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Bonjour, c’est Sarah pour votre Point fort du jour.

Aujourd’hui, je vous parle d’une percĂ©e mĂ©dicale qui permet Ă  un patient paraplĂ©gique de remarcher

… Certes, la preuve de concept date de 2018. Mais c’est dĂ©sormais la pensĂ©e qui contrĂŽle le mouvement!

Le point sur cet exploit réalisé par des chercheurs de Lausanne et Grenoble.

photo journaliste

Sarah Sermondadaz, GenĂšve

24.05.2023

Avant d'entrer dans le vif

⚖ Entretien avec la plaignante suisse du procĂšs Tariq Ramadan. InterviewĂ©e avant le verdict, «Brigitte» explique les pressions extrajudiciaires qu’elle a subies dĂšs son dĂ©pĂŽt de plainte.

🚼 Faut-il continuer Ă  jeter tant d’instruments mĂ©dicaux? Notre chroniqueur Michel Huissoud, ex-directeur du ContrĂŽle fĂ©dĂ©ral des finances, s’agace d’un changement de culture qui tarde.

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Un paraplégique remarche seul grùce à des implants... et à l'IA

Photo article

Gert-Jan, premier patient implanté | EPFL | Jimmy Ravier

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🧠 En 2018, l’équipe de Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV, et de GrĂ©goire Courtine, neuroscientifique Ă  l’EPFL, crĂ©ait l’exploit en aidant des patients paraplĂ©giques Ă  remarcher, en stimulant les muscles depuis la moelle Ă©piniĂšre.

Cette technologie, revue et augmentĂ©e Ă  l’aide d’un implant cĂ©rĂ©bral inĂ©dit dĂ©veloppĂ© par le CEA Grenoble, vient de passer Ă  la vitesse supĂ©rieure.

Un implant cérébral leur permet désormais de contrÎler leurs mouvements par la pensée.

Pour le patient implantĂ©, le gain d’autonomie et de mobilitĂ© est considĂ©rable, puisqu’il lui suffit de «penser» Ă  marcher pour que son corps suive
 presque naturellement.

đŸ€– Anatomie d’un exploit. Celui-ci est avant tout technique.

Les chercheurs rĂ©tablissent le lien entre le cerveau et la moelle Ă©piniĂšre Ă  l’aide d’une nouvelle chaĂźne de transmission de l’influx nerveux:

L’implant cĂ©rĂ©bral dĂ©veloppĂ© par le CEA Grenoble. Il est positionnĂ© juste au-dessus de la membrane du cerveau, Ă  la place d’une petite portion de crĂąne, la peau recousue par-dessus. Il y a en fait deux implants, sur l’hĂ©misphĂšre gauche et l’hĂ©misphĂšre droit, pour contrĂŽler la jambe droite et la jambe gauche.

🚹 C’est le point important, mis en avant par les chercheurs: cette procĂ©dure est beaucoup moins invasive que la solution dĂ©veloppĂ©e notamment par Neuralink, qui consiste Ă  placer des Ă©lectrodes dans le cerveau.

Le systĂšme numĂ©rique. L’intelligence artificielle est de la partie. Le systĂšme s’appuie sur des algorithmes dits «adaptatifs», qui dĂ©codent en temps rĂ©el les intentions de mouvement pour les convertir en sĂ©quences de stimulation Ă©lectrique, transmises Ă  l’implant de la moelle Ă©piniĂšre par ondes radio.

Le neurostimulateur implantĂ© sur la moelle Ă©piniĂšre. Il s’agit du dispositif dĂ©veloppĂ© par les Ă©quipes de Jocelyne Bloch et GrĂ©goire Courtine, dĂ©jĂ  implantĂ© Ă  trois patients en 2017, dont Gert-Jan, patient nĂ©erlandais de 40 ans qui bĂ©nĂ©ficie du systĂšme complet prĂ©sentĂ© aujourd’hui, de l’implant cĂ©rĂ©bral au neurostimulateur de la moelle Ă©piniĂšre.

đŸŠ¶ Et pour le patient? Gert-Jan bĂ©nĂ©ficie d’une mobilitĂ© beaucoup plus fluide.

Lors des essais avec le seul stimulateur, les séquences motrices étaient nécessairement prédéfinies, ce qui aboutissait à une démarche plus robotique, explique Grégoire Courtine.

Le nouveau systĂšme a Ă©tĂ© calibrĂ© pour s’adapter au patient, qui peut dĂ©sormais non seulement marcher, mais aussi gravir des escaliers.

🍒 La cerise sur le gĂąteau. BĂ©nĂ©fice supplĂ©mentaire, les chercheurs ont notĂ© que la sensibilitĂ© et la motricitĂ© du patient semblent s’amĂ©liorer Ă  force d’utiliser le systĂšme – notamment sa capacitĂ© Ă  se dĂ©placer en bĂ©quilles. GrĂ©goire Courtine:

«Cela suggÚre que la simulation a pu favoriser la repousse des fibres nerveuses au niveau de la moelle épiniÚre.»

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Pour aller plus loin

«Avec Neuralink, Musk va devoir prouver qu’il peut retirer l’implant sans endommager le cerveau.» Les coups d’annonces d’Elon Musk avec son dispositif implantable Neuralink rythment le monde des neurotechnologies. Il y a quelques mois, GrĂ©goire Courtine expliquait la diffĂ©rence entre la technologie dĂ©veloppĂ©e par Musk et celle dĂ©veloppĂ©e par son Ă©quipe.

Heidi.news (FR)

Les implants cĂ©rĂ©braux d’Elon Musk, de la comm Ă  la mise sous enquĂȘte. Elon Musk annonçait fin 2022 le lancement d’essais cliniques de ses implants cĂ©rĂ©braux Neuralink d’ici six mois… Las: en mars 2023, les rĂ©gulateurs amĂ©ricains y mettait le holĂ . Dans le mĂȘme temps, la sociĂ©tĂ© fait l’objet d’une enquĂȘte pour maltraitance animale.

Heidi.news (FR)

Faut-il des «neuro-droits» pour rĂ©guler la collecte des pensĂ©es? Entretien avec Roberto Andorno, professeur de droit de l’UniversitĂ© de Zurich et spĂ©cialiste de bioĂ©thique. Avec les progrĂšs des interfaces cerveau-machine, de l’imagerie cĂ©rĂ©brale, des implants ou des EEG portables, le concept de lecture des pensĂ©es n’a plus rien de la science-fiction.

Heidi.news (FR)

De bonnes lectures

L’histoire des neurotechs en trois sociĂ©tĂ©s. Bien avant Neurolink, plusieurs firmes ont ouvert la voie des interfaces cerveau-machine. La premiĂšre remonte Ă  1970, raconte un chercheur australien sur le site acadĂ©mique The Conversation.

The Conversation (accĂšs libre) (EN)

L’autre risque Ă©thique des interfaces cerveau-machine: la guerre. Ce nouveau type d’interfaces pourra changer la façon dont on fait la guerre. Parce qu’on pourra peut-ĂȘtre conduire des drones par la pensĂ©e, mais on pourra aussi influencer le mental des soldats. Le Pentagone a d’ailleurs plusieurs projets en rĂ©serve qui s’appuient sur les BCI…

The Conversation (accĂšs libre) (EN)

On peut «lire» dans les pensĂ©es grĂące Ă  l’IRM. On n’a jamais Ă©tĂ© aussi proche de ce vieux rĂȘve: lire dans les pensĂ©es. Des neuroscientifiques ont rĂ©ussi Ă  reconstruire des histoires lues par des sujets Ă  partir d’images IRM de leur cerveau… Explications.

Heidi.news (abonnés) (FR)

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