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Aujourd’hui, on parle de l’effet inattendu de la faillite de la Silicon Valley Bank sur les cryptomonnaies.

L’effondrement d’une banque traditionnelle qui secoue la finance décentralisée

C’est piquant, non?

photo journaliste

Grégoire Barbey, Genève

13.03.2023

Avant d'entrer dans le vif

⛰️ Dans les Préalpes fribourgeoises, on réinvente l’agriculture. Avec une plante oubliée: la caméline, dont on est sûr que vous n’aviez pas entendu parler.

💊 A Genève, on fabrique aussi des médicaments. Dans l’usine de Selexis, pas d’étagères USM mais des bioréacteurs pour fabriquer les médicaments de demain.

🚆 Les CFF ne récolteront pas le sexe, l’âge et la taille des voyageurs. Tout bien considéré, ce n’était pas exactement indispensable, estime aujourd’hui la direction…

🏛️ OPINION. «La Suisse est-elle capable d’apprendre?» Pour Michel Huissoud, fin connaisseur des rouages de Berne, il est grand temps de moderniser le fédéralisme.

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Une banque tombe et les cryptos s'affolent

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La filiale britannique de Silicon Valley Bank a été rachetée pour une livre symbolique par HSBC. | Keystone via EPA / Andy Rain

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C’est une faillite comme il n’y en a pas eu depuis la crise financière de 2008. La Silicon Valley Bank (SVB), une banque de détail, a été placée vendredi sous le contrôle du régulateur américain.

La banque détient plus de 160 milliards de dollars de fonds, essentiellement déposés par des start-up technologiques. Durant le week-end, l’effet de la peur s’est fait sentir sur le cours de plusieurs cryptomonnaies, alors qu’elles sont souvent présentées comme des alternatives au système financier traditionnel.

De quoi on parle. Circle, l’entreprise qui émet le USDC, le deuxième stablecoin le plus utilisé, a annoncé vendredi qu’elle n’avait pas réussi à retirer 3,3 milliards de dollars qu’elle détient auprès de la SVB.

  💰 Un stablecoin est une cryptomonnaie dont la valeur est adossée à un autre actif, en l’occurrence le dollar. Ce type de cryptomonnaie est très apprécié parce que sa valeur n’est pas soumise aux mêmes fluctuations que Bitcoin ou Ethereum.

  📉 Un USDC est donc toujours censé s’échanger contre 1 dollar. Mais la faillite de SVB a provoqué un vent de panique auprès de certains investisseurs, et la valeur du USDC a brièvement atteint 0,88 dollar avant de remonter à un peu plus de 0,99 dollar.

  ♻️ D’autres stablecoins, comme le DAI, ont aussi été affectés, parce qu’ils détiennent une partie de leurs garanties sous la forme… de USDC.

Quel lien entre une banque et les crytos? Comment expliquer que la faillite d’une banque puisse toucher une cryptomonnaie censée être indépendante du système bancaire traditionnel?

C’est parce que le USDC est émis par une entreprise qui garantit que le stablecoin peut être échangé contre un dollar. Pour pouvoir assurer cette convertibilité, Circle doit détenir un dollar pour chaque USDC en circulation.

C’est justement son exposition à SVB à hauteur de 3,3 milliards de dollars qui a semé brièvement le doute sur la solidité du USDC.

Un doute qui n’aurait pas pu affecter Bitcoin ou Ethereum puisque la valeur de ces cryptomonnaies ne repose pas sur les avoirs d’une entreprise.

Un stress test grandeur nature. La faillite de SVB devrait néanmoins être l’occasion pour le USDC de démontrer la résilience de son modèle.

Circle détient actuellement 32,4 milliards de dollars en bons du Trésor américain, et 9,7 milliards déposés auprès de différentes institutions, dont SVB.

Les bons du Trésor américain sont des emprunts émis par l’Etat. Plutôt que de laisser dormir chaque dollar censé garantir la valeur de l’USDC, Circle prête une importante partie de ses fonds au Trésor afin d’encaisser des intérêts. C’est comme ça que l’entreprise se fait de l’argent.

Selon Circle, le délai de ces prêts est de trois mois maximum, ce qui lui garantit de toujours bénéficier de liquidités pour faire face à une éventuelle vague de retraits.

La grande inconnue. Reste à savoir si la faillite de SVB provoquera une contagion à d’autres établissements bancaires, dont certains pourraient être des partenaires de Circle.

Un tel scénario pourrait provoquer un vent de panique, poussant les investisseurs à échanger massivement leurs USDC contre des dollars auprès de Circle, qui ne pourrait pas immédiatement répondre à la demande.

Une réaction en chaîne pourrait alors conduire à la faillite du USDC, l’un des piliers de la finance décentralisée. Une disparition qui aurait été provoquée par le défaut d’une banque… traditionnelle. Une ironie funeste.

Heureusement, cette éventualité semble désormais écartée: les cryptomonnaies ont déjà effacé leurs pertes, alors que les Bourses dévissent dans le monde entier.

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On en avait parlé

Les stablecoins renforcent-ils l’hégémonie du dollar? Le développement des cryptomonnaies soulève d’intéressantes questions en matière de souveraineté, en particulier dans le marché encore balbutiant des stablecoins, où le dollar est à peu près seul maître à bord.

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Le marché des cryptomonnaies se souviendra de mai 2022. Depuis la disparition du stablecoin algorithmique UST, le marché des cryptomonnaies traverse une période compliquée. Retour sur cet événement, le premier d’une série de difficultés qui persistent aujourd’hui.

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Vous avez dit stable?

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Heidi.news / Kylian Marcos

Avec la faillite de la Silicon Valley Bank, la valeur du USDC a (très) brièvement atteint 0,88 dollar avant de remonter à un peu plus de 0,99 dollar. Pour une cryptodevise censée être parfaitement stable, voilà qui ne fait pas bon genre.

De bonnes lectures

SVB va entraîner des start-up dans sa chute. De nombreuses start-up spécialisées dans la tech ont des comptes auprès de la Silicon Valley Bank. La faillite de l’établissement vieux de 40 ans va porter un coup fatal à nombre d’entre elles, déjà durement touchées par la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’économie. Le New York Times relate la situation d’entrepreneurs au pied du mur face à la disparition d’une banque qui se présentait comme «le partenaire financier de l’économie de l’innovation».

New York Times (accès libre) (EN)

Le CEO d’OpenAI veut repousser la mort. C’est un espoir qui anime bon nombre d’entrepreneurs de la Silicon Valley: développer des technologies qui permettront de rallonger la vie, si possible indéfiniment. La science-fiction en raffole aussi, à l’image d’Altered Carbon, un roman populaire adapté en 2018 en série Netflix. Sam Altman, le dirigeant d’OpenAI, à l’origine de ChatGPT, a investi 180 millions de dollars de sa poche dans une entreprise qui ambitionne d’ajouter dix ans de vie en bonne santé à l’espèce humaine.

MIT Technology Review (abonnés) (EN)

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