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Bonjour, c’est Annick pour un Point fort qui vous invite à mettre le nez dans vos poubelles.

Pas d’inquiétudes: ça ne sent pas mauvais. Mais c’est le cheni dans le monde des déchets ménagers destinés au recyclage. Voyons pourquoi.

Sans transition, découvrez aussi mon enquête exclusive sur la star de l’EPFL en difficulté, Marcel Salathé. Le premier volet est déjà sur Heidi.news.

photo journaliste

Annick Chevillot, Tokyo

09.02.2023

Avant d'entrer dans le vif

🌟 Marcel Salathé, le «magic boy», ne fait plus rêver l’EPFL. Il était une des stars de l’EPFL, mais son étoile a brusquement pâli. Voici la première partie de notre enquête exclusive.

🌎 Le traité international sur les pandémies prend forme et le débat s’annonce chaud. Une première version vient d’être dévoilée et elle recèle des points de discorde majeurs.

🇺🇸 Pourquoi la Suisse a conclu un accord sur la recherche avec les Etats-Unis. Plus de temps pour les collaborations scientifiques, moins de temps pour la paperasse: c’est l’objectif.

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Où diantre vont nos déchets recyclés?

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Keystone / Alexandra Wey

🌐 A lire en ligne en version étoffée (pour les abonnés) 🌐

🥇 La Suisse se gargarise souvent d’être championne du monde de la gestion des déchets! Ici tout doit être propre et en ordre, jusqu’à la moindre ordure, et la population apprend quasi dès le biberon à trier et recycler.

Mais le mythe a ses failles.
❌ La Suisse est le troisième plus gros producteur d’ordures en Europe: plus de 700 kg par an et par habitant.
✔️ En 2018, le taux de recyclage des déchets suisses était de 53%, bien supérieur à la moyenne européenne.
💪 Si le pays produit beaucoup d’ordures ménagères, il les recycle mieux que les autres. Et nous voilà fiers de nous!

Où mène le recyclage?
🚮 C’est ce qu’a voulu savoir le Contrôle fédéral des finances en plongeant dans la montagne de déchets ménagers soumis à une taxe de recyclage à l’achat. Au passage, l’organe de contrôle a évalué le travail de surveillance de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), en charge de la pérennité du système et de la valorisation des déchets.
Le constat est sévère: les différentes filières de tri sont opaques et empêchent de connaître la quantité et la qualité des matières récoltées.

On ne sait rien de leur deuxième vie des appareils électriques, par exemple. Sont-ils simplement récoltés, brûlés, envoyés à l’étranger ou servent-il à alimenter des cimenteries? Mystère et boule de gomme!

De quels déchets on parle.
🔋 D’un côté, il y a les articles soumis à un taxe obligatoire à l’achat: emballages en verre, piles et batteries. Ces filières sont gérées par l’Etat.
📺 De l’autre, il y a les articles soumis à une contribution volontaire à l’achat: bouteilles en PET, canettes en alu, boîtes en fer blanc, sources lumineuses, appareils électriques ou électroniques. Ces filière sont organisées par l’économie privée.

«Follow the money.»
💸 Les taxes à l’achat sont bien récoltées et bien redistribuées aux communes et aux entreprises en charge de la collecte, du transport et du recyclage de ces déchets. Le montant ainsi récolté s’élevait à 176 millions de francs en 2019.
🙈 Mais pour les filières qui ne dépendent pas de la surveillance d’Etat, l’OFEV ne fait pas l’effort d’aller chercher les informations, pourtant disponibles dans les rapports annuels. Il n’existe donc pas de suivi de ces flux financiers.
🙊 Quant aux recycleurs, ils ne donnent aucune information financière.

Une certitude tout de même: chaque filière encaisse les taxes et constitue des réserves, au cas où. Comprenez: 145 millions de francs dorment sur des comptes en banque.

Quid de la deuxième vie.
♻️ Là aussi, les flux de matériaux brillent par leur opacité. Et quelle valorisation offre-t-on à nos si chers déchets? Impossible à savoir, surtout pour les appareils électriques et électroniques. Lorsqu’une télévision finit à la poubelle, on connaît son poids. Une fois que ledit téléviseur est traité, on ne sait pas combien de métaux et de cuivre sont récoltés et valorisés. En fait, on ne sait même pas comment, et si, ces matériaux sont valorisés.

On fait quoi?
🤷‍♀️ L’audit du Contrôle fédéral des finances contient de nombreuses recommandations pour que l’OFEV améliore son travail de surveillance. Mais la réponse viendra du politique: sans cadre légal, l’office se dit «limité» dans sa tâche de contrôle.

🚯 En attendant, on pourrait peut-être tenter de réduire notre production de déchets, histoire d’avoir un peu moins d’ordures à trier.

A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)

Pour aller plus loin

🧴 Le plastique est-il vraiment recyclé? Vous vous dites peut-être que le plastique n’est plus si problématique, vu qu’on le recycle? Ce n’est pas tout à fait le cas! C’est le sujet de cette vidéo PopScience, à visionner ci-dessous.

Heidi.news (accès libre) (FR)

👗 «Aujourd’hui, le vêtement le plus durable est celui qu’on n’achète pas». Avec la fast-fashion, les vêtements usagés sont de moins bonne qualité et deviennent plus difficile à revendre. Les vêtements sont brûlés et forment des montagnes de déchets. Par exemple, sur les plages du Ghana, cette fast-fashion victim.

Heidi.news (FR)

🔎 Une plateforme suisse veut tracer les déchets plastiques mondiaux. Bien qu’ils soient très visibles, dans les océans notamment, il est très difficile de remonter des déchets plastique aux pays pollueurs. D’où le lancement d’une base de données mondiale baptisée Plasteax.

Heidi.news (FR)

Il est temps de raconter le monde

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A lire ou visionner

La Suisse sur le podium des producteurs de déchets européens. Si la Suisse est un des pays qui recyclent le plus ses déchets en Europe, c’est aussi un des grands producteurs d’ordures. Longtemps à la pointe dans leur revalorisation, elle est peu à peu rattrapée par ses voisins.

Le Temps (accès libre) (FR)

Des start-up bousculent le monopole public du ramassage des déchets. Des sociétés proposent de trier les détritus des particuliers à leur place. Elles débarquent sur un marché géré par l’Etat, au moment où Genève, seul canton sans taxe au sac, doit rendre obligatoire le tri des poubelles.

Le Temps (accès abonnés) (FR)

Plastiques suisses, voici ce que l’on vous cache. 125 kilos par année: les Suisses sont champions des déchets plastiques! Dix pour cent de ces déchets plastiques, surtout industriels, sont exportés vers nos pays voisins. Mais il n’y a pas de traçabilité et ces déchets peuvent être chargés sur des cargos à destination de l’Asie du Sud-Est. Enquête en Suisse et en Indonésie sur un système opaque.

Temps Présent (RTS, accès libre) (FR)

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