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Bonjour, c’est Yvan, chef d’édition de Heidi.news, pour vous parler d’une nouvelle Exploration qui résonne avec l’actualité.

En 2013, un groupe d’intellectuels eurosceptiques fonde un parti afin de dessiner une voie alternative pour l’Allemagne. Son nom: Alternative für Deutschland.

Une décennie plus tard, l’AfD est annoncé à plus de 15% aux élections européennes, menace d’entrer au gouvernement de plusieurs Länder, et s’est mué en parti d’extrême droite.

Comment en est-on arrivé là? De quoi l’AfD est-il le nom? C’est le sujet de notre nouvelle Explo intitulée, de façon un peu provocante, «Tout pour l’Allemagne».

photo journaliste

Yvan Pandelé, Genève

07.06.2024

D'eurosceptique à nostalgique du IIIe Reich

Photo article

Un homme déguisé en diable AfD (notez les sourcils) lors du Carnaval des cultures, le 19 mai 2024 à Berlin. | Keystone / EPA / Hannibal Hanksche

🌐 Découvrir l’Exploration en ligne 🌐

Il y a dix ans, au centre de l’Allemagne.

En 2013, un groupe d’intellectuels et d’économistes se réunit dans une église d’Oberursel, près de Francfort.
Révoltés contre la politique européenne d’Angela Merkel, ils cherchent à dessiner une alternative.
Ce qui ne passe pas, c’est le soutien de Bruxelles à la Grèce endettée, auquel l’Allemagne a consenti de justesse.
Ces fondateurs veulent la fin de l’euro et refusent d’être économiquement solidaires des Etats du sud de l’Europe.

☝️ Cette réunion est l’acte de fondation du parti Alternative pour l’Allemagne, ou AfD.

2021, en Allemagne de l’Est.

«Alles für Deutschland!», scande en mai 2021 Björn Höcke, en meeting électoral pour l’AfD à Merseburg, en Saxe-Anhalt.
Ce slogan, qu’on peut traduire par «tout pour l’Allemagne», était celui des SA, l’organisation paramilitaire nazie qui porta Hitler au pouvoir.
Björn Höcke, figure de l’aile radicale de l’AfD et enseignant d’histoire de formation, pouvait-il l’ignorer?
Non, à l’évidence, a estimé la justice allemande, qui l’a condamné en mai dernier à 13’000 euros d’amende.

🚨 En quelques années, l’AfD est passé du statut de parti eurosceptique à formation d’extrême-droite aux relents identitaires.

Les européennes ce week-end.

En ce moment a lieu l’élection des députés européens dans tous les pays de l’Union.
Actuellement, c’est la droite (PPE) qui domine au Parlement européen, mais tout le monde aura les yeux rivés sur la montée des partis d’extrême-droite.
Dans beaucoup de pays, la droite populiste est donnée largement gagnante:
En France, le RN (aux portes du pouvoir) est crédité de plus de 30%.
En Italie, Fratelli d’Italia, le parti de droite populiste au pouvoir est donné à 30%.
En Autriche, le FPÖ, ex-parti au pouvoir, se situe aussi vers 30%.
En Hongrie, le Fidesz, au pouvoir, dépasse les 55%.

🗳️ Mais au vu du poids de l’histoire, et de la place centrale de l’Allemagne dans l’Union européenne, tout le monde aura les yeux rivés sur les résultats de l’AfD, donné à environ 17%.

La question à cent marks.

Comment est-on passé, en une décennie, d’un AfD eurosceptique à un parti identitaire?
Quels sont les ressorts du vote AfD, dans un pays traumatisé par son histoire?
Pourquoi ce parti, qui a pris racine en Allemagne de l’Est, semble-t-il aujourd’hui avoir franchi le mur de Berlin?

Ces quelques questions sont au cœur de notre Exploration «Tout pour l’Allemagne».

Une Exploration à lire sur Heidi.news

Les épisodes publiés à ce jour

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La tête de liste AfD aux européennes Maximilian Krah, lors d’un événement de campagne le 11 mai 2024 à Holzkirchen, en Bavière. | Keystone / DPA / Stefan Puchner

Episode 1. Le jour où l’AfD a fait sauter «le verrou de Pirna», en prenant sa première ville. En décembre 2023, le menuisier Tim Lochner a remporté l’élection municipale de Pirna, avec le soutien de l’AfD. Cette ville en Suisse saxonne, près de la frontière tchèque, a alors concentré tous les regards en Allemagne: pour la première fois, l’extrême droite prenait une grande mairie. Reportage dans une région où se mêlent la nostalgie de la RDA, un puissant sentiment de relégation, et une peur profonde de la guerre avec la Russie.

Heidi.news (accès libre)

Episode 2. Comment le parti d’extrême droite AfD a échappé à ses créateurs. En 2013, un groupe d’hommes révoltés contre la politique européenne d’Angela Merkel se réunit dans une église d’Oberursel, au centre de l’Allemagne. Ainsi naît l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), promis à l’avenir qu’on sait. Mais la formation d’alors n’a rien de la clique d’extrême droite qu’elle est devenue, c’est un parti d’économistes et d’intellectuels. Avec un cheval de bataille: la sortie de l’euro.

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Episode 3. Les 24 mois qui ont vu l’Allemagne renouer avec le spectre du Troisième Reich. Le fameux «Wir schaffen das» d’Angela Merkel a été un virage pour l’AfD. Entre 2015 et 2017, de parti anti-euro, il devient anti-islam et xénophobe. Deux putsch successifs font émerger la figure de Frauke Petry, puis celle, plus inquiétante, de Björn Höcke, condamné à plusieurs reprises pour ses discours inspirés du nazisme.

Heidi.news

BONUS. Comment l’extrême droite allemande s’est alignée sur Poutine. Dans son programme, l’AfD ne fait pas mystère de sa fascination pour le modèle autoritaire du Kremlin. Des idées qui séduisent, notamment en ex-Allemagne de l’Est. Pendant ce temps, les enquêtes se multiplient à Bruxelles et en Allemagne pour des soupçons de corruption par la Russie de grandes figures du parti. Des assistants parlementaires ont été perquisitionnés et accusés d’espionnage.

Heidi.news

Et ce n’est pas fini! Il reste une demi-douzaine de nouveaux épisodes à paraître sur notre site, sur l’entrée triomphale de l’AfD au Parlement en 2017, ou sur la figure paradoxale d’Alice Weidel, présidente du parti tout en étant homosexuelle et, un temps, résidente suisse…

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Björn Höcke à un événement de campagne à Haldensleben, en Saxe-Anhalt, pour les élections régionales de juin 2021. | Keystone / EPA / Filip Singer

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