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Bonjour, c’est Nina à Genùve, pour votre Point fort du jour.

Hier, dix entreprises, dont Coca-Cola Suisse et Rivella, ont annoncé réduire de 10% la teneur en sucres de leurs boissons.

Champagne? Pas à ce point: la guerre contre le sucre est dégarnie sur bien des fronts.

photo journaliste

Nina Schretr, GenĂšve

15.02.2023

Avant d'entrer dans le vif

⚙ Comment l’horlogerie de luxe a relancĂ© la vocation industrielle de GenĂšve. Au commencement fut la RĂ©forme. Pour la suite, on vous laisse lire.

đŸ‘€ Grandeur et dĂ©cadence d’un sosie de Poutine. C’est une bonne situation ça, sosie? Plus depuis que le maĂźtre du Kremlin s’est piquĂ© d’envahir l’Ukraine.

🍔 Au cƓur de la foodtech depuis Sion. Depuis son Valais natal, Emilie Dellecker anime Foodhack, la plus grande communautĂ© d’entrepreneurs foodtech au monde.

La Suisse tout sucre avec les industriels?

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Keystone / OBS / Rivella AG

🌐 A lire en ligne en version Ă©toffĂ©e (pour nos abonnĂ©s) 🌐

Dix entreprises se sont engagĂ©es le 14 fĂ©vrier 2023 Ă  rĂ©duire de 10% la teneur en sucres des boissons rafraĂźchissantes, des boissons lactĂ©es et des sĂ©rĂ©s, d’ici Ă  fin 2024.

Parmi elles, des poids lourds: Coca-Cola Suisse, Rivella et Volg, du groupe Fenaco.

Elles rejoignent d’autres signataires de la DĂ©claration de Milan, lancĂ©e en 2015 par Alain Berset avec des industriels des yogourts et des cĂ©rĂ©ales pour petit-dĂ©jeuner.

Une bonne nouvelle? En tout cas, c’Ă©tait nĂ©cessaire.
38% des sucres ajoutés que nous ingérons au quotidien proviennent des boissons.

L’excĂšs de sucres est un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, premiĂšre cause de mortalitĂ© en Suisse.

Rebecca Eggenberger (FRC) et Sophie Bucher Della Torre, diététicienne à la Haute école de santé de GenÚve (HESGE), saluent un engagement volontaire bienvenu: tout pas dans la bonne direction est bon à prendre.

Une goutte d’eau dans l’ocĂ©an. RĂ©duction ou non, les «sucreries» resteront des sucreries.
«Pour une boisson contenant 10 g de sucre dans 100 mL, c’est un carrĂ© de sucre en moins dans une bouteille d’un demi-litre», calcule Sophie Bucher Della Torre (HESGE). Il restera encore dix morceaux dans la bouteille…

Rebecca Eggenberger (FRC) abonde:
«L’engagement volontaire ne va pas assez vite et n’est pas assez important en proportion des effets nĂ©fastes du sucre sur la santĂ©.»

L’Office fĂ©dĂ©ral de la sĂ©curitĂ© alimentaire et des affaires vĂ©tĂ©rinaires prĂ©cise que la rĂ©duction de sucres ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre effectuĂ©e pour chaque produit individuel.

Manger sain, c’est plus difficile.
«Le consommateur est inondé de produits salés, sucrés et ultra-transformés», regrette la responsable alimentation de la FRC.

Constat partagĂ© par la nutritionniste de l’HESGE:
«Les choix sains sont plus compliqués à obtenir, souvent plus chers ou moins marquetés et sexys pour les enfants.»

D’autres mesures efficaces. Aider les citoyens Ă  adopter une alimentation saine nĂ©cessite une approche globale, avec plusieurs mesures parallĂšles dont l’efficacitĂ© est attestĂ©e par les donnĂ©es scientifiques:
 đŸ·ïž la reformulation des recettes et l’étiquetage;
 💰 les outils Ă©conomiques – dont les taxes, qui ont fait leurs preuves Ă  l’étranger;
 đŸ„— l’éducation et le changement de l’environnement (plus de fruits Ă  la cafĂ©t’ que de pĂątisseries).

Du cÎté de Berne. Il y a les preuves scientifiques et les choix politiques.
«On ne peut pas tout faire reposer sur les épaules du consommateur», plaide Rebecca Eggenberger (FRC).

«Pour promouvoir des habitudes alimentaires saines, les mesures volontaires sont trĂšs lentes et l’acceptabilitĂ© des mesures contraignantes peut ĂȘtre augmentĂ©e par une information et une implĂ©mentation progressive», argumente Sophie Bucher.

Le National est sur le point de se prononcer sur deux initiatives visant à clarifier la présence de sucres et limiter leur concentration. Toutes deux ont été rejetées aux Etats.

Et le sel dans tout ça? Les produits sucrĂ©s n’ont pas le monopole de la malbouffe. La teneur en sel dans les plats cuisinĂ©s et les produits transformĂ©s interpelle. Rebecca Eggenberger:
«Ce qui est questionnant, c’est le refus de l’industrie de s’engager sur le sel.»

A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)

La Suisse, médaille de bronze des boissons sucrées.

Photo article

Elle figure en troisiĂšme position des pays europĂ©ens oĂč se vendent le plus de boissons sucrĂ©es, et se place dans le top 15 Ă  l’échelle mondiale, selon la Chaire internationale sur le risque cardiomĂ©tabolique pilotĂ©e par l’UniversitĂ© Laval. En moyenne, un Suisse achetait 82 litres en 2015. Si on se recentre sur l’Europe, la ConfĂ©dĂ©ration fait partie des cancres, mais reste derriĂšre les Pays-Bas (93 litres par an et par personne), la Belgique (91 litres) et l’Allemagne (84 litres).

On en avait parlé

«La taxe sur les boissons sucrĂ©es a fait ses preuves au niveau scientifique.» RĂ©duire la consommation de sucres est un combat, mais le choix des armes est large. La nutritionniste Sophie Bucher Della Torre (HES-SO GenĂšve) s’est penchĂ©e en profondeur sur ces questions.

Heidi.news (accÚs abonnés) (FR)

Le sucre et sa surconsommation laissent les sénateurs de marbre. Le 8 décembre 2021, le Conseil des Etats devait se prononcer sur deux initiatives visant à réduire la consommation de sucre. Les deux ont été rejetées. Explications.

Heidi.news (accÚs abonnés) (FR)

Sucre, vignoble, tabac: arrĂȘtons ces subventions Ă  une vie malsaine! JĂ©rĂŽme Cosandey est le directeur romand d’Avenir Suisse et responsable de la recherche en politique sociale au sein du think tank libĂ©ral. PlutĂŽt qu’introduire des taxes pour enrayer la demande en produits de consommation noctifs, il juge plus cohĂ©rent de renoncer aux millions de francs de subventions octroyĂ©s au complexe agro-industriel pour les produire.

Heidi.news (accĂšs libre) (FR)

De bonnes lectures

La pĂątisserie française aussi rĂ©duit les sucres. En pĂątisserie traditionnelle, le sucre est incontournable: tout Ă  la fois exhausteur de goĂ»t, texturant et conservateur. Les artisans prennent aujourd’hui leurs distances avec ces standards d’autrefois. Si rĂ©duire la quantitĂ© de cet ingrĂ©dient clĂ© est un dĂ©fi technologique et reprĂ©sente un «boulot monstrueux», ils redoublent d’ingĂ©niositĂ© pour parvenir Ă  leur fin.

Le Monde (accÚs abonnés) (FR)

Traquer les sucres cachĂ©s dans notre quotidien. Le sucre se cache dans de nombreux aliments. RĂ©sultat: nous en mangeons trop, et trop souvent. L’occasion de ressortir l’observatoire du sucre de la FĂ©dĂ©ration romande des consommateurs, qui traque les sucres cachĂ©s dans le quotidien des enfants, des adolescents et des adultes.

Site de la FRC (gratuit) (FR)

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