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➢ Claude-François Robert est bien connu dans le canton de Neuchâtel. Le Chaux-de-Fonnier de 65 ans, qui tire aujourd’hui sa révérence, y était médecin cantonal depuis 2007.
➢ L’épidémie de Covid l’a rendu célèbre loin à la ronde en Suisse romande:
🔵🟡🔴 On se souvient de ses cravates aux couleurs de l’urgence sanitaire.
📱 Son activité sur les réseaux sociaux a été très remarquée.
🧘♂️ Son calme dans la tourmente a aussi marqué les esprits.
➢ On sait moins que c’est au Cameroun que l’homme s’est pris de passion pour la santé communautaire. Il parle de «révélation» lorsqu’il a découvert «les pénuries de médicaments et d’oxygène à l’hôpital central de Yaoundé».
➢ On est au milieu des années 1980 et «des stages de terrain dans la brousse» finissent de le convaincre.
➢ Ce qui le «titille», c’est la santé publique, l’épidémiologie, les maladies tropicales, le paludisme et d’autres maladies parasitaires, ainsi que la prévention.
➢ A ses différents postes, il a traité du sida, de H1N1, d’Ebola et aussi de santé carcérale, de santé scolaire et de la centrale d’alarme (le 144) du canton de Neuchâtel.
Un médecin cantonal original.
➢ Lettré, le récent retraité est membre de l’Association des écrivains neuchâtelois et jurassiens. Auteur de plusieurs livres, il se fantasmait journaliste: «la narration est mon grand dada».
➢ Rencontre dans son bureau neuchâtelois, proche du lac, où les symboles de l’épidémie récente de Covid hantent encore les lieux – dont ses cravates colorées, nonchalamment accrochées à une patère derrière la porte d’entrée.
➢ Dans ce long entretien, dont vous pouvez lire l’intégralité en cliquant sur ce lien, il revient sur quatre points marquants de sa carrière:
Sur l’épreuve du Covid
«J’ai vraiment été surpris par la rapidité de l’épidémie. En 2009, celle de H1N1 a été plus lente et, surtout, perlée. La deuxième vague de l’automne 2020 a également été hallucinante. L’évolution exponentielle, c’est complètement fou. Vous avez 30 cas un jour, 60 le lendemain, 120 le surlendemain, 240 le jour suivant, etc. C’était très impressionnant.»
Sur l’épidémie de fake news
«J’ai été stupéfait de voir à quel point les fake news et les théories du complot ont pris de l’ampleur. Intellectuellement, j’ai trouvé cela très intéressant et j’ai beaucoup réfléchi sur ces sujets. Au niveau relationnel, en revanche, je n’ai pas toujours compris que des personnes que je considérais comme normales s’enferment dans des théories hors de toute réalité.»
Sur son bilan à Neuchâtel
«Je pense que quand on fait de la santé publique, on est là pour transformer le système de santé. Donc si j’avais laissé le système de santé dans l’état dans lequel je l’ai trouvé, j’aurais fait un mauvais boulot.
Une des belles étapes a été le dossier du 144. Le numéro d’appel d’urgences sanitaires a été transféré à Lausanne et cela a permis de réorganiser complètement le système de garde des médecins dans le canton, d’alléger leur charge de travail et de rendre leur métier plus attractif dans le canton.»
Sur ses inquiétudes pour l’avenir
«Le personnel soignant déserte de plus en plus le métier. C’est particulièrement flagrant aux Etats-Unis, où 50% des professionnels des agences de santé publique envisagent de quitter leur profession. Les trois quarts d’entre eux ont moins de 35 ans.
En Suisse aussi, on voit aussi une certaine démotivation. Ce n’est pas nouveau, mais c’est assez inquiétant. Surtout pour les patients qui vont avoir de plus en plus de difficultés à trouver un médecin. Alors que les mêmes patients paient un saladier en primes d’assurance maladie. Le système va inévitablement se mettre à dysfonctionner. Ça m’inquiète beaucoup ça, parce que cela peut générer des tensions sociales.»
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