interroge le sens de la course, la nature du dépassement et la part animale qui se réveille – ou pas – en nous.
Un récit incarné, illustré par les meilleurs photographes de trail, pour comprendre ce que ce sport dit de nous – et ce qu’il fait naître en nous.

Dans mon radar aujourd'hui

Le premier ministre australien en tournée de six jours en Chine. Arrivé samedi à Shanghai, Anthony Albanese rencontrera aujourd’hui certains des principaux acteurs de l’industrie sidérurgique chinoise et plusieurs PDG de ressources australiennes pour une table ronde sur l’acier vert. Ses rencontres de haut niveau sont destinées à faire l’éloge des relations économiques entre l’Australie et la Chine, tout en promettant de soutenir les efforts de l’industrie pour décarboner l’énorme secteur sidérurgique chinois, alors que l’Australie s’est beaucoup enrichie grâce à ses exportations de charbon et de minerai de fer à destination de la Chine dans les décennies passées. Il sera à Pékin à partir de demain, où il rencontrera le président chinois Xi Jinping, le Premier ministre Li Qiang et le président de l’Assemblée populaire nationale Zhao Leji. L’heure est à l’apaisement après plusieurs années de vives tensions entre les deux pays.

Barbecue à volonté (moins de 20€) dans le quartier de Myongdong, à Séoul @ Eric Sautedé

Le mercure bout. Partout sur la planète on ressent les effets du changement climatique, et plus encore l’été, quand les grosses chaleurs n’en finissent plus d’enfler. J’étais à Séoul ce week-end, et non seulement il y avait les indications extrêmes du thermomètre, avec des pointes à plus de 37°C, mais nous étions aussi bombardés de messages d’alerte sur nos téléphones portables, nous enjoignant chaque matin de nous protéger du soleil et surtout de bien nous hydrater toute la journée. La dernière fois que j’avais eu droit à de telles mises en garde par téléphone, c’était au Japon, et c’était pour m’avertir de l’imminence d’un tremblement de terre dans la région de Nagano… c’est vous dire si la situation semblait grave!

Mais quid des raisons de ce réchauffement? Quid de l’activité humaine qui n’en finit pas d’épuiser notre planète? Partout à Séoul, que l’on soit à Myongdong, Gangnam, Insadong ou Hongdae, le maître-mot c’est consommer, de tout et partout. Des habits et des cosmétiques surtout, pour lesquels la détaxe vous est offerte dans le magasin même. Et pour rendre le lèche-vitrine plus agréable, nombreuses sont les baies vitrées qui restent ouvertes sur la rue, même quand l’air-conditionné tourne à plein régime. Gaspillage garanti! L’éco-responsabilité que clament parfois les étiquettes n’en paraît que plus dérisoire. Et entre deux séances de shopping, il faut se restaurer: quoi de mieux qu’un barbecue coréen à volonté pour la bagatelle de 20 euros? Porc et bœuf sont servis à profusion, ambiance orgiaque assurée. Et toujours l’air-conditionné qui vrombit, avec en sus les aspirateurs de fumée individuels qui éliminent les odeurs de charbons de bois intempestives.

Alors oui, j’en ai profité aussi, de façon plus mesurée, et je n’ai pas boudé mon plaisir, surtout culinaire et gustatif - je suis fan de Magkeolli, cet alcool de riz à peine fermenté que l’on ne trouve dans sa diversité qu’en Corée même, parce qu’il voyage mal. Mais s’il fallait confirmation que notre salut ne passera pas par une éthique individuelle, j’ai aussi été drôlement servi. Nos sociétés développées ne sont pas prêtes à la frugalité.

Mon labo chinois

Panneaux solaires dans le comté de Ruicheng, province du Shanxi. © Keystone / AP Photo / Sam McNeil

Premières normes en matière d’énergies renouvelables pour l’acier, le ciment et le polysilicium. L’annonce a été faite vendredi dernier par la Commission nationale du développement et de la réforme, et ces normes s’étendent donc pour la première fois au-delà des secteurs du commerce de l’électricité et de la production d’aluminium électrolytique. Pour les nouveaux centres de données le pourcentage sera le même sur tout le territoire: au moins 80% d’électricité verte. Pour les autres industries, le pourcentage varie selon la province: dans le Yunnan ou le Sichuan, riches en hydroélectricité, l’objectif à atteindre en énergies renouvelables pour 2025 s’élève à 70%, contre 24,2% dans le Fujian – le plus faible à l’échelle nationale. Hors hydroélectricité, aucune province ne dépasse un objectif de 30%, que seules les régions fortement axées sur l’énergie éolienne et solaire peuvent se permettre.

Un avenir plus vert mais moins rose pour les gueules noires de la province du Shanxi. Malgré l’essor des énergies renouvelables, la région reste dépendante du charbon pour l’emploi et l’économie. Encore aujourd’hui, elle produit plus de charbon que l’Inde et plus d’un tiers des volumes nationaux, lesquels alimentent 60% du mix énergétique du pays. Les autorités locales tentent de diversifier en investissant dans le solaire et le recyclage des terres polluées. En misant sur le tourisme aussi. Mais l’avenir de milliers de travailleurs reste incertain, puisqu’environ une personne sur dix dans la province travaille dans le secteur du charbon et les industries connexes. Pourtant, pour certains activistes locaux la solution passe par l’abandon total de l’exploitation de cet or noir: pour satisfaire les objectifs de décarbonation nationaux bien sûr, mais aussi parce que le passage aux énergies propres requiert une thérapie de choc.

Une transition écologique qui bouleverse la vie des minorités ethniques. Minorités qui représentent tout de même 9% de la population du pays et vivent sur de vastes régions, qui plus est sensibles, comme le Tibet, le Xinjiang ou la Mongolie intérieure. Si les politiques environnementales visent la durabilité, elles entraînent souvent des déplacements forcés, des pertes de moyens de subsistance traditionnels et érodent les identités culturelles. Certains programmes de reforestation et de conservation, par exemple, restreignent l’accès aux terres ancestrales et exposent les populations à de nouvelles formes de précarité économique. Les migrations internes, parfois imposées, fragmentent les réseaux familiaux et accentuent la marginalisation sociale, notamment chez les femmes. Pour rendre la transition plus équitable, il devient dès lors urgent de développer des politiques plus inclusives et de mettre en place des systèmes de compensation à la hauteur des préjudices subis.

Une raison d'espérer

Panneau solaire utilisé pour l’électricité dans le village d’Ismail Khan Khoso à Sohbatpur, province pakistanaise du Baloutchistan. © Keystone / AP Photo / Anjum Naveed

Au Pakistan, la révolution de l’énergie solaire est partie du bas. Et du ras le bol de l’inflation des prix de l’énergie, rendue plus aiguë encore avec la guerre en Ukraine et l’envolée des prix du pétrole et du charbon. La part du solaire dans la production d’électricité du pays est passée de 4% en 2021 à 14% en 2024 – l’un des pourcentages les plus élevés d’Asie –, et les importations de panneaux, avant tout chinois, ont doublé en l’espace d’un an. Au cours des cinq ou six dernières années, le Pakistan a importé 45 gigawatts de panneaux solaires, soit l’équivalent de la capacité totale de son réseau électrique! Comme le rappelle Muhammad Mustafa Amjad de Renewables First: «C’est une révolution qui vient de la base. Ce n’est pas le gouvernement qui décide de la voie à suivre. Et la motivation ne provient pas de préoccupations climatiques, mais de considérations économiques, car il devient financièrement judicieux de passer aux énergies renouvelables».

«La balle l’atteignit, mais, par la grâce de Dieu, il se releva. Ensanglanté, mais invaincu, et pour se battre avec plus d’ardeur encore».

C’est la façon qu’a eu la Maison Blanche de commémorer le premier anniversaire de la tentative d’assassinat contre Donald Trump, le 13 juillet 2024, à Butler, en Pennsylvanie. Et le tweet d’ajouter: «Le 13 juillet nous le rappelle: nous nous battons, nous gagnons, ET JAMAIS NOUS NE NOUS RENDONS». Le tout accompagné d’une vidéo d’1mn30 à la gloire du parcours du président américain.

Votre correspondant. J’ai découvert l’univers chinois dans les années 1980, avant de m’installer à Hong Kong en 1994. Depuis, je m’efforce de rendre cet Orient de moins en moins lointain aussi accessible que compréhensible. Le China Media Project est allé un peu plus loin encore, la semaine dernière, dans sa mise en perspective des médias chinois s’agissant d’une possible érosion du pouvoir du président chinois Xi Jinping, que postulent certains pékinologues de salon occidentaux: pas de doute, Xi domine toujours!