Bonjour, c’est Annick pour un Point fort qui vous invite à mettre le nez dans vos poubelles.
Pas d’inquiétudes: ça ne sent pas mauvais. Mais c’est le cheni dans le monde des déchets ménagers destinés au recyclage. Voyons pourquoi.
Sans transition, découvrez aussi mon enquête exclusive sur la star de l’EPFL en difficulté, Marcel Salathé. Le premier volet est déjà sur Heidi.news. |
Avant d'entrer dans le vif
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Où diantre vont nos déchets recyclés?
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Keystone / Alexandra Wey
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🥇 La Suisse se gargarise souvent d’être championne du monde de la gestion des déchets! Ici tout doit être propre et en ordre, jusqu’à la moindre ordure, et la population apprend quasi dès le biberon à trier et recycler.
Mais le mythe a ses failles.
➢ ❌ La Suisse est le troisième plus gros producteur d’ordures en Europe: plus de 700 kg par an et par habitant.
➢ ✔️ En 2018, le taux de recyclage des déchets suisses était de 53%, bien supérieur à la moyenne européenne.
➢ 💪 Si le pays produit beaucoup d’ordures ménagères, il les recycle mieux que les autres. Et nous voilà fiers de nous!
Où mène le recyclage?
➢ 🚮 C’est ce qu’a voulu savoir le Contrôle fédéral des finances en plongeant dans la montagne de déchets ménagers soumis à une taxe de recyclage à l’achat. Au passage, l’organe de contrôle a évalué le travail de surveillance de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), en charge de la pérennité du système et de la valorisation des déchets.
➢ Le constat est sévère: les différentes filières de tri sont opaques et empêchent de connaître la quantité et la qualité des matières récoltées.
➥ On ne sait rien de leur deuxième vie des appareils électriques, par exemple. Sont-ils simplement récoltés, brûlés, envoyés à l’étranger ou servent-il à alimenter des cimenteries? Mystère et boule de gomme!
De quels déchets on parle.
● 🔋 D’un côté, il y a les articles soumis à un taxe obligatoire à l’achat: emballages en verre, piles et batteries. Ces filières sont gérées par l’Etat.
● 📺 De l’autre, il y a les articles soumis à une contribution volontaire à l’achat: bouteilles en PET, canettes en alu, boîtes en fer blanc, sources lumineuses, appareils électriques ou électroniques. Ces filière sont organisées par l’économie privée.
«Follow the money.»
➢ 💸 Les taxes à l’achat sont bien récoltées et bien redistribuées aux communes et aux entreprises en charge de la collecte, du transport et du recyclage de ces déchets. Le montant ainsi récolté s’élevait à 176 millions de francs en 2019.
➢ 🙈 Mais pour les filières qui ne dépendent pas de la surveillance d’Etat, l’OFEV ne fait pas l’effort d’aller chercher les informations, pourtant disponibles dans les rapports annuels. Il n’existe donc pas de suivi de ces flux financiers.
➢ 🙊 Quant aux recycleurs, ils ne donnent aucune information financière.
➥ Une certitude tout de même: chaque filière encaisse les taxes et constitue des réserves, au cas où. Comprenez: 145 millions de francs dorment sur des comptes en banque.
Quid de la deuxième vie.
➢ ♻️ Là aussi, les flux de matériaux brillent par leur opacité. Et quelle valorisation offre-t-on à nos si chers déchets? Impossible à savoir, surtout pour les appareils électriques et électroniques. Lorsqu’une télévision finit à la poubelle, on connaît son poids. Une fois que ledit téléviseur est traité, on ne sait pas combien de métaux et de cuivre sont récoltés et valorisés. En fait, on ne sait même pas comment, et si, ces matériaux sont valorisés.
On fait quoi?
➢ 🤷♀️ L’audit du Contrôle fédéral des finances contient de nombreuses recommandations pour que l’OFEV améliore son travail de surveillance. Mais la réponse viendra du politique: sans cadre légal, l’office se dit «limité» dans sa tâche de contrôle.
🚯 En attendant, on pourrait peut-être tenter de réduire notre production de déchets, histoire d’avoir un peu moins d’ordures à trier.
A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)
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Il est temps de raconter le monde
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Plastiques suisses, voici ce que l’on vous cache.
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Temps Présent (RTS, accès libre) (FR)
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Suisse
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