Minceur sur ordonnance

Série “Twice into the stream” de Meltem Işık (2011).

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➢ Ozempic, Wegovy, Mounjaro, Zepbound… Ces médicaments sont en train de révolutionner la médecine.
➢ Trois raisons à cela:
 ● ils soignent le diabète, mieux que le standard de première intention (Metformine).
 ● aussi, ils permettent une perte substantielle de poids (15 à 20%!).
 ● ils semblent avoir encore d’autres bénéfices, cardiovasculaires par exemple.

➥ Quand on sait que le diabète est en pleine explosion, et que l’obésité est la maladie du siècle, on comprend qu’on n’est pas loin d’un Graal pour la pharma. 💊

De super blockbusters. Evidemment, ces médicaments s’arrachent comme des petits pains.

➢ Le Wegovy n’est encore vendu que dans une dizaine de pays, et l’Ozempic dans 80 pays.
➢ Et pourtant, les chiffres sont déjà faramineux.
 ● En 2023, les ventes d’Ozempic (diabète) ont atteint 14 milliards de dollars.
 ● La même année, Wegovy (obésité) a rapporté 4,5 milliards.
➢ L’essentiel de ces ventes se fait aux Etats-Unis.

➥ La demande mondiale est déjà immense, et ne va cesser de croître. 📈

⚠️ Ces médicaments sont d’ores et déjà détournés pour perdre quelques kilos en trop.

Un quasi duopole. Pour l’heure, deux labos pharmaceutiques dominent le marché de la tête et des épaules.

➢ Novo Nordisk, fleuron de l’industrie pharmaceutique danoise, est le pionnier en la matière.
➢ L’Américain Eli Lilly est l’autre grand acteur du marché.
 ● Novo vend l’Ozempic (diabète) et son équivalent Wegovy (obésité).
 ● Lilly commercialise le Mounjaro (diabète) et le Zepbound (obésité).

➥ Le succès d’Ozempic est tel qu’on lui attribue, en 2023, la croissance positive (+1,9%) du Danemark!

💲 Rassurez-vous, d’autres grands labos sont dans la course, dont le géant Pfizer.💲

Parlons médecine. D’où viennent ces médicaments, et pourquoi sont-ils aussi efficaces?

➢ On les appelle analogues de GLP-1 ou agonistes du récepteur du GLP-1.
➢ Tout simplement, ils émulent le fonctionnement normal de l’hormone GLP-1.
➢ GLP-1 est une hormone digestive découverte dans les années 1980.
➢ Sécrétée par l’intestin, elle aide à réguler le taux de sucre après manger.

➥ GLP-1 a la même fonction que l’insuline, mais elle est mieux régulée et permet aussi de couper la faim.

☝️ Tout le monde pense qu’un Nobel de médecine sera décerné d’ici peu aux découvreurs de GLP-1. Avec, d’ores et déjà, des combats de coudes…

Une série inédite.

➢ C’est la première fois que cette histoire est relatée à cette échelle:
 ● dans une mini-Exploration introductive sur «La fabuleuse saga de l’insuline»,
 ● et dans une Exploration fleuve baptisée «Minceur sur ordonnance».

➢ Cette histoire, c’est aussi celle de la vision sur l’obésité, passée du statut d’état de santé à corriger, à celui de vraie maladie à soigner.

➢ Vous y trouverez aussi:
 ● des poissons affreux et un lézard pas beaucoup mieux,
 ● une ville danoise qui ne sait plus quoi faire de son argent,
 ● des labos pharma frileux et des coupe-faims qui tuent,
 ● un chercheur suisse solitaire et une biochimiste macédonienne en colère…

Série “Twice into the stream” de Meltem Işık (2011).

Les épisodes publiés à ce jour

INTRO. La minceur qui vaut 100 fois son pesant d’or. Mounjaro, c’est le médicament d’Eli Lilly, et le principal concurrent du fameux Ozempic de Novo Nordisk. Tous deux sont des antidiabétiques, le genre qui a fait couler beaucoup d’encre dans les revues médicales et qui fait maintenant couler les dollars. Ces médicaments, les analogues de GLP-1, sont en train de tout emporter sur leur passage. Pour la première fois, la minceur est accessible sur ordonnance. Et voici le programme de notre enquête sur le sujet.

Episode 1. Comment un Danois mélomane a trouvé la molécule minceur dans des tripes de cochon La quête de l’hormone qui fait mincir commence dans l’intestin, à un endroit où personne ou presque ne pensait plus qu’on trouverait quoi que ce soit d’intéressant. Et pourtant… Dans cette partie de l’histoire, on croise un Danois mélomane, un Allemand péremptoire, et un Estonien qui, dans son labo à l’odeur pestilentielle, collectionne les intestins de porcs.

Episode 2. A Boston, la peur de la génétique et un poisson monstrueux accouchent d’une pépite scientifique. Alors qu’à Copenhague et en Allemagne on cherche l’hormone clé de la production d’insuline pour traiter le diabète dans des tripes de cochon, les chercheurs américains parient sur la génétique. Paradoxalement, c’est la peur de cette nouvelle science qui va les mettre sur la piste de la molécule qui rapporte des milliards aujourd’hui. La peur, et un poisson monstrueux: la baudroie.

Episode 3. Un Nobel pour Ozempic: cette scientifique qui se bat pour qu’on ne l’oublie pas. En 1982, GLP-1, la molécule minceur qui rapporte aujourd’hui des milliards, n’est identifiée que chez le poisson et le hamster. Une furieuse compétition s’engage entre chercheurs danois et américains pour passer chez l’homme. Elle se soldera par un succès, et une victime: Svetlana Mojsov, biochimiste d’origine macédonienne à New York, fut la première à synthétiser la molécule efficace. Ecartée du brevet, le sera-t-elle aussi du Nobel?

Episode 4. Pourquoi il a fallu 25 ans pour faire de cette molécule minceur une poule aux œufs d’or. Entre la découverte de GLP-1 et les premiers médicaments dérivés contre le diabète et l’obésité, au tournant des années 2010, il s’écoule 20 à 25 ans. Pourquoi un tel délai, inhabituel même dans ce secteur abonné aux aléas? Si la pharma a, comme souvent, manqué de vision, les premiers essais chez l’homme font aussi apparaître des défis d’apparence insurmontable. Récit d’une naissance tortueuse.

Episode 5. Le chercheur suisse solitaire qui a forcé la serrure de la minceur. Si Boston et Copenhague ont découvert GLP-1, la molécule clé de la minceur, c’est un biologiste lausannois qui a cloné son récepteur, autrement dit la serrure qui actionne le travail des cellules. Bernard Thorens, immédiatement repéré par les Danois de Novo Nordisk, va ainsi débloquer la recherche pharmaceutique.

Episode 6. Le monstre qui a ouvert le marché de la minceur médicalisée Les baudroies du port de Boston ne sont pas les seuls animaux à avoir contribué aux développements des médicaments qui font maigrir, comme Ozempic. A la fin des années 1990, le monstre de Gila, un lézard de l’Arizona, concentre toute la recherche sur GLP-1, car son venin contient une molécule très proche avec l’avantage d’être beaucoup plus stable. Ce sera le premier médicament de cette nouvelle classe à être commercialisé.

Episode 7. Les médicaments coupe-faim, ce grand cimetière peuplé de fantômes. Les recherches sur Ozempic et consorts ont progressivement montré que leur utilité ne se limitait pas au diabète, et qu’ils sont une aide précieuse pour perdre du poids. Mais dans l’industrie pharmaceutique, le domaine des coupe-faims a jusque-là été un cimetière, pour les molécules et parfois — hélas — pour les patients. On ne construit pas facilement sur un champ de ruines encore fumantes…

Episode 8. Comment l’obésité est devenue une maladie qu’on peut soigner. A la fin des années 1990, le potentiel de GLP-1 pour contrôler la perte de poids commence à émerger. Quelques groupes pharma s’y intéressent vaguement mais leur priorité reste le diabète, d’autant que les coupe-faims ont la réputation d’être un nid à problèmes. Tout va changer quand l’obésité commence à être considérée comme une vraie maladie.