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➢ Notre intestin hĂ©berge naturellement des milliers de milliards de micro-organismes: le microbiote intestinal.
➢ Mais nos modes de vie occidentaux ont diminuĂ© la biodiversitĂ© de ce microbiote, par rapport Ă certaines populations comme les Yanomami dâAmazonie.
➢ Des scientifiques suisses (UNIL, UZH EPFZ) sont en pointe pour conserver ce quâil reste de cette biodiversitĂ©, dans une banque dĂ©diĂ©e.
đš Ils sont au cĆur du documentaire scientifique LâExtinction invisible prĂ©sentĂ© prochainement en Suisse, qui raconte cette quĂȘte pour sauver ce quâil reste de la diversitĂ© des micro-organismes de nos intestins.
De quoi on parle.
➢ Le microbiote est lâensemble des bactĂ©ries qui vivent en symbiose avec les ĂȘtres humains. Beaucoup sont dans les intestins, mais on en trouve aussi dans le vagin, les poumons, la bouche ou sur la peau.
➢ Lâimportance de ce microbiote pour notre santĂ©, et son rĂŽle dans le dĂ©veloppement de certaines maladies, est de mieux en mieux mis en Ă©vidence, mĂȘme si les dĂ©monstrations dĂ©finitives sont encore rares.
➥ Deux exemples:
đłđŽ Une Ă©tude norvĂ©gienne a Ă©tabli un lien clair entre la bactĂ©rie Helicobacter pylori et lâasthme. Les personnes obĂšses porteuses de cette bactĂ©rie semblent beaucoup moins susceptibles de faire de lâasthme.
đșđž La chercheuse amĂ©ricaine Cathryn Nagler a aussi Ă©tabli un lien entre l’augmentation des allergies alimentaires et la perte de nos microbes «ancestraux», par abus d’antibiotiques.
Lâextinction invisible. Nos modes de vie de mĂȘme que la surutilisation dâantibiotiques diminuent la biodiversitĂ© de notre microbiote.
đšđ La conserver, la protĂ©ger et lâĂ©tudier sont les raisons dâĂȘtre de lâinitiative de banque du microbiote: le Microbiota Vault, hĂ©bergĂ© en Suisse.
đ„ Sarah Schenck, corĂ©alisatrice et productrice du documentaire The Invisible Extinction:
«Au cours des 50 derniĂšres annĂ©es, lâhumanitĂ© a perdu 50 % de son microbiote ancestral.»
đą Cette disparition est nettement plus marquĂ©e dans les pays dĂ©veloppĂ©s et fortement urbanisĂ©s.
đŽ En 2015, une Ă©tude pilotĂ©e par la chercheuse amĂ©ricaine Gloria Dominguez-Bello identifiait le plus haut niveau de biodiversitĂ© du microbiote intestinal jamais observĂ©e dans une communautĂ© yanomami, sans contact connu avec le monde occidental.
đŠ Câest ce qui a conduit Gloria Dominguez-Bello et son collĂšge Martin Blaser Ă imaginer en 2018 un consortium international pour collecter des selles, afin de protĂ©ger et Ă©tudier la biodiversitĂ© menacĂ©e quâils contiennent.
➥ Adrian Egli, directeur de lâInstitut de microbiologie mĂ©dicale de lâUniversitĂ© de Zurich, a Ă©tĂ© contactĂ© il y a deux ans pour rejoindre ce consortium:
«Ils connaissaient et appréciaient la Suisse en particulier pour ses ressources scientifiques et ont choisi notre pays pour installer le Microbiota Vault.»
Le coffre-fort. AprĂšs une phase dâĂ©tude qui a conclu Ă la faisabilitĂ© du projet, le Microbiota Vault est dĂ©sormais actif. En Suisse, il sâarticule autour de trois groupes de scientifiques:
đ©âđ« A lâUniversitĂ© de Lausanne, le groupe de Pascale Vonaesch sâoccupe plus particuliĂšrement de la collecte des Ă©chantillons avec des partenaires au Laos, en Ăthiopie, au PĂ©rou, Ă Puerto Rico ainsi quâen Suisse (Ă Fribourg), et des techniques de prĂ©servation
➥ Six cents Ă©chantillons sont dĂ©jĂ parvenus Ă Lausanne. L’objectif est d’en collecter 2000 pour la phase pilote, et plus de 200’000 au total. Ils seront d’abord stockĂ©s Ă Zurich et pourraient Ă terme rejoindre un bunker de lâarmĂ©e suisse.
đ« A lâUniversitĂ© de Zurich, le groupe d’Adrian Egli sâoccupe de caractĂ©riser les millions de bactĂ©ries prĂ©sentes dans ces Ă©chantillons.
đ„ïž A l’Institut de l’alimentation, de la nutrition et de la santĂ© de lâEPFZ, l’Ă©quipe de Nicolas Bokulich prĂ©pare la plateforme destinĂ©e Ă partager les informations issues de lâĂ©tude des bactĂ©ries du Microbiota Vault au sein de la communautĂ© scientifique.
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