Bonjour, c’est Florent à Carcassonne, où je débute mes vacances sans alarmes ni explosions. Mais les faucilles et les marteaux, à la fête de l’Humanité, m’ont tout de même rappelé le boulot. Je vous en parle dans cette lettre.
Aujourd’hui, je vous parle de promesses progressistes en Iran, des derniers mots du sous-marin Titan et des nouvelles de Koursk. |
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Les infos que j'ai retenues pour vous
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Le président iranien, Massoud Pezeshkian, le 2 juillet 2024, lors d’un débat télévisé. Morteza FAKHRINEJAD / AFP
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Le nouveau président iranien envoie des signes d’ouverture.
Tout un symbole. Deux ans jour pour jour après la mort de Mahsa Amini, la jeune Kurde iranienne de 22 ans tuée pour port incorrect du hijab, le chef de l’Etat iranien Massoud Pezeshkian a promis hier d’œuvrer afin que les autorités ne «dérangent» pas les femmes qui ne portent pas le voile. «La police des mœurs n’est pas censée affronter» les femmes, a martelé le président réformiste devant les médias à Téhéran.
TV5 Monde (FR)
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Qui est Ryan Wesley Routh, l’homme suspecté de tentative de meurtre contre Donald Trump?
Originaire de Caroline du Nord et âgé de 58 ans, Ryan Wesley Routh vivait à Hawaï, où il travaillait dans la construction de logements. Fervent défenseur de l’Ukraine, il avait exprimé son désir de voir se créer une «armée civile massive» mondiale. Il avait même été interviewé en avril 2022 par l’AFP lors d’une manifestation de soutien à Kyiv. Après son arrestation le 16 septembre, les autorités ukrainiennes ont nié tout lien avec lui, et la Légion étrangère ukrainienne a précisé qu’il n’avait jamais servi parmi ses volontaires.
France Info (FR)
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Les derniers mots des passagers de Titan dévoilés à la presse.
L’audience a été ouverte hier par les garde-côtes américains, plus d’un an après l’implosion du sous-marin d’OceanGate au fond de l’océan Atlantique, lors d’une exploration de l’épave du Titanic. Chargés de déterminer un possible acte criminel ou des négligences, les enquêteurs ont rendu publics les derniers mots de l’équipage du submersible. «Tout va bien ici», assurait-on, avant le terrible accident survenu le 18 juin 2023. Une fois arrivé à 3’350 mètres de profondeur, le Titan envoie son ultime message : «Nous avons largué deux poids». Quelques secondes plus tard, le contact est perdu.
CNN (EN)
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Il est temps de raconter le monde
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Dans mon radar aujourd'hui
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Première réunion pour la formation de la nouvelle Commission européenne.
Ursula von der Leyen, reconduite en juillet à la tête de l’institution, doit présenter aujourd’hui le collège qui la constituera. Mais un coup de théâtre a secoué Bruxelles hier. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a claqué la porte, se disant désavoué par la présidente. Le départ fracassant de l’ancien ministre français de 69 ans plonge l’Europe dans la stupeur, et laisse planer le doute sur les noms et les portefeuilles des commissaires qui seront désignés dans la foulée.
France 24 (FR)
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Ca m'est arrivé cette semaine
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Hier c’était lundi,
comme me l’a rappelé un de mes lecteurs assidus, qui m’a souhaité une «bonne chance». Car à Kyiv, ce jour rime avec drones et explosions. Mais pas cette fois ! Je suis en vacances, et je n’ai cure des missiles balistiques. J’ai désactivé les notifications de WhatsApp, mes mails et même mon application pour apprendre l’ukrainien. J’ai décidé que pendant trois semaines, l’Ukraine n’existerait plus.
A Paris, j’ai accompagné des amis à la fête de l’Humanité. Un grand rassemblement des partis de gauche où se mêlent, dans un savant mélange, débats politiques, concerts en plein air, merguez et biture.
Bien que l’esprit était à la fête et les explosions loin derrière moi, quelque chose m’a laissé perplexe: les centaines et centaines de symboles qui rappellent l’époque soviétique. Sur les drapeaux, dans les stands, floqués sur des T-shirt, on voit la faucille et le marteau, les «CCCP» ou autres casquettes de généraux… Partout pullulent les images de feu l’Union soviétique.
S’il y a quelques années ces symboles me faisaient presque rire, ils me font tiquer depuis que je vis en Ukraine. Pour certains habitants du pays, ils sont synonymes de l’Holodomor, la grande famille orchestrée par Staline, qui a fait entre deux et cinq millions de morts. Ils évoquent le goulag, où beaucoup comptent des proches qui n’en sont jamais revenus. Ils rappellent la terreur de voir passer la voiture Volga noire du KGB qui venait, dans les contes populaires, enlever les enfants pour les amener en Sibérie. Ils représentent enfin un quotidien sous pression, une époque où la liberté n’existait pas.
J’ai compris, après deux ans de vie en Ukraine, que l’Histoire et les faits ne s’écrivent pas de la même façon des deux côtés du Danube. J’ai aussi pris conscience du point auquel la manière dont on enseigne et partage le passé peut changer une société. Vladimir Poutine, quant à lui, l’a très tôt compris et instrumentalisé.
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Un panneau routier indiquant la distance jusqu’à la ville russe de Koursk, à côté du point de passage détruit de la frontière avec la Russie. Roman PILIPEY / AFP
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La Russie ordonne des évacuations à Koursk.
Cible d’une offensive ukrainienne depuis le 6 août, la région frontalière avait vu son front se stabiliser à la fin du mois. Mais hier, son gouverneur par intérim a décrété l’évacuation des habitants des localités situées à moins de 15 kilomètres de la frontière. La mesure, dont les raisons ne sont pas claires, survient quelques jours après que Moscou a entamé une contre-offensive majeure pour chasser l’Ukraine de la zone.
France 24 (EN)
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Moscou augmente fortement les effectifs de son armée.
Vladimir Poutine a signé hier un décret portant le nombre de ses membres à 2’389’000 personnes, soit 180’000 de plus. La dernière augmentation remonte à décembre 2023. Le 1er décembre, quand le texte entrera en vigueur, l’armée russe, qui ne cesse de pousser sur le front de l’est et gagner du territoire, va donc devenir la deuxième au monde en termes d’effectifs. De son côté, l’Ukraine peine à mobiliser des hommes.
Kyiv Independent (EN)
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L’OTAN assouplit l’utilisation des armes de longue portée par Kyiv contre Moscou.
Chaque pays de l’Alliance pourra décider individuellement s’il autorise l’Ukraine à employer ses dons pour mener des frappes à distance contre la Russie. C’est ce qu’a déclaré hier le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans une interview à la radio britannique LBC. «Mais il est important que nous nous consultions étroitement sur ces questions», a-t-il nuancé. Alors que Kyiv détient des missiles longue de portée livrés par ses partenaires, ces derniers ont toujours refusé, les Etats-Unis en tête, qu’ils soient lancés sur le territoire russe, pour éviter une escalade du conflit.
Kyiv Independent (FR)
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Votre correspondant.
Plus ou moins journaliste, plus ou moins photographe, j’aime les pancakes et les bonnes histoires. Historien de formation, aussi organisé que l’armée russe et ponctuel qu’un bus malien, je fuis les lourdeurs de l’administration dans les pays où il n’y en a plus. Après des années d’Afrique, je redécouvre les saisons en Ukraine. Je n’aime pas travailler, j’aime apprendre.
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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