Bonjour, câest Nina Ă GenĂšve, pour votre Point fort du jour.
Hier, dix entreprises, dont Coca-Cola Suisse et Rivella, ont annoncé réduire de 10% la teneur en sucres de leurs boissons.
Champagne? Pas à ce point: la guerre contre le sucre est dégarnie sur bien des fronts. |
Avant d'entrer dans le vif
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La Suisse tout sucre avec les industriels?
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Keystone / OBS / Rivella AG
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➢ Dix entreprises se sont engagĂ©es le 14 fĂ©vrier 2023 Ă rĂ©duire de 10% la teneur en sucres des boissons rafraĂźchissantes, des boissons lactĂ©es et des sĂ©rĂ©s, d’ici Ă fin 2024.
➢ Parmi elles, des poids lourds: Coca-Cola Suisse, Rivella et Volg, du groupe Fenaco.
➢ Elles rejoignent d’autres signataires de la DĂ©claration de Milan, lancĂ©e en 2015 par Alain Berset avec des industriels des yogourts et des cĂ©rĂ©ales pour petit-dĂ©jeuner.
Une bonne nouvelle? En tout cas, c’Ă©tait nĂ©cessaire.
➢ 38% des sucres ajoutĂ©s que nous ingĂ©rons au quotidien proviennent des boissons.
➢ L’excĂšs de sucres est un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, premiĂšre cause de mortalitĂ© en Suisse.
➢ Rebecca Eggenberger (FRC) et Sophie Bucher Della Torre, diĂ©tĂ©ticienne Ă la Haute Ă©cole de santĂ© de GenĂšve (HESGE), saluent un engagement volontaire bienvenu: tout pas dans la bonne direction est bon Ă prendre.
Une goutte dâeau dans lâocĂ©an. RĂ©duction ou non, les «sucreries» resteront des sucreries.
➢ «Pour une boisson contenant 10 g de sucre dans 100 mL, câest un carrĂ© de sucre en moins dans une bouteille dâun demi-litre», calcule Sophie Bucher Della Torre (HESGE). Il restera encore dix morceaux dans la bouteille…
➢ Rebecca Eggenberger (FRC) abonde:
«Lâengagement volontaire ne va pas assez vite et nâest pas assez important en proportion des effets nĂ©fastes du sucre sur la santĂ©.»
➢ L’Office fĂ©dĂ©ral de la sĂ©curitĂ© alimentaire et des affaires vĂ©tĂ©rinaires prĂ©cise que la rĂ©duction de sucres ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre effectuĂ©e pour chaque produit individuel.
Manger sain, c’est plus difficile.
➢ «Le consommateur est inondĂ© de produits salĂ©s, sucrĂ©s et ultra-transformĂ©s», regrette la responsable alimentation de la FRC.
➢ Constat partagĂ© par la nutritionniste de l’HESGE:
«Les choix sains sont plus compliqués à obtenir, souvent plus chers ou moins marquetés et sexys pour les enfants.»
Dâautres mesures efficaces. Aider les citoyens Ă adopter une alimentation saine nĂ©cessite une approche globale, avec plusieurs mesures parallĂšles dont l’efficacitĂ© est attestĂ©e par les donnĂ©es scientifiques:
đ·ïž la reformulation des recettes et lâĂ©tiquetage;
đ° les outils Ă©conomiques â dont les taxes, qui ont fait leurs preuves Ă lâĂ©tranger;
đ„ lâĂ©ducation et le changement de lâenvironnement (plus de fruits Ă la cafĂ©t’ que de pĂątisseries).
Du cÎté de Berne. Il y a les preuves scientifiques et les choix politiques.
➢ «On ne peut pas tout faire reposer sur les Ă©paules du consommateur», plaide Rebecca Eggenberger (FRC).
➢ «Pour promouvoir des habitudes alimentaires saines, les mesures volontaires sont trĂšs lentes et l’acceptabilitĂ© des mesures contraignantes peut ĂȘtre augmentĂ©e par une information et une implĂ©mentation progressive», argumente Sophie Bucher.
➢ Le National est sur le point de se prononcer sur deux initiatives visant Ă clarifier la prĂ©sence de sucres et limiter leur concentration. Toutes deux ont Ă©tĂ© rejetĂ©es aux Etats.
Et le sel dans tout ça? Les produits sucrĂ©s nâont pas le monopole de la malbouffe. La teneur en sel dans les plats cuisinĂ©s et les produits transformĂ©s interpelle. Rebecca Eggenberger:
«Ce qui est questionnant, câest le refus de lâindustrie de sâengager sur le sel.»
A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)
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La Suisse, médaille de bronze des boissons sucrées.
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Elle figure en troisiĂšme position des pays europĂ©ens oĂč se vendent le plus de boissons sucrĂ©es, et se place dans le top 15 Ă lâĂ©chelle mondiale, selon la Chaire internationale sur le risque cardiomĂ©tabolique pilotĂ©e par l’UniversitĂ© Laval. En moyenne, un Suisse achetait 82 litres en 2015. Si on se recentre sur lâEurope, la ConfĂ©dĂ©ration fait partie des cancres, mais reste derriĂšre les Pays-Bas (93 litres par an et par personne), la Belgique (91 litres) et lâAllemagne (84 litres).
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La pùtisserie française aussi réduit les sucres.
En pĂątisserie traditionnelle, le sucre est incontournable: tout Ă la fois exhausteur de goĂ»t, texturant et conservateur. Les artisans prennent aujourd’hui leurs distances avec ces standards dâautrefois. Si rĂ©duire la quantitĂ© de cet ingrĂ©dient clĂ© est un dĂ©fi technologique et reprĂ©sente un «boulot monstrueux», ils redoublent dâingĂ©niositĂ© pour parvenir Ă leur fin.
Le Monde (accÚs abonnés) (FR)
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