Bonjour, c’est Alexandre, pour vous parler de culture et de mode, qui se réinvente encore une fois avec les Fashion Weeks digitales.

Nous irons aussi à la rencontre du directeur du Château de Gruyères, un des endroits les plus visités de Suisse qui célèbre l’art avec plusieurs expositions simultanées.

Alexandre Lanz, Lausanne
17.07.2020

«Nous avons décidé de faire la fête à l'art»

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Le directeur Filipe Dos Santos devant l’œuvre «The Slow Rush» exposée actuellement dans la cour du Château de Gruyères. Photo: DR

Cela ne fait aucun doute quand on arrive: à Gruyères, on se trouve au cœur de la carte postale. Au milieu de ce panorama idyllique et 100% helvétique, le village, ses boutiques de souvenirs et ses restaurants fleurant bon les clichés suisses se déploient autour de l’allée pavée. Cerise sur la colline: le Château de Gruyères. Le plus visité du pays avec celui de Chillon. Haut lieu touristique international, il ne manque pas d’émerveiller ses quelques 160’000 visiteurs annuels… en temps normal.

Filipe Dos Santos, son directeur depuis six ans et demi, observe fièrement flotter The Slow Rush (La Lente Précipitation) dans la cour. L’œuvre a été créée spécialement pour le lieu par les artistes Matthieu Barbezat et Camille Villetard. Comme une trêve dans le chaos ambiant, l’immense voile en fil d’or transparent est illuminé par les rayons du soleil dans ses moindres plis ondulants. «Nous étions très impatients de ressortir la pièce, se réjouit-il. Pendant tout le semi-confinement, on n’a pas arrêté de programmer, redéprogrammer en fonction des nouvelles. C’était un travail constant.» A l’arrêt forcé, l’équipe en a profité pour prendre le temps d’affiner certains projets. «Pendant cette période de calme, c’était agréable de pouvoir suspendre le rythme de travail pour observer des choses auxquelles on ne prête pas forcément attention lorsqu’on est à flux tendu dans nos activités.»

Pour boucler la boucle en beauté, le vernissage prévu et annulé in extremis en mars a eu lieu jeudi 2 juillet. Filipe Dos Santos se souvient: «Lundi 16 mars au matin, j’étais en présence des artistes pour peaufiner les détails, nous travaillions sur le projet depuis plusieurs mois, l’installation a nécessité beaucoup de recherches techniques. Puis tout-à-coup à 16h, il n’était plus possible de présenter l’œuvre au public. Au dernier moment, on a dû décrocher, coupés en plein élan enthousiaste. C’était extrêmement étrange.»

En même temps que l’organisation de la fermeture du château et l’information auprès des responsables et des collaborateurs, la question était de savoir quand et dans quelles conditions la pièce allait pouvoir être exposée. Lorsque ce fut à nouveau possible, le directeur et son équipe ont décidé de marquer le coup en vernissant simultanément les expositions A hue et à dia de Barbezat-Villetard et Photo Esplanade. «Pour nous, c’était important de faire la fête à l’art, d’être généreux en en montrant un maximum. C’est une façon dire, allons-y, amusons-nous!», s’enthousiasme-t-il au détour des panneaux présentant les travaux d’Etienne Francey, Emmanuel Gavillet, Elise Heuberger et Tomas Wüthrich, les quatre photographes sélectionnés pour cette édition de Photo Esplanade en collaboration avec la nouvelle association Photographie professionnelle et artistique fribourgeoise (PPAF). «Beaucoup de gens connaissent le château de Gruyères sans forcément y entrer, ils le contemplent depuis l’extérieur. Ces deux expositions représentent l’occasion pour une partie du public de franchir les portes et le voir depuis l’intérieur.»

Atout du lieu historique et ses quatre expositions annuelles, il existe plusieurs manières de visiter le château. «Nous n’avons pas un, mais des publics. Le tourisme étranger représente 60 à 65% de nos visiteurs. On observe un timide retour de nos pays limitrophes depuis que les frontières ont rouvert avec la France, l’Italie et l’Allemagne. Entre 30 et 35% sont des publics suisses, majoritairement des Fribourgeois, des Vaudois, des Genevois et des Bernois. Nous avons des passionnés d’Histoire, des gens qui viennent pour les expositions, mais aussi des amateurs de jardin et même un public plus restreint, les Lisztomaniaques qui viennent pour le pianoforte réalisé pour Franz Liszt par une manufacture genevoise en 1835 et qui fait partie de la collection». Bonne surprise depuis la réouverture, le public suisse alémanique est au rendez-vous et augmente de façon significative.

Signe distinctif des expositions d’art contemporain, les artistes sont invités à prendre possession des salles historiques. «L’objectif est d’amener un public pas toujours habitué à l’art contemporain à en découvrir dans un cadre particulier. Les artistes utilisent l’endroit pour faire dialoguer leurs pièces avec le lieu.» Il garde un souvenir particulier de l’exposition Chute de Rome de l’artiste genevois Christian Gonzenbach en 2016: «Il avait littéralement pris d’assaut le château en créant des pseudo-machines de guerre en bois un peu patraque de sept mètres de hauteur inspirées du Moyen-Âge. C’était très amusant, parce que pendant longtemps, on voyait les machines au milieu de la cour sur la photo Google du château».

Que valent les Fashion Weeks digitales?

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La marque congolaise Hanifa présentait sa collection en 3D sur Instagram Live en mai 2020. Photo: DR

La saison des Fashion Weeks bat son plein sur Instagram Live. Contrainte aux défilés digitaux en raison du Covid, la mode se réinvente, c’est sa force. Atouts technologiques et écologiques pour certains, les shows numériques ne font pourtant pas l’unanimité. Sans public, la magie n’est pas forcément au rendez-vous.

Paradoxe d’un secteur qui cultive volontiers la controverse, en sautant l’étape des défilés sur invitation et en devenant accessible instantanément pour tout le monde, les grandes marques perdent en visibilité car leurs présentations sont moins partagées sur les médias sociaux.

Dans ce moment clé, les petits designers ont tout à y gagner en utilisant les nouveaux outils technologiques à des fins créatives. Bienvenue dans le «phygital», la nouvelle tendance alliant le monde physique et le monde du digital.

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Une raison d'espérer

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Les Jeudis l’Arsenic. Photo: DR

Tout au long de l’été, l’Arsenic à Lausanne propose une programmation artistique sous un nouveau format décontracté: les Jeudis de l’Arsenic. Chaque jeudi, des artistes, performeur·euse·s, danseur·euse·s, comedien·ne·s et DJs investissent le foyer et la terrasse des lieux pour une soirée café-performance dès 17h. Durant la soirée, le café propose sa carte de boissons habituelle et une petite restauration.

Plus d’informations à découvrir ici (FR)

Pendant ce temps sur Heidi.news

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La bonne adresse. 4e épisode du Journal de bord d’Hippolyte, notre BD reporter. Visite aux locaux de SOS Méditerranée à Marseille.

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Plongée avec Nicolas Bouvier. 2e épisode de notre Exploration sur les pas de l’écrivain. Plongée dans Galle, le port du sud du Sri Lanka où il faillit perdre la raison, à la recherche de son fantôme.

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Sur la route des mythes fondateurs. L’été (forcément) suisse dont vous êtes le héros, épisode 5. L’Axenstrasse sur deux roues est une expérience sensorielle inoubliable. On l’emprunte entre les cantons de Uri et Schwytz où les lecteurs de Heidi.news nous ont envoyés avec la mission d’entrer chez Victorinox.

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Voir des baleines en réalité virtuelle au bloc opératoire. Pour moins ressentir la douleur. Une promesse qui semble être tenue et qui va devenir une réalité très utilisée ces prochaines années. L’Institut suisse de la douleur de Lausanne a testé les Sedakit de Oncomfort mardi 14 juillet. Spécialisé dans le traitement des souffrances, son directeur, Philippe Mavrocordatos, s’intéresse à cette technique de sédation par hypnose à l’aide de casques de réalité virtuelle. Les tests, concluants, devraient se poursuivre dès la rentrée fin août.

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L’hérédité génétique par Harry Potter. Comment Hermione peut-elle être sorcière si ses deux parents sont moldus? La réponse réside dans l’hérédité génétique, sujet de cet épisode bonus de PopScience, l’émission de Heidi.news qui utilise le meilleur de la pop culture pour expliquer les bases des plus fascinants concepts de la science.

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La génomique peut-elle sauver les coraux? Pour identifier et protéger les coraux les plus aptes à survivre au changement climatique, des chercheurs de l’université américaine Columbia proposent d’étudier leur génome. De quoi déterminer les individus les plus aptes à survivre à un épisode de blanchissement (coral bleaching en anglais, on parle aussi parfois de blanchiment), dépérissement qui se traduit par une dépigmentation lorsque la température des océans augmente.

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