Bonjour, c’est Annick pour votre Point fort du jour, sur le sujet difficile des «bébés secoués».
C’est le cas de Mathys, 10 mois, décédé en 2018 après avoir été secoué par sa nourrice.
Le procès débutait aujourd’hui à Genève et nous y étions. |
Avant d'entrer dans le vif
|
|
Mathys est mort d'avoir été secoué
|
Généré par Dall.e
|
🌐 Lire la version étendue en ligne (payant) 🌐
➢ Le 15 avril 2018, le petit Mathys (10 mois) est mort.
➢ Mort d’avoir été secoué trois jours auparavant.
➢ Les conclusions de l’expertise médico-légale sont claires et ne sont pas contestées par la défense.
➢ Le procès de la nounou, seule avec le bébé au moment des faits, s’est ouvert aujourd’hui au tribunal correctionnel de Genève.
Pourquoi c’est important. De tels procès sont rares: à Genève, les HUG recensent un à deux cas de décès par secouement par an. Rares et très émotionnels, ces procès reposent fortement sur l’expertise médico-légale: à son décès, une autopsie a été pratiquée sur le petit Mathys. Les lésions constatées parlent du syndrome du bébé secoué, avec antécédents. Etablir les faits et leur chronologie est donc capital. La prévenue affirme avoir secoué l’enfant sous sa garde pour «le sauver». Qu’en est-il?
L’enjeu principal du procès est de déterminer s’il s’agit d’un homicide par négligence ou d’un homicide intentionnel.
➢ Ce matin, la prévenue a été longuement entendue. Sur son parcours professionnel, ses connaissances des gestes de premiers secours, sur celles aussi du syndrome du bébé secoué.
➢ Elle a longuement été questionnée sur les différentes versions des faits qu’elle a fournies lors de ses différentes auditions.
➢ Son avocat explique qu’en fait il y a une seule version: Mathys a fait un malaise, sa cliente a voulu sauver le petit en le secouant.
Les parents unis et très affectés ont écouté une partie de la matinée sans broncher. Mais pour eux, comme pour leur avocat, les choses sont claires:
➢ Leur ancienne nounou a secoué leur fils au point d’entraîner sa mort.
➢ L’autopsie du petit a révélé des lésions cérébrales antérieures à celles ayant causé sa mort.
➢ La prévenue raconte une chute dans les escaliers de la maison pour expliquer les traces d’anciens saignements dans le cerveau.
Si l’expertise médico-légale révèle des lésions graves et claires pour le décès, d’autres causes que le secouement restent possibles pour les lésions antérieures.
➢ Cela n’est pas un détail: la prévenue n’encourt pas la même peine si le tribunal estime que les traces de lésions sont dues à une chute ou à un mauvais traitement.
➢ Les secouements ayant entraîné la mort ne sont pas contestés. Mais les circonstances le sont: la prévenue dit avoir secoué le bébé déjà inconscient pour le sauver – une version non corroborée par l’expertise médico-légale.
La suite. Demain, le procès se poursuit avec l’audition de quatre témoins et les plaidoiries. Le jugement doit être rendu jeudi.
Heidi.news (FR)
|
|
Notre exploration sur le sujet
|
Illustration: Juliette Barbanègre
|
Bébés secoués: la contre-enquête
Chaque année, près de 400 cas de «bébés secoués» sont signalés à la justice française. Et des parents sont déclarés coupables d’avoir blessé ou tué leur enfant, sur la base d’expertises qui ont valeur de preuve définitive. Le doute est pourtant permis, comme le montre l’histoire d’Alexandre, un père au cœur d’un champ de bataille médical. Une enquête aussi émotionnelle qu’épineuse menée par Sophie Tardy-Joubert pour la revue française XXI et publiée dans son intégralité par Heidi.news.
Heidi.news (FR)
|
|
|
Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
|
|
|