Bonjour, câest GrĂ©goire pour votre Point fort du jour.
Vous l’avez sans doute entendu, les CFF se mettent Ă la reconnaissance faciale. Des camĂ©ras doivent ĂȘtre dĂ©ployĂ©es dans une cinquantaine de gares en Suisse.
Aucune loi n’interdit formellement une telle surveillance technologique de l’espace public. InquiĂ©tant, non? |
Avant d'entrer dans le vif
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Traqués à notre insu: à défaut de dire non, la Suisse a dit oui
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Photo d’illustration / Unsplash
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đ A lire en ligne en version Ă©toffĂ©e (abonnĂ©s) đ
➢ DĂ©ployer des camĂ©ras dotĂ©es de logiciel de reconnaissance faciale dans le domaine public? Câest techniquement possible en Suisse. Sans dĂ©bat politique prĂ©alable.
Pourquoi on en parle. Le magazine alĂ©manique K-Tipp a rĂ©vĂ©lĂ© l’existence d’un projet des CFF incluant l’usage de la reconnaissance faciale.
đ D’aprĂšs un appel dâoffre publiĂ©, l’entreprise de transport ferroviaire prĂ©voit de dĂ©ployer des camĂ©ras augmentĂ©es dans une cinquantaine de gares en Suisse.
đïž Lâobjectif? Suivre les comportements dâachat des usagers pour permettre dâoptimiser le chiffre dâaffaires des commerces situĂ©s dans les gares. Le loyer perçu par les CFF est proportionnel au volume de ventes des boutiques.
đ Comment? En suivant chaque personne de maniĂšre individuelle pour analyser ses comportements dâachat: montants dĂ©pensĂ©s, commerces visitĂ©s, profil de consommateur (Ăąge, taille, sexe, objets transportĂ©s)…
đ”ïžââïž Les CFF affirment que les donnĂ©es seront anonymisĂ©es.
Les garde-fous. Il n’existe pas aujourd’hui de loi qui encadre spĂ©cifiquement le recours aux technologies de reconnaissance faciale. Leur usage doit toutefois respecter la lĂ©gislation en matiĂšre de protection des donnĂ©es.
➢ Le prĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral Ă la protection des donnĂ©es a demandĂ© aux CFF de rĂ©aliser une «étude dâimpact» pour dĂ©terminer les risques dâun tel projet, comme la possibilitĂ© de rĂ©-identifier une personne en croisant dâautres informations.
➢ Les CFF devront prĂ©senter un plan de protection qui permettra de rĂ©duire les risques. «Aucun projet ne peut toutefois garantir une sĂ©curitĂ© absolue», nuance le prĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral Adrian Lobsiger, contactĂ© par Heidi.news.
➢ Si le plan de protection est jugĂ© insatisfaisant, le prĂ©posĂ© fĂ©dĂ©ral pourra Ă©mettre une recommandation aux CFF. Si elle n’Ă©tait pas suivie, l’affaire pourrait alors ĂȘtre portĂ©e devant le Tribunal fĂ©dĂ©ral administratif.
➢ Si les CFF prĂ©sentent un plan de protection jugĂ© satisfaisant, ils seront dĂšs lors autorisĂ©s Ă dĂ©ployer des camĂ©ras dotĂ©es de logiciel de reconnaissance faciale dans l’espace public.
Faire entrer le loup dans la bergerie.
➢ Le juriste spĂ©cialisĂ© dans la protection des donnĂ©es François Charlet s’interroge sur la capacitĂ© Ă anonymiser en pratique des donnĂ©es de reconnaissance faciale.
➢ «Actuellement, il nây a pas de droit Ă lâoubli avec un logiciel dâapprentissage machine», rappelle le spĂ©cialiste. Par nature, les donnĂ©es stockĂ©es sont hautement individualisĂ©es.
➢ L’avocat Nicolas Capt, spĂ©cialiste des nouvelles technologies, estime que la question qui doit se poser est celle de l’usage Ă moyen terme de cette technologie. Si pour l’instant, les CFF veulent l’introduire avec des limitations, ils seront sans doute tentĂ©s Ă l’avenir de lever ces restrictions.
➢ «On propose en quelque sorte de faire entrer le loup dans la bergerie, mais avec une museliĂšre», illustre l’homme de loi.
La question de l’interdiction.
➢ Lâorgane europĂ©en de protection des donnĂ©es plaide tout bonnement pour une interdiction de cette technologie dans lâespace public. La Commission europĂ©enne travaille actuellement sur un projet qui vise Ă encadrer lâintelligence artificielle â ce qui inclut la reconnaissance faciale.
➢ Pour la conseillĂšre aux Etats Johanna Gapany (PLR/FR), «la question du recours Ă la reconnaissance faciale dans des lieux jugĂ©s dangereux pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© peut se poser, mais son usage Ă des fins commerciales n’est pas admissible».
➢ Le conseiller communal BenoĂźt Gaillard (PS), qui a demandĂ© une interdiction de la reconnaissance faciale dans l’espace public Ă Lausanne, estime que l’usage de cette technologie Ă des fins commerciales est «problĂ©matique». Il craint qu’une fois installĂ©s, de tels Ă©quipements puissent ensuite ĂȘtre utilisĂ©s pour d’autres motifs, comme la surveillance.
A lire en version étoffée sur Heidi.news (FR)
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Ce n'est plus gratuit mais on est toujours le produit
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Photo Keystone via AP / Richard Drew
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Meta emboĂźte le pas Ă Twitter avec son propre abonnement payant.
«C’est gratuit et ça le restera toujours», ça vous rappelle quelque chose? C’Ă©tait le slogan de Facebook jusqu’en 2019. Le rĂ©seau social l’a finalement abandonnĂ©, et avait dans le mĂȘme temps laissĂ© entendre qu’une version payante, sans publicitĂ©, pourrait peut-ĂȘtre voir le jour. Version payante il y aura bien, mais il faudra toujours supporter la publicitĂ©. Meta, la maison mĂšre du rĂ©seau social, a lancĂ© un service sur abonnement, qui permet aux utilisateurs de Facebook et Instagram d’obtenir une certification â un badge bleu comme sur Twitter.
Le service est proposĂ© Ă 11,99 dollars par mois. En 2018, Facebook avait rĂ©alisĂ© un sondage qui montrait que les utilisateurs seraient prĂȘts Ă payer le service Ă hauteur d’environ 7 dollars par mois. A noter que Mark Zuckerberg a aussi emboĂźtĂ© le pas d’Elon Musk en proposant un tarif diffĂ©renciĂ© pour les utilisateurs d’Apple: l’abonnement s’Ă©lĂšve Ă 14,99 dollars s’il est conclu sur une application iOS…
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L’industrie du jeu mobile se remet en question.
Les jeux mobiles, souvent gratuits, comptent beaucoup sur la publicitĂ© ciblĂ©e. Mais le dĂ©veloppement de limitations dans l’accĂšs aux donnĂ©es des utilisateurs de smartphone, tant du cĂŽtĂ© d’Android que d’Apple, pousse l’industrie Ă revoir sa copie. Pour la premiĂšre fois, elle a d’ailleurs vu sa croissance reculer l’an dernier. Moins de publicitĂ© donc, et peut-ĂȘtre davantage de micro-transactions et autres systĂšmes de paiement intĂ©grĂ©s?
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