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En ce 8 mars, journĂ©e des droits des femmes, on s’intĂ©resse Ă  deux initiatives pour amĂ©liorer la visibilitĂ© des expertes en Suisse romande.

A quoi ça sert? Quelle est la responsabilité des médias?

On en parle.

photo journaliste

Sarah Sermondadaz, GenĂšve

08.03.2023

Avant d'entrer dans le vif

⛷ Comment le fart des skis contamine la Suisse. De Conches Ă  EvolĂšne, de nombreux «points chauds» de la pollution aux PFAS en Suisse sont des stations de ski de fond.

🎓 Un biologiste romand de renom licenciĂ© de l’UNIL. Le biologiste de l’Ă©volution Laurent Keller est accusĂ© de harcĂšlement sexuel. Il nie farouchement. Les tenants de l’affaire.

đŸ€– Tout comprendre Ă  ChatGPT et aux IA gĂ©nĂ©ratives. Ecran de fumĂ©e ou vĂ©ritable rĂ©volution? Notre dossier sur ces technologies qui vont tout changer Ă  nos vies (si, si).

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Des annuaires pour visibiliser les expertes

Photo article

GrĂšve fĂ©ministe du 14 juin 2022 (image d’illlustration). | Keystone / Valentin Flauraud

🌐 Lire en ligne 🌐

đŸ“ș Deux projets romands lancĂ©s ce 8 mars entendent remĂ©dier Ă  la (sous-)reprĂ©sentation des expertes dans les mĂ©dias:

La plateforme «Les expertes de l’Unige», par laquelle l’UniversitĂ© de GenĂšve entend visibiliser ses chercheuses. Elles pourront s’inscrire sur la base du volontariat et aussi bĂ©nĂ©ficier de media training.

En parallĂšle, l’association suisse Les Expertes.ch a lancĂ© son propre site, sur le modĂšle français des Expertes, en ligne depuis 2015.

đŸ€” Quel rapport entre ces deux projets? Aucun, si ce n’est le choix de la date de lancement. Juliette Labarthe, directrice du Service Ă©galitĂ© & diversitĂ© de l’Unige:

«MĂȘme s’il n’y a pas de lien formel, nous avons convenu d’un lancement commun, car les deux projets sont complĂ©mentaires: l’Unige s’intĂ©resse Ă  l’expertise universitaire, mais l’expertise peut recouper toutes sortes de profils professionnels.»

đŸ‘©â€đŸ”Ź Le constat.

D’aprĂšs l’édition 2020 du Global Media Monitoring Project (GMMP), 28% des personnes citĂ©es dans les mĂ©dias suisses sont des femmes, avec de fortes disparitĂ©s de ratio:
50% en tant que témoin, pour exprimer une opinion courante ou partager une expérience personnelle,
mais seulement 20% en tant qu’expertes.

Les femmes expertes exercent le plus souvent dans des domaines trĂšs fĂ©minisĂ©s, comme les soins, l’aide sociale ou l’art. Chez les hommes, le gros de la troupe (75%) est avocat, politicien, mĂ©decin, directeur, universitaire, ou… agent de police.

En 2021, l’UniversitĂ© de Zurich comptabilise 23% de femmes dans les citations, soulignant aussi qu’elles sont plus souvent citĂ©es dans un contexte privĂ© que professionnel.

📰 Les prĂ©cĂ©dents.

Le projet de l’Unige fait suite à la campagne 100 femmes et des milliers d’autres de fin 2019.

đŸ‘§đŸ» En 2020 et 2021, Heidi.news a menĂ© des expĂ©rimentations pour suivre la proportion de femmes citĂ©es, Ă  travers son Gender Tracker.

En 2017, Le Temps a fait son autocritique, soulignant la faible représentation des femmes dans les pages opinions et débats.

Le projet Avis d’experts, soutenu par la RTS et le monde universitaire romand, centralise dĂ©jĂ  les interventions mĂ©diatiques des experts et expertes universitaires romands.

Le projet 50:50 de la BBC essaie carrĂ©ment, depuis 2017, de viser la paritĂ©… temporaire. C’est l’occasion d’un dĂ©fi, sur plusieurs semaines, avec plusieurs rĂ©dactions partenaires.

đŸ’Ș Et ça marche? Revenons-en aux annuaires.

Contrairement aux sites comme Avis d’expert, les annuaires ont aussi pour avantage d’aider les journalistes Ă  sortir de leurs sentiers battus, juge Juliette Labarthe (Unige):

«Nous connaissons les contraintes de temps du mĂ©tier, c’est pourquoi l’annuaire est une bonne façon d’inciter les mĂ©dias Ă  renouveler leur carnet d’adresses, et Ă  ne plus appeler toujours les mĂȘmes personnes».

En France, le succĂšs des Expertes ne se dĂ©ment pas: rares sont les journalistes Ă  ne pas en avoir, a minima, entendu parler. Mais l’utilisent-ils rĂ©guliĂšrement?

✍ Le dĂ©bat entre journalistes. Deux arguments antagonistes reviennent souvent dans les rĂ©dactions:

La sociĂ©tĂ© aurait besoin de role models inspirants, et c’est aussi la responsabilitĂ© des mĂ©dias que de proposer des reprĂ©sentations plus variĂ©es.

Le journalisme devrait se consacrer Ă  sa mission: raconter le monde tel qu’il est. Compenser les inĂ©galitĂ©s de genre dans nos articles serait adopter une focale dĂ©formante.

đŸŽŸ Mon avis de journaliste. Et si c’était se tromper de question?

Au fond, ces annuaires n’ont pas vocation Ă  se substituer au travail des journalistes. En sciences, mon domaine, on Ă©value la pertinence d’une source Ă  partir de bien des critĂšres: l’adĂ©quation des travaux, leur qualitĂ© perçue, la rĂ©putation dans la communautĂ© scientifique…

Tout au plus ces plateformes fournissent-elles un point d’entrĂ©e supplĂ©mentaire, qui reste malgrĂ© tout bienvenu.

🌐 Lire sur Heidi.news 🌐 (FR)

On en avait parlé

⚀ GĂ©nĂ©ration fluide. De plus en plus de personnes contestent les normes de genre et les valeurs associĂ©es aux catĂ©gories femme et homme. A lire ou Ă  relire, notre exploration GĂ©nĂ©ration Fluide.

đŸ§Ș Les publications des chercheuses sous-reprĂ©sentĂ©es. La recherche n’est pas exempte de biais de genre. Etre un homme ou une femme a par exemple une influence sur la diffusion en ligne des travaux acadĂ©miques.

đŸ“ș L’exemple de la BBC. Avec son projet 50:50, la BBC a drastiquement augmentĂ© le nombre de femmes expertes sur ses chaĂźnes. Retour sur un modĂšle inspirant pour la profession.

Il est temps de raconter le monde

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De bonnes lectures

Le mĂȘme dĂ©bat, vu du QuĂ©bec. Au QuĂ©bec comme en Suisse, pendant la pandĂ©mie, la parole experte a Ă©tĂ© plus souvent donnĂ©e aux hommes qu’aux femmes (ou aux autres catĂ©gories sociales marginalisĂ©es). La faute des inĂ©galitĂ©s structurelles, qui freinent leur accession Ă  des postes clĂ©s, ou aux pratiques mĂ©diatiques?

Le Devoir (accĂšs libre) (FR)

Les racines historiques de la figure de l’experte. Sans surprise, la presse ne saurait que reflĂ©ter la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque. Or, nos sociĂ©tĂ©s ont parcouru un sacrĂ© chemin en matiĂšre d’Ă©galitĂ©… En France, La Revue des mĂ©dias de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) revient sur l’histoire de l’expertise au fĂ©minin, de l’avĂšnement de la presse fĂ©minine aux grands enjeux militants contemporains.

La Revue des médias (accÚs libre) (FR)

Genre et changement climatique. Les hommes polluent-ils davantage que les femmes? C’est en tout cas attestĂ© en SuĂšde, souligne un billet du blog de la Banque de France. Les hommes consommeraient plus de carburants et prendraient plus souvent l’avion. Mais attention, prĂ©cise l’autrice: «le genre est pertinent, mais d’autres variables jouent aussi, notamment le niveau de revenus et le fait d’habiter en ville ou Ă  la campagne».

Bloc-notes Eco de la Banque de France (accĂšs libre) (FR)

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