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Bonjour, c’est Grégoire à Genève pour votre Point fort. Aujourd’hui, je vous parle des inquiétudes que suscite ChatGPT dans l’enseignement.

Cet émoi n’est pas sans rappeler l’arrivée de la calculatrice et d’internet dans les écoles…

N’y aurait-il pas une leçon à en tirer?

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Grégoire Barbey, Genève

30.01.2023

Avant d'entrer dans le vif

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ChatGPT, internet, calculatrice... même combat?

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Image d’illustration / Unsplash

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Le succès phénoménal de ChatGPT – un million d’utilisateurs dans les cinq jours ayant suivi son ouverture au public! – a propulsé les IA génératives de texte sur le devant de la scène. Au point de remettre en question l’avenir de nombreux secteurs.

Parmi ceux-ci, ce sont sans doute les écoles et universités qui réagissent le plus vite – et fort. Une situation qui rappelle l’avènement d’autres technologies, comme la calculatrice et internet.

Les milieux académiques en émoi. Avec ChatGPT, il est possible de générer des textes sans les avoir rédigés soi-même.
 ⚠️ Problème: les détecteurs de plagiat déjà utilisés par les établissements scolaires ne fonctionnent pas avec ChatGPT.
 👉 Conséquence: les étudiants pourraient en faire un usage étendu dans le cadre de leurs travaux, au nez et à la barbe de leurs enseignants.

La contre-attaque s’organise.
OpenIA, l’entreprise qui a développé ChatGPT, souhaite introduire une trace invisible («watermark») dans les textes produits par son logiciel, afin de les rendre détectables. Mais l’efficacité de cette méthode est déjà débattue.

Certaines écoles en Suisse romande 🇨🇭 réfléchissent à des stratégies pour faire face à ce nouvel outil.

Aux Etats-Unis 🇺🇸, le département des écoles publiques de New York a banni l’accès à ChatGPT sur ses appareils.

Des solutions 💻, comme GPTzero, sont en cours de développement pour faciliter la détection de contenu généré par des intelligences artificielles.

Un combat en vain? La crainte des milieux académiques est compréhensible, et les étudiants semblent d’ailleurs déjà s’initier à l’utilisation de ChatGPT. Mais tenter de lutter contre cet usage n’est-il pas vain?

L’arrivée de la calculatrice dans les années 1970 a entamé un long débat dans les milieux académiques, entre opposants et partisans de son introduction dans l’enseignement. Une controverse qui a duré… près de 30 ans.

L’accès à un savoir quasi-illimité avec la démocratisation d’internet a lui aussi suscité son lot de débats.

Et vous savez ce qu’il en est: ces outils sont désormais utilisés tous les jours dans les écoles.

Une indispensable adaptation.
Pour Martin Grandjean, chercheur et enseignant en humanités numériques à l’Université de Lausanne et à l’EPFL, la comparaison avec ces différentes technologies s’avère pertinente, et il faudra apprendre à composer avec les outils basés sur l’intelligence artificielle:
«Et c’est vraiment stimulant, car ça m’oblige en tant qu’enseignant à interroger ma façon de travailler. Si un étudiant peut utiliser ChatGPT pour satisfaire aux exigences de mes examens, c’est sûrement parce que j’ai sollicité sa capacité à être une machine plutôt qu’un être humain.»

Martin Grandjean précise: «Synthétiser de grandes masses d’informations, c’est un travail qu’une machine peut faire mieux qu’un individu. Mais ce qui nous caractérise en tant qu’être humain, c’est notre capacité à nous montrer critique, à contextualiser les sources.» Une compétence que la technologie n’a pas encore acquise.

Et l’enseignant de conclure:
«La machine finit toujours par nous rattraper sur les tâches répétitives. Ce faisant, elle nous pousse à nous dépasser là où nous sommes irremplaçables.»

A lire en version longue sur Heidi.news (FR)

Mal vu

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Image d’illustration / Photo Keystone via AP Photo / Olivier Matthys

Réglementation des IA: les Etats-Unis se cachent. C’est un coup dur pour la transparence, dans un domaine qui est par définition déjà très opaque. Les Etats-Unis ont demandé et obtenu l’exclusion des ONG dans le cadre des négociations sur le premier traité international sur l’intelligence artificielle, actuellement rédigé par le Conseil de l’Europe. Washington souhaite ainsi éviter que sa position sur le sujet ne devienne publique.

Euractiv (EN)

Pour aller plus loin

S’adresser aux IA, un nouveau métier? Générer du texte et des images grâce à des logiciels basés sur l’intelligence peut sembler simple. Mais la qualité des instructions est cruciale pour obtenir de bons résultats. Au point de devenir une compétence à part entière?

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La génération d’image, c’est de l’art? Témoignage de l’artiste Swisscryptocat, utilisateur de la première heure des IA génératives d’image. Pour lui, elles ouvrent le champ des possibles sur le plan de la création.

Heidi.news (accès libre) (FR)

Pour cet expert, ChatGPT n’aurait jamais dû être rendu public. Le succès de cet outil va-t-il pousser les investissements vers des logiciels peu scrupuleux de la sécurité en matière d’intelligence artificielle? C’est la crainte de Lê Nguyên Hoang, CEO d’une société de cybersécurité.

Heidi.news (abonnés) (FR)

Il est temps de raconter le monde

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Bonnes lectures

Google a peur de ChatGPT. Le géant américain devrait dévoiler une vingtaine de projets impliquant de l’intelligence artificielle au cours de l’année. Google pourrait aussi proposer une version de son moteur de recherche dotée d’un chatbot.

The Verge (accès libre) (EN)

La ruée vers l’IA. Le succès phénoménal de ChatGPT pousse les géants de la tech à revoir leur agenda dans le domaine de l’intelligence artificielle. Jusqu’ici, ces acteurs se sont montrés très prudents dans leur manière de déployer ces outils. Mais la donne a changé.

Washington Post (accès abonnés) (EN)

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