Bonjour, câest Yvan, chef d’Ă©dition de Heidi.news, pour vous parler d’une Exploration qui devrait vous accrocher.
Il s’agit de «Ritaline mon amour», le rĂ©cit de vie d’une Genevoise qui a dĂ©couvert les mĂ©dicaments psychotropes Ă 19 ans. Et ne les a plus jamais lĂąchĂ©s depuis.
Aujourd’hui encore, son autrice, la journaliste Malka Gouzer carbure sec: antidĂ©presseur, amphĂ©tamine, hypnotique, anxiolytique, demandez le menu.
D’une plume drĂŽle et acerbe, elle dĂ©crit un long voyage qui commence sur un campus amĂ©ricain et se termine… vous verrez bien! |
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Avant d'entrer dans le vif
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Sevgil Musayeva, rĂ©dactrice en chef d’Ukrainska Pravda. | Page Facebook de Sevgil Musayeva
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Avec les incorruptibles qui font trembler le pouvoir ukrainien.
FondĂ© en 2000, le journal en ligne ukrainien Ukrainska Pravda soutient les aspirations pro-europĂ©ennes et dĂ©mocratiques du pays. MalgrĂ© la guerre et l’unitĂ© requise contre l’ennemi russe, le titre s’enorgueillit de ne faire aucune concession, et continue de publier des enquĂȘtes parfois trĂšs gĂȘnantes pour le pouvoir en place. Rencontre avec une bande d’incorruptibles.
Heidi.news
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Malka Gouzer et Delphine Presles
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đ DĂ©couvrir l’Exploration en ligne đ
đȘ¶ La parole Ă l’autrice.
➢ «Tous les matins, jâingurgite:
● 40 mg de Seropram, un antidĂ©presseur produit par la sociĂ©tĂ© pharmaceutique danoise Lundbeck,
● 30 mg dâElvanse, une amphĂ©tamine que l’on doit au Japonais Takeda,
● la journĂ©e, des pastilles de Ritaline, amphĂ©tamine produite par Novartis,
● au coucher, entre 5 et 10 mg de Zolpidem, un somnifĂšre commercialisĂ© par Streuli,
● et au besoin, un 1 mg de Temesta, l’anxiolytique de Pfizer.»
➢ A 38 ans, un mari, une fille et un appartement cossu Ă GenĂšve, Malka n’a a priori pas le profil d’une polytoxicomane. «Une bonne femme normale qui fait du Pilates et qui prend des bains», comme elle se dĂ©finit elle-mĂȘme.
➢ Comment tout cela a dĂ©rapĂ©? C’est le sujet de «Ritaline mon amour», ou l’histoire d’une lobotomie chimique.
đœ Il Ă©tait une fois dans l’Est.
➢ A 19 ans, notre journaliste quitte GenĂšve pour partir Ă©tudier prĂšs de New York.
● «C’est un pays de primates», prĂ©vient le paternel avant des adieux dĂ©chirants.
● «C’est la derniĂšre fois que mon pĂšre m’a vue sobre», conclut Malka.
➢ Sur le campus, elle fait des rencontres essentielles:
● Feue Gertrude Elizabeth Anscombe, papesse de la philosophie analytique, Ă fuir absolument.
● Le voisin de palier Jack, cool et passablement stupide, par qui viendra la premiĂšre amphĂšte: l’Adderall. C’est l’illumination.
● La belle Georgia aux cheveux d’or, pour une dĂ©couverte de la cocaĂŻne. DĂ©ception.
● Le «meilleur psychiatre de New York», qui prescrira antidĂ©presseur et anxiolytique en soupirant.
➥ Rien ne vaut les amphĂštes comme l’Adderall, et Bret Easton Ellis n’a qu’Ă bien se tenir.
đ Papa, c’est quoi une amphĂšte?
➢ Les amphĂštes sont des psychostimulants trĂšs puissants, qui donnent l’impression d’ĂȘtre plus Ă©veillĂ©, plus intelligent, plus actif. Elles contribuent Ă une «épidĂ©mie» suspecte de troubles de l’attention, et sont aussi largement dĂ©tournĂ©es.
➢ Sur les campus amĂ©ricains depuis les annĂ©es 2000, tout le monde carbure Ă l’Adderall, ou depuis une dizaine d’annĂ©es, une Ă©niĂšme dĂ©clinaison d’amphĂšte, le Modafinil.
➢ En premiĂšre personne, ça donne:
«Comme tous les stimulants, les amphĂ©tamines dĂ©rĂšglent votre horloge interne. Lorsque vous souhaitez donner un coup de reins le matin pour vous rĂ©veiller, câest le bonheur absolu mais lorsquâen fin de journĂ©e, votre cerveau est grillĂ©, quâil nâa plus rien Ă juter et quâil attend de se faire vider par le sommeil comme le sac dâun aspirateur trop plein, câest franchement pĂ©nible. Vous vous allongez, fermez vos yeux, mais le sommeil vous est refusĂ© et vos idĂ©es continuent de tourner dans le vide comme la roue dâun hamster en cage.»
âïž Une brĂšve histoire.
➢ Il Ă©tait une fois la Benzedrine, la premiĂšre amphĂ©tamine.
● InventĂ©e en 1928, elle est d’abord utilisĂ©e comme… dĂ©congestionnant nasal.
● Les bennies stimulent l’intellect, la crĂ©ativitĂ©, l’Ă©nergie. Elles font fureur dĂšs les annĂ©es 30.
● JFK, Marilyn Monroe, Winston Churchill sur la fin, en consomment avec enthousiasme.
➢ En 1944 est inventĂ©e la Ritaline, une molĂ©cule proche de l’amphĂ©tamine.
● La Ritaline est employĂ©e pour soigner les troubles de l’attention chez les enfants.
● A partir des annĂ©es 60, la Ritaline devient un vrai phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ©.
➢ Dans les annĂ©es 90 apparaĂźt l’Adderall, qui signifie «Attention Deficit Disorder for all».
● Cousin proche de la Ritaline, il marche mieux chez certaines personnes.
● Avec une stratĂ©gie marketing agressive, il devient le nouveau stimulant Ă la mode dans les annĂ©es 2000.
➥ Les modes vont et viennent, mais il y a sans cesse de nouveux stimulants. Et Ă la fin, tout le monde se drogue…
Une Exploration Ă lire sur Heidi.news
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Les épisodes publiés à ce jour
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Malka Gouzer et Delphine Presles, pour Heidi.news
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Episode 2. Bleu comme ma premiĂšre pastille d’amphĂ©tamine.
Notre journaliste sâemporte sur la France, pays qui suscite la fascination des AmĂ©ricains et des complexes chez les Suisses. Elle nous raconte sa premiĂšre expĂ©rience sous amphĂ©tamines avec son voisin de palier et, ce faisant, esquisse les contours dâune Ă©pidĂ©mie qui, en 2005, nâavait pas encore dĂ©ferlĂ© sur le Vieux Continent: celle des troubles du dĂ©ficit de lâattention (TDA/H) chez les enfants.
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Episode 3. Lâhistoire absurde du «speed» et de lâĂ©poque oĂč la drogue dure soignait le rhume.
DĂ©couvertes il y a un siĂšcle, amphĂ©tamine et mĂ©thamphĂ©tamine demeurent Ă ce jour les stimulants les plus puissants jamais avalĂ©s par lâhomme. Lequel se croyait alors capable de pousser des rochers en haut des montagnes. Dâabord commercialisĂ©es comme des vitamines, elles seront interdites et criminalisĂ©es dans les annĂ©es 1970. Depuis, les amphĂ©tamines ont trouvĂ© une nouvelle lĂ©gitimitĂ© sur le dos des enfants et du trouble du dĂ©ficit de lâattention.
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Episode 5. La grande vague du dĂ©ficit de l’attention et des pastilles pour le soigner
LâAdderall sâest imposĂ© sur le marchĂ© amĂ©ricain comme alternative Ă la Ritaline. Son succĂšs repose sur de la chance, des connexions politiques et le «rebranding» fĂ©roce dâune substance pourtant dĂ©clarĂ©e illĂ©gale en 1971: lâamphĂ©tamine. De fait, les patients ne manquent pas: en 2013, 15% des enfants amĂ©ricains Ă©taient diagnostiquĂ©s TDA/H. Ils font la fortune des groupes pharmaceutiques.
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Episode 6. Chez le meilleur psychiatre de New York.
Craignant de sombrer dans une consommation dâamphĂ©tamines dite rĂ©crĂ©ative et donc illicite, notre journaliste se rend chez un psychiatre huppĂ© de New York. Ce dernier lui administre une cascade de drogues dures, c’est-Ă -dire des mĂ©dicaments et, ce faisant, lui donne la bĂ©nĂ©diction de sâintoxiquer en toute lĂ©galitĂ©. Ce sixiĂšme Ă©pisode narre le passage d’une dĂ©pendance proscrite Ă prescrite.
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Episode 7. Tenter de surpasser lâangoisse en lisant Kierkegaard sous amphĂ©tamines.
Avant dâaborder, la prison, la vraie, notre journaliste se penche sur les assujettissements que lâon sâinflige Ă soi-mĂȘme. Outre les effets des amphĂ©tamines, ce rĂ©cit Ă©voque des tranches de porc qui sentent le saumon ainsi quâune robe en lĂ©opard qui dĂ©via les ambitions quâavait notre journaliste de poursuivre des Ă©tudes de droit puis dâĂ©pouser un banquier genevois.
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Episode 8. Je me retrouve en prison⊠pour enseigner lâallemand
Vert, câest la couleur des uniformes que portent les dĂ©tenus dâEastern Correctional Facility, une prison de haute sĂ©curitĂ© pour hommes situĂ©e dans lâEtat de New York. Noir, câest la couleur de la peau de la majoritĂ© des hommes qui y sont encagĂ©s. Dans cet Ă©pisode, notre journaliste revient sur son expĂ©rience de tutrice dâallemand en milieu carcĂ©ral. Ses visites, elle les a toutes effectuĂ©es sous lâinfluence de substances prescrites et remboursĂ©es. Face aux drogues, certains sont plus Ă©gaux que dâautres.
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Et ce n’est pas fini!
Il reste une demi-douzaine de nouveaux épisodes à paraßtre sur notre site.
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Delphine Presles pour Heidi.news
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Avenue du Bouchet 2
1209 GenĂšve
Suisse
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