Bonjour, c’est Sarah pour parler de sciences.

Au menu ce soir: des bonobos qui aimaient les truffes, des cellules photovoltaïques plus faciles à fabriquer et le retour en Allemagne de la mission scientifique MOSAIC, qui a embarqué un an à bord d’un brise-glace dans les eaux de l’Arctique.

Sarah Sermondadaz, Genève
12.10.2020

Des bonobos amateurs de truffes

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ANJAN SUNDARAM/AP/KEYSTONE

Des bonobos ont aidé des scientifiques à découvrir une nouvelle espèce de truffe en République démocratique du Congo. Ils l’ont nommée Hysterangium bonobo. Bien qu’elle soit différente des variétés qui trônent à la table de certains gourmets bipèdes, elle appartient à la même grande famille: les champignons hypogés mycorhiziens, qui fructifient sous terre et dessinent de vastes réseaux d’échange avec les arbres.

Des bonobos avaient déjà été observés en train de manger des truffes, mais celles-ci n’avaient jamais été collectées ni analysées jusque-là. C’est le cas ici avec cette recherche parue dans la revue Mycologia. Elle témoigne de l’étendue des connaissances qui restent à acquérir sur nos plus proches cousins et leurs habitats. Or, leurs forêts subissent d’intenses pressions écologiques, du fait de la croissance démographique humaine, mais aussi des cultures d’exportation et du développement de l’industrie minière.

Tout commence en novembre 2006. Alors doctorant en biologie évolutive humaine à l’Université de Harvard (Etats-Unis), Alexander Georgiev commence un travail de terrain en République démocratique du Congo. Il étudie ainsi la communauté de bonobos de Hali-Hali, régime alimentaire compris, dans la réserve de Kokolopori. Jusqu’à juillet 2007, lui et son équipe consacreront 155 jours à leurs observations en pleine forêt tropicale.

La densité végétale ne facilite pas la tâche des éthologues, décrit Alex Georgiev, aujourd’hui maître de conférences en primatologie à l’université de Bangor (Pays de Galles) et auteur de l’étude: «Les bonobos se nourrissent souvent de plantes qui poussent à terre quand ils se déplacent d’un arbre fruitier à l’autre. Mais les apercevoir à travers le feuillage épais du sous-étage forestier et comprendre précisément ce qu’ils mangent, c’était compliqué.»

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L'EPFL allonge la durée de vie des cellules solaires à pérovskites

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Installation de panneaux solaires conventionnels | CHRISTIAN BEUTLER/KEYSTONE

Les cellules photovoltaïques à pérovskites accaparent l’attention des centres de recherches depuis plusieurs années. Aussi efficaces que les cellules conventionnelles, elles sont aussi plus souples, ce qui les rend compatibles avec davantage de surfaces. Restait toutefois à les stabiliser et à les rendre plus résistantes, car elles connaissaient jusqu’alors des problèmes de vieillissement précoce. Les chimistes de l’EPFL, emmenés par Michael Grätzel et Anders Hagfeldt, viennent justement de mettre au point un nouveau procédé de fabrication plus efficace qui surmonte ces limitations, au moins en partie.

Les panneaux aujourd’hui commercialisés nécessitent des conditions de production drastiques (sous vide, ce qui impose d’utiliser des salles blanches), et sont fabriqués à partir de silicium, du sable chauffé à 1700°C. Des procédés contraignants et énergivores pour des panneaux dont la durée de vie se situe à seulement 25 à 30 ans. Les prochaines technologies solaires devront s’affranchir de ces barrières si elles veulent avoir plus de poids dans le mix énergétique mondial.

Michael Grätzel, directeur du laboratoire de photonique et interfaces de l’EPFL, avait dévoilé en 2012 les grandes qualités photovoltaïques de la pérovskite. Il s’agit d’une structure composée d’un métal, ici le plomb, agencé de manière particulière avec de la matière organique, le méthylammonium. C’est une évolution de la fameuse cellule à colorant Grätzel, inventée en 1991, qui s’inspire de la photosynthèse pour produire de l’électricité. Les pérovskites font figure d’innovation dans le photovoltaïque, mais leur stabilité est l’un des défis à relever avant leur mise sur le marché.

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Retour sur l'édition 2020 des prix Nobel

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Image d’illustration des ciseaux d’édition génétique CRISPR | NIH

Chimie: les ciseaux d’édition génétique Crispr. Les lauréats du prix Nobel de chimie sont des lauréates. Pour ce prix scientifique, c’est une première! La Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna sont récompensées pour avoir développé l’outil d’édition génétique Crispr. Ces «ciseaux d’édition génétique» ouvrent de nouvelles voies inédites dans le traitement des maladies génétiques. Ils soulèvent aussi des questions éthiques, et ont nourri une âpre guerre des brevets. On vous explique.

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Physique: la découverte des trous noirs. Le comité Nobel l’a décidé: l’astrophysique est une nouvelle fois à l’honneur. Cette année, il a décerné le prix Nobel de physique à trois chercheurs: Roger Penrose pour ses travaux sur les trous noirs, et Reinhard Genzel et Andrea Ghez pour leur découverte d’un objet supermassif au centre de notre galaxie, que l’on sait aujourd’hui, grâce à leurs travaux, être un trou noir.

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Médecine: la découverte du virus de l’hépatite C. Lundi dernier, le prix Nobel de médecine a récompensé la découverte du virus de l’hépatite C, via les travaux de trois chercheurs, les Américains Harvey J. Alter et Charles M. Rice, et le Britannique Michael Houghton. Attendu depuis des années dans le milieu de l’hépatologie, ce prix Nobel devrait permettre de donner un nouveau souffle à la lutte contre cette maladie, souvent restée dans l’ombre de la lutte contre le VIH.

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Paix: le Programme alimentaire mondial. Le prix Nobel de la paix a été décerné au Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. Lors de la cérémonie, l’accent a été mis sur l’impact du Covid-19 sur la faim dans le monde. En effet, la pandémie vient renforcer une situation déjà critique, notamment du fait des changements climatiques.

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Economie: la théorie des enchères. Les Américains Paul Milgrom et Robert Wilson ont été désignés Prix Nobel d’économie ce lundi 12 octobre pour leur travail sur la théorie des enchères. Les «nouveaux formats d’enchères» qu’ils ont inventé ont servi aux attributions des fréquences télécoms.

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Prix Nobel à l’Université de Genève, un an après. En 2019, le prix Nobel de physique était attribué à Michel Mayor et Didier Queloz, les découvreurs genevois de la première exoplanète. L’Université de Genève s’était alors réjouie de cette récompense prestigieuse pour des travaux qu’elle avait abrités. Le recteur de l’Université de Genève Yves Flückiger avait souligné que la distinction permettrait d’asseoir la réputation et la visibilité de l’institution, notamment dans les rankings internationaux, et prédisait des retombées politiques en faveur de la place scientifique suisse. Qu’en est-il un an plus tard?

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Séance de rattrapage

Si vous les aviez ratés, voici quelques articles publiés ces derniers jours sur le Flux Sciences.

Le gaz hilarant ne fait pas rire les climatologues. Des chercheurs ont réalisé l’inventaire le plus complet à ce jour des émissions d’origine naturelle mais également humaine de protoxyde d’azote (N2O), une molécule également connue pour son effet anesthésiant et euphorisant, sous le terme de… gaz hilarant. Ces travaux confirment l’urgence de maîtriser nos rejets de ce gaz, qui sont principalement liés à l’agriculture et à l’industrie. Le protoxyde d’azote affiche un pouvoir réchauffant 310 fois plus élevé que le CO2.

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La reproduction des fleurs expliquée par The Bachelor. L’immense majorité des végétaux que nous consommons, tous les fruits, les légumes et les céréales, sont des plantes à fleurs. Et ce sont ces mêmes plantes à fleurs que consomment aussi tous les animaux que nous mangeons. Ce sont donc les fleurs qui nourrissent les humains. Autant dire que la reproduction des fleurs, c’est l’une des choses les plus importantes au monde… Notre émission PopScience vous explique tout en vidéo.

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Les couleurs de l’astéroïde Bennou. A quelques jours de l’opération de collecte d’échantillons à la surface de l’astéroïde Bénou (Bennu en anglais) par la sonde OSIRIS-REx, prévue le 20 octobre, 123 chercheurs ont déjà publié une moisson de résultats scientifiques. L’astre révèle d’ores et déjà une diversité de matériaux et de couleurs inédite. On vous explique.

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Le trou de la couche d’ozone est l’un des plus larges en 15 ans. Le sort s’acharne-t-il sur l’Antarctique en 2020? Après une fonte importante de ses glaciers et des algues vertes se propageant dans sa neige, c’est au tour du trou dans la couche d’ozone surplombant le continent blanc de faire des siennes. Alors qu’on le croyait en train de se refermer en 2019, il se rapproche dangereusement de sa taille record cette année d’après les dernières mesures du programme d’observation européen Copernicus.

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Loi sur le CO2: pourquoi défendre une loi insuffisante. Marcel Hänggi est journaliste spécialisé en environnement. Il est collaborateur scientifique de l’Association suisse pour la protection du climat et co-initiateur de l’initiative pour les glaciers. Il explique pourquoi cette dernière soutiendra la loi sur le CO2 lors du référendum, malgré ses limitations.

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L’art des maths. Inviter les curieux à venir découvrir (ou redécouvrir) la beauté des mathématiques, ainsi que leur caractère ludique, c’est l’ambition du 19e colloque Wright, organisé du 2 au 6 novembre 2020 à l’Université de Genève, et intitulé «L’art des maths». Chaque soir de la semaine, le grand public sera invité à découvrir une conférence donnée par une mathématicienne ou un mathématicien de renommée internationale.

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Pendant ce temps sur Heidi.news

Charles-Henry Rochat, 25 années d’engagement pour les femmes. Le vendredi 9 octobre, Charles-Henry Rochat a reçu le prix Alumnus de l’Université de Genève à l’occasion de la cérémonie du Dies Academicus. Ce spécialiste en urologie opératoire espère que cette récompense permettra de donner de la visibilité au problème des fistules obstétricales, des lésions induites lors d’un accouchement compliqué. Portrait en images d’un médecin hors norme.

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Géraldine Savary rencontre Adèle Thorens. Toutes les deux semaines, Géraldine Savary contribue à Heidi.news au travers d’une rencontre. Pour cet article, il s’agit d’Adèle Thorens, membre du parti les Verts, conseillère aux Etats vaudoise.

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Des gardes suisses testés positifs au Covid-19. Le canton de Berne impose à son tour le port obligatoire du masque dans les espaces publics clos dès aujourd’hui. Les Bernois devront porter le masque dans les musées, les lieux de culte, les gares, les magasins, les restaurants ou encore dans les bars. Au Vatican, la Garde suisse est consignée: les visites et les permissions ont été suspendues. Six gardes suisses auraient été testés positifs au Covid-19. Le rappel des grandes étapes de la pandémie.

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Sarah Sermondadaz est journaliste scientifique et responsable du Flux Sciences pour Heidi.news. Pour lui écrire, c’est par ici.

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