Bonjour, c’est Sophie, pour vous parler d’éducation. Notre exploration «Au cœur de la complosphère» continue de faire des vagues.

Nous avons reçu des témoignages d’anciens élèves et parents d’élèves de Chloé Frammery, figure de proue du mouvement complotiste romand et enseignante à Genève. Nous vous les livrons ce soir ainsi que les démentis et les protestations de la principale intéressée.

Sophie Gaitzsch, Genève
15.10.2020

Ce que Chloé Frammery, complotiste et enseignante à Genève, raconte à ses élèves

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L’enseignante genevoise Chloé Frammery avec l’humoriste Dieudonné, dans une vidéo du 17 mai 2019, censurée par YouTube mais qu’elle a republié sur sa propre chaîne début septembre 2020. C’est la vidéo qui a provoqué l’avertissement puis le blâme qu’elle a reçus de son employeur, le DIP. Capture d’écran.

Notre série «Au cœur de la complosphère» révélait entre autres que des enseignants vaudois et genevois faisaient partie d’un groupe propageant plusieurs théories du complot et rassemblé autour de la chaîne AgoraTV, laquelle cumule des millions de vues sur YouTube. Suite à ces publications et à l’interview mardi 13 octobre sur Léman Bleu de Chloé Frammery, la figure de proue du groupe et prof de maths dans une école genevoise, la rédaction de Heidi.news a reçu plusieurs témoignages d’anciens élèves et parents d’élèves.

Il apparaît ainsi qu’une enquête est en cours à son sujet chez son employeur, le Département genevois de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP), à l’initiative de parents d’élèves, et cela depuis bien avant la publication de notre série.

Les trois familles qui nous ont contactés s’accordent à dire que Chloé Frammery, actuellement en année sabbatique, était une très bonne prof de maths. «Elle s’intéressait à nous, très ouverte, genre à nous demander de quoi on avait besoin. Elle faisait tout pour qu’on comprenne, qu’on réussisse», affirme Carole, 15 ans aujourd’hui. Et pourtant: plusieurs cours ont été entièrement consacrés aux «théories» de l’enseignante, lesquelles occupaient aussi 10 à 15 minutes «dans presque tous ses autres cours», ajoute son ancienne élève.

Voici une liste non exhaustive des propos tenus en classe:

- Les enfants ont la possibilité de se faire vacciner contre le papillomavirus dans le cadre scolaire. Mme Frammery, dont le cours tombait juste avant le rendez-vous avec l’infirmière, aurait tout fait, durant sa classe entière, pour dissuader ses élèves de faire vacciner.

- A la question d’un élève de savoir s’il était possible de manger en classe, Mme Frammery aurait répondu: «oui, si la nourriture est végane». Au cours suivant, elle aurait apporté du lait d’amande, des noix, du fromage à base de lait végétal pour faire goûter aux élèves. Cela aurait occupé 30 minutes de cours. «Elle a aussi dit que les pommes de terre étaient cancérigènes, et que si on mange des pâtes tous les jours à midi, on peut mourir à 20 ans», ajoute Carole.

- Un autre cours aurait été occupé par la projection d’une vidéo sur le sort tragique d’une employée de l’usine Haribo, en France, morte sous un train et dont l’enfant a ensuite été «kidnappé» par les autorités.

- Un cours de maths entier aurait été consacré aux méfaits de la cigarette.

- Lors d’un de ses cours, Mme Frammery aurait affirmé: «le réchauffement climatique n’existe pas» et aussi que «le principal gaz à effet de serre, c’est la vapeur d’eau».

- Mme Frammery aurait suggéré en classe à ses élèves d’aller voir le site de l’humoriste controversé Dieudonné.

- Un élève avait mal à la gorge. Il a sorti des pastilles pour se soigner. Mme Frammery serait intervenue, aurait pris les médicaments, lui aurait dit: «tu vas mourir».

La position du DIP, que nous avons sollicitée, est claire: «Concernant les différentes allégations de la galaxie complotiste, le département ne saurait tolérer de tels propos en classe.»

Quant à Chloé Frammery, elle conteste vigoureusement les affirmations de ses anciens élèves et de leurs parents. Pour la vaccination contre le papillomavirus: «C’est faux! Je n’ai absolument pas dit que c’était dangereux, je leur ai dit qu’ils avaient la liberté vaccinale, et je pense que c’est important que les profs disent qu’on a le choix, les élèves ne le savent pas et les parents non plus.» Et à propos de Dieudonné, avec qui sa proximité lui a valu les foudres du DIP: «J’ai rien fait d’illégal. Si c’est interdit de fréquenter Dieudonné, il faut le dire. Si le DIP a un problème avec Dieudonné (…), eh bien qu’il le dise clairement à la population, comme ça tout le monde sera au courant de ce qu’on a le droit de faire ou pas dans la fonction publique à Genève.»

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Précarité: les jeunes scientifiques crient leur ras-le-bol. La pétition circule depuis le mardi 6 octobre. En une dizaine de jours, elle a déjà récolté plus de 3000 signatures. Son objectif? Alerter le monde politique sur la précarité des chercheuses et chercheurs suisses, qui subissent des conditions de travail «de plus en plus dures et incertaines».

Dans les universités et hautes écoles suisses, huit chercheurs sur dix ne bénéficient pas d’un contrat fixe. Après l’obtention d’un doctorat, ceux qui veulent poursuivre une carrière académique cumulent souvent pendant de longues années des contrats à durée déterminée, parfois avec des temps partiels qui ne permettent pas de s’assurer un revenu suffisant. Et seuls quelques rares élus parviennent finalement à accéder au statut de professeur, quasiment le seul à offrir des postes pérennes.

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L’inventrice des MOOCs lance une nouvelle plateforme de cours à distance. Avec la fermeture des universités et des écoles pendant la première vague de la pandémie, l’enseignement a largement basculé sur les plateformes de vidéos en ligne. Celles-ci ne sont toutefois pas spécifiquement conçues pour cela. Daphne Koller, la fondatrice de Coursera, la première entreprise de «Massive Open Online Course» (MOOCs), a ainsi lancé le 14 octobre la plateforme d’éducation en ligne en temps réel pour le supérieur Engageli.

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Une raison d'espérer

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L’Université de Bâle prévoit un congé paternité de quatre semaines. A peine le congé paternité de deux semaines accepté en votation fédérale, le sujet fait son retour dans les débats du côté de Bâle. L’Université de Bâle souhaite en effet octroyer un congé paternité de quatre semaines à ses employés. C’est ce que révèle le quotidien de Bâle-Campagne Basellandschaftliche Zeitung, en se basant sur un rapport interparlementaire. Si la proposition se concrétise, l’université bâloise rejoindrait celle de Neuchâtel, la seule à se montrer aussi généreuse en Suisse. Aujourd’hui, les universités de Genève et Lausanne, ainsi que l’EPFL, offrent dix jours de congé paternité. L’Université de Fribourg, cinq.

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Les cantons appelés à durcir les mesures. A l’issue d’une rencontre entre les cantons et la Confédération, la présidente Simonetta Sommaruga a appelé la population à se ressaisir et à respecter scrupuleusement les mesures d’hygiène et les gestes barrières face à une situation qualifiée de «sérieuse». Depuis plus d’une semaine, la Suisse enregistre plus de mille cas quotidiens avec un taux de positivité qui a quadruplé en deux semaines pour atteindre entre 12 et 13%.

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Les tests PCR sont-ils fiables pour détecter Sars-CoV-2? Le nombre de cas de Covid-19 augmente rapidement dans la plupart des pays. Parallèlement, les tests PCR sont sous le feu des critiques. Quelle est leur fiabilité? Un test positif signifie-t-il forcément que l’on est malade de Covid-19? Etat des lieux.

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Les HUG se disent prêts pour la deuxième vague. Les HUG sont passés à la vitesse supérieure. Face à la dégradation sanitaire dans le canton, les Hôpitaux universitaires genevois indiquent, aujourd’hui 15 octobre, avoir activé le premier niveau de leur plan d’action Covid-19, qui en comporte quatre et prévoit un renforcement du nombre de lits et des effectifs.

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Le pois chiche va-t-il remplacer le boeuf dans les assiettes suisses? Les agriculteurs doivent produire plus pour répondre à une demande en augmentation, mais aussi le faire d’une manière respectueuse de l’environnement. Une piste pour réduire leur empreinte carbone: élever moins de vaches et de bétail. L’heure des substituts végétaux de viande à base de légume a-t-elle sonné?

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Laure Saint Raymond, ou l’art subtil de conjuguer mathématiques et modèles physiques. Laure Saint-Raymond est mathématicienne de haut niveau, l’une des rares dans un domaine encore très masculin. A 45 ans, la Française peut se targuer d’un parcours sans faute. A l’occasion du 19e colloque Wright pour la science, qui se tient du 2 au 9 novembre 2020 à l’Université de Genève, la professeure à l’Ecole normale supérieure de Lyon présentera une conférence consacrée au hasard et au désordre. Portrait.

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