Bonjour, câest Rachel Ă Berne, pour votre Point fort du jour.
La Suisse, dernier bastion européen à résister au congé parental, va-t-elle passer le pas?
Une commission fédérale vient de relancer le débat, en proposant au moins 15 semaines pour les pÚres.
Et l’agenda est favorable. On en parle. |
Avant d'entrer dans le vif
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Le retour du congé parental à Berne
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Keystone / Christian Beutler
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đ A lire en ligne en version Ă©toffĂ©e (pour nos abonnĂ©s) đ
➢ La Suisse se dĂ©marque par rapport Ă ses voisins europĂ©ens, qui disposent tous du congĂ© parental. En moyenne dans l’OCDE, il est de 54 semaines Ă partager entre les parents.
đłđŽ La NorvĂšge, par exemple, dispose d’un congĂ© parental depuis… 1978. Les pĂšres ont actuellement 15 semaines.
➢ Notre droit actuel prĂ©voit 14 semaines de congĂ© pour les mĂšres et 2 semaines pour les pĂšres.
➢ Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses initiatives cantonales ont cherchĂ© Ă Ă©tendre ce droit, avec un succĂšs mitigĂ©.
Le dĂ©bat est relancĂ©. La Commission fĂ©dĂ©rale pour les questions familiales (COFF), organe consultatif du Conseil fĂ©dĂ©ral, dĂ©fend depuis 2010 le projet dâun congĂ© parental national, quâelle ne cesse dâadapter au fil des Ă©volutions de la sociĂ©tĂ©.
➢ đĄ Ce mardi Ă Berne, la COFF revient Ă la charge, en proposant un modĂšle quâelle estime plus «égalitaire» et adaptĂ© aux nouveaux besoins des parents.
➥ C’est une proposition technique, mais elle a vocation Ă relancer le dĂ©bat politique.
En substance. Ce nouveau modÚle de congé parental propose un total de 38 semaines à se répartir. Deux options:
● âïž A Ă©galitĂ©: 19 semaines pour la mĂšre, 19 semaines pour le pĂšre (deuxiĂšme parent).
● â A la carte: 16 Ă 23 semaines pour la mĂšre, 15 Ă 22 semaines pour le pĂšre.
â ïž Sauf en cas de besoin de soutien particulier, les congĂ©s de la mĂšre et du pĂšre ne pourraient se chevaucher que pendant deux semaines dans les six mois qui suivent la naissance.
Le pourquoi du comment. Pourquoi n’avoir pas optĂ© pour une rĂ©partition entiĂšrement libre? Par souci d’Ă©galitĂ© effective, explique Monika Maire-Hefti, prĂ©sidente de la COFF:
«Dans les pays nordiques, on constate que le libre choix des congĂ©s nuit Ă la mise en place dâune meilleure Ă©galitĂ© entre les sexes. Dans la plupart des cas, le pĂšre ne prend pas les congĂ©s destinĂ©s Ă ĂȘtre rĂ©partis librement.
Ceux-ci sont presque toujours pris par la mÚre, ce qui réduit sa participation au marché du travail, et a des conséquences négatives sur son salaire, ses perspectives professionnelles et sa prévoyance vieillesse.»
Le financement. đ° Au plan politique, c’est la pomme de discorde.
➢ Ce congĂ© parental coĂ»terait 1,4 milliard de francs en plus par an.
➢ La solution prĂ©conisĂ©e par la COFF: augmenter les cotisations APG de 0,5% du salaire Ă 0,8-0,9%.
➢ Ce surcoĂ»t devrait ĂȘtre en partie compensĂ© par un taux dâactivitĂ© supĂ©rieur chez les mĂšres: dans les pays oĂč le congĂ© parental existe, elles reviennent plus volontiers au travail.
Et maintenant? L’agenda sociĂ©tal et politique est favorable. Monika Maire-Hefti:
«On espĂšre que ce modĂšle sera repris dans les dĂ©bats politiques. Les Ă©lections fĂ©dĂ©rales de lâautomne pourraient ĂȘtre lâoccasion de remettre la question sur la table.»
A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)
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MĂȘme avec un congĂ© paternitĂ©, la Suisse est en queue de peloton.
Si les politiques familiales ont rĂ©cemment Ă©voluĂ© pour inclure un congĂ© paternitĂ© de 2 semaines en 2021, la Suisse reste en queue de peloton europĂ©en. Selon les derniĂšres donnĂ©es, elle se classe en 36e position sur les 38 Etats membres de l’OCDE. Dans ses calculs, et les graphes ici prĂ©sentĂ©s, l’organisation «suppose que les mĂšres utilisent la partie partageable disponible du congĂ© parental». C’est en gĂ©nĂ©ral ce qui se passe dans les faits.
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Il est temps de raconter le monde
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Suisse
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