Bonjour, c’est Amaury depuis la France où la profession des journalistes s’est mobilisée hier soir à Paris et Marseille en soutien à leurs collègues de Gaza.

La veille, une tribune appelait à un sursaut pour accompagner la presse du Soudan, en guerre également, qui bataille au quotidien pour sortir de l’information du pays. Est-ce que ces appels à l’aide seront entendus?

Ce matin, je vous parle d’un vol de fourmis au Kenya, d’une lettre migratoire malienne sur Facebook, et d’un tsunami gabonais.

photo journaliste

Amaury Hauchard à N'Djamena
17.04.2025

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Les infos que j'ai retenues pour vous

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Le président iranien Massoud Pezeshkian écoutant le directeur iranien de l’agence internationale de l’énergie atomique sur les efforts du pays en la matière, le 9 avril 2025 | KEYSTONE / AP / HANDOUT IRANIAN PRESIDENCY OFFICE

L’Iran «pas loin» de la bombe nucléaire. C’est une petite phrase prononcée dans le journal Le Monde par Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à quelques heures d’une visite à Téhéran, qui a fait l’effet d’une bombe. «C’est comme un puzzle, ils ont les pièces et ils pourraient éventuellement un jour les mettre ensemble», a-t-il dit. Des discussions indirectes entre les Etats-Unis et l’Iran ont lieu depuis quelques jours, d’abord à Oman le week-end dernier, désormais à Rome qui doit accueillir ce week-end une nouvelle rencontre.

Le Soir (FR)

Maroc Rubio à Paris. Accompagné de l’émissaire spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, le Secrétaire d’Etat américain et M. Witkoff seront jeudi en France pour des «discussions avec leurs homologues européens». Les négociations en vue d’un cessez-le-feu entre Russie et Ukraine, à l’initiative américaine, entamées depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, n’ont pour l’instant pas abouti, comme en témoigne l’attaque russe dimanche contre Soumy.

France TV (FR)

Pour Trump, Harvard est «une blague». Et même, une «BLAGUE» en majuscules, a-t-il écrit sur son réseau social devenu outil de com’, qui «ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux». Cette nouvelle saillie du locataire de la Maison Blanche intervient deux jours après qu’elle ait coupé 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement. S’il faut le rappeler, l’institution trône depuis des années en tête du classement académique des universités de Shanghai, référence mondiale des meilleurs universités.

Newsweek (EN)

Dans mon radar aujourd'hui

Quelle peine pour un vol de fourmis? C’est l’histoire de deux Belges, un Vietnamien et un Kenyan qui ont été arrêtés au Kenya avec 5000 fourmis reines vivantes dans des tubes, qu’ils voulaient faire sortir du pays pour les revendre. Pour chacune, le prix sur le marché noir peut atteindre 200 euros. Un petit pactole pour lequel les quatre jeunes hommes (ils ont moins de vingt-cinq ans) ont plaidé coupable à la barre. Le verdict est attendu dans six jours à Nairobi.

Afrik (FR)
Ca m'est arrivé cette semaine

«Lettre à mes abonnés au cas où je mourrais en Méditerranée» Cette semaine, mes yeux ont roulé quand j’ai découvert les publications de Koue Diakite sur Facebook. Etant plongé depuis trois mois dans l’étude de l’impact des réseaux sociaux sur les parcours migratoires ouest-africains — dont vous pouvez retrouver les épisodes dans l’Exploration «Les Migrants TikTok» — j’ai tiqué à la lecture de cette publication sur Facebook d’un influenceur malien, 40,000 abonnés au compteur.

«J’ai décidé de prendre le chemin de l’aventure et de me jeter en Méditerranée juste après la fête (de la fin de Ramadan, NDLR). D’aucuns diront : «Qu’est-ce qui a poussé Koue à prendre une décision si atroce?» Je leur ai déjà répondu plusieurs fois dans mes publications en disant : «Mon sourire signifie ma joie, parfois je souris alors que mon cœur saigne.»

J’écris à un ami doctorant bamakois, fin connaisseur des réseaux sociaux du Mali: qui est cet homme qui peut poster pareil message? «Un jeune qui passe son temps à prêcher sur Facebook, tout juste diplômé en sciences islamiques», me répond mon ami. Je scrolle sa page, découvre des dizaines de publications de prêche par le passé, et puis ce message posté le 9 avril à 18h35.

949 likes, 461 commentaires, 427 partages. En commentaire, beaucoup de prières pour la migration à venir, beaucoup de mots attentionnés, et beaucoup d’internautes qui s’insurgent: pourquoi Koue Diakite poste-il cela, ne va-t-il pas influencer d’autres jeunes?

«J’avais d’énormes ambitions pour l’Islam au Mali et pour mon pays. Le Mali est un pays majoritairement musulman et profondément croyant. Il y a juste une méfiance entre les gouvernants et les leaders religieux. Soyons honnêtes : les leaders religieux ont, à un moment donné, oublié la religion, et les gouvernants ont été déçus. J’accuse en premier ces leaders religieux…

J’avais commencé à écrire un livre : «L’échec des religieux», mais j’ai arrêté pour me consacrer à mon voyage.»

Le voilà parti. Les internautes s’inquiètent dans les jours qui suivent. Il a annoncé vouloir rejoindre l’Espagne depuis la Mer Méditerranée, une autre route encore que celle de la Libye, de celle des Canaries, beaucoup moins utilisée. Les migrants embarquent depuis le Maroc, parfois l’Algérie.

Finalement, quelques jours plus tard, Koue Diakite réapparait en Espagne. Il a réussi. Il se connecte sur Facebook, découvre l’avalanche de messages, parfois insultants. Quelques jours après départ, des jeunes auraient suivi son itinéraire pour tenter de rallier l’Europe. Ils seraient morts, disent les internautes. Il fait une vidéo pour s’en expliquer.

Un commentaire d’une internaute face à celle-ci:

«Il est bien clair : sa lettre n’est ni une apologie de la clandestinité, ni un reniement de notre foi. C’est le cri d’un cœur brisé, un miroir tendu à notre société et un appel à la conscience collective. Dans le contexte actuel du Mali, marqué par une crise sécuritaire persistante, des difficultés économiques croissantes, une précarité énergétique et la perte massive d’emplois, le désespoir gagne du terrain chez bon nombre d’entre nous, en particulier chez les jeunes.»

On pourrait continuer des heures à lire tous les commentaires. Le débat enflammé a abouti à des dizaines de publications, des centaines de commentaires: chacun y va du sien. Il s’est passé quelque chose depuis le 9 avril à 18h35 sur les réseaux sociaux maliens: tous les internautes veulent donner leur avis sur ce sujet, si souvent tabou car les candidats au départ quittent en très large majorité leur domicile sans rien dire.

Que ce savant de la religion veuille lui aussi partir, écrivant clairement que l’Islam, dernier rempart de résilience, n’a pas suffi à le convaincre de rester, a chamboulé. Sans le vouloir, par son statut social, lui reprochent des internautes, il encourage d’autres à prendre la mer. Comme Daouda Diop sur l’île de Gran Canaria, dont on parlait dans l’épisode 1 de l’Exploration, Koue Diakite a alimenté cette irrésistible vague de fantasme migratoire qui emporte tout sur les réseaux sociaux.

«Je confie ma femme et mes enfants à Allah. J’aurais pu rester au Mali et courir derrière un milliardaire pour obtenir une mosquée et me faire nourrir au nom de l’Islam… Mais je suis allergique à cela. Je serais dégoûté de moi-même si je le faisais.

Je m’arrête là. Je remercie sincèrement Allah aujourd’hui, et je vous remercie tous.»

Mon labo africain

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Le nouveau président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, le jour du vote le 12 avril, à Libreville, | KEYSTONE / EPA / CHRIS DARCEL

Gabon: «tsunami» pour le président. Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu le week-end dernier avec 90,35% des voix, un «score soviétique» pour l’un des principaux médias du pays Gabon Review, qui constitue «une alerte de plus pour les démocrates». De fait, l’ancien chef de la garde présidentielle qui a renversé par les armes l’ex-président honni Ali Bongo a tout saccagé au passage: le petit monde politique gabonais, la Constitution, les bonnes moeurs de ne pas emprisonner des gens sans procès. Et voilà que ce scrutin vient «légitimer un coup de force»: attention à la récidive, attention à la démocratie, dit le média.

Gabon Review (FR)

Retour de Kabila au Congo. Et il n’est pas là «pour faire la paix avec son successeur», dit le média burkinabè Wakat Sera en référence aux relations glaciales entre l’ex-président congolais, en exil en Afrique du Sud depuis un an, et son successeur Felix Tshisekedi en prise avec une rébellion dans l’est du pays qui ne cesse de grossir en même temps qu’elle avale des territoires. C’est par là, où il y a «péril en la demeure» selon Kabila dans une lettre annonçant son retour au pays, que l’ex-président, «dont l’ambition de reconquérir le pouvoir d’Etat ne fait plus aucun mystère», prévoit d’arriver.

Wakat Sera (FR)

Division annoncée du Soudan. Sami vous en parlait hier: on regardait tristement arriver le deuxième anniversaire du début du conflit au Soudan, qui a fait se déplacer des millions d’habitants, en a tué des dizaines de milliers d’autres, sans qu’aucune lumière n’apparaisse au bout du tunnel. Le chef des paramilitaires au Soudan, Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemetti, vient d’annoncer la mise en place d’un gouvernement parallèle, officialisant ainsi la volonté de scinder le pays en deux sur du long terme. «Ce gouvernement représente le véritable visage du Soudan», a-t-il dit en assurant qu’une nouvelle monnaie serait frappée et de nouvelles cartes d’identité imprimées.

Tribune de Genève (FR)

Une raison d'espérer

Toujours plus de femmes aux Jeux olympiques. Les Jeux de Paris avaient marqué leur temps en étant les premiers Jeux olympiques paritaires, et voilà que les prochains, prévus en 2028 à Los Angeles, vont aller plus loin. Il y aura, pour la première fois de l’histoire de l’olympisme, davantage d’athlètes féminins que masculins: 5655 contre 5543. Cette annonce a été faite quelques semaines seulement après l’arrivée de Kirsty Coventry à la tête du Comité international olympique (CIO), la première femme à occuper ce poste. Alors, dans un monde où l’égalité hommes-femmes est loin d’être la norme, on ne peut que s’en réjouir, non?

Le média positif (FR)

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