Bonjour, c’est Adrien pour vous parler de santé, alors que l’étude des HUG sur l’immunisation de la population genevoise est sortie. Silvia Stringhini, qui a dirigé ce travail, nous explique les résultats et ce qu’il reste à faire.

Nous entendrons aussi le récit d’une réorganisation des cuisines à l’hôpital d’Yverdon où les directeurs se sont retrouvés à la plonge à cause d’un cas de Covid.

Adrien Miqueu, Lausanne
17.06.2020

Comment une chaîne de transmission a été stoppée dans les cuisines de l'hôpital d'Yverdon

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Jeudi dernier, à l’hôpital d’Yverdon, un employé des cuisines est testé positif au Covid-19. Que fait-on dans ce cas? Qui décide, et quoi? Nous avons posé ces question à Julien Ombelli, directeur médical des eHnv.

Dépistage. «Conformément à notre dispositif, cette personne s’est faite dépister à notre ‘walk-in’ Covid car elle présentait des symptômes. Le résultat est ensuite parti à la ‘team dépistage’, constituée d’infirmières, d’administrateurs et de médecins.»

Enquête d’entourage. «Nous recevons donc les résultats jeudi soir. Comme il s’agissait d’un collaborateur, nous déclenchons la cellule HPCi (Hygiène, Prévention et Contrôle de l’infection) de l’hôpital, composée d’infirmières spécialisées en infections, de médecins infectiologues et de moi-même, le directeur médical. Le vendredi, nous lançons une enquête d’entourage, pour déterminer qui a été en contact avec la personne depuis deux jours avant l’apparition des symptômes. Nous avons ensuite mené des entretiens avec les 28 employés du service de cuisine, en leur demandant s’ils avaient été en contact. Si oui, ils sont considérés comme personnes à risque et mis en quarantaine.»

Constitution d’un état-major. «Le vendredi à 11h, nous remontons pour cette ‘sous-crise’ une cellule d’état-major que nous venions de démanteler avec la fin de la crise aiguë. On y retrouve les directeurs des départements, leurs adjoints, la communication, les chargés de sécurité, les RH et les finances. Alors que nous devions faire nos réunions en visioconférence pendant la crise, nous pouvons aujourd’hui nous réunir en présentiel. En respectant bien les distances, car on n’ose pas imaginer si l’État major devait lui-même être mis en quarantaine…»

Intervention de la cellule cantonale HPCi. «Dans le même temps, nous entrons en relation avec la cellule cantonale de l’HPCi, qui dépend du médecin cantonal. Vendredi après-midi, l’HPCi décide de mettre tout le service cuisine en quarantaine. Il faut cette autorité pour prendre la décision. Il est clair qu’au pic de la crise, on ne pouvait pas mettre toute une équipe en quarantaine. Sinon, il n’y aurait plus eu de soignants dans les hôpitaux!»

Les directeurs à la plonge. «Ce n’est pas anodin de fermer une cuisine d’hôpital un vendredi soir. Il y a 700 plats à préparer par jour, et c’est une cuisine très spécifique. Il y a de nombreux types de repas différents qu’il faut assurer: pauvres en sel, pauvres en potassium pour un malade des reins… Heureusement, nous avons plusieurs sites et nous avons rapatrié des chefs cuisiniers et du personnel spécialisé. Mais comme l’intégralité de la chaîne avait été mise en quarantaine, nous avons même eu des directeurs et directrices qui se sont proposés pour faire la plonge!»

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L'étude du nombre de Genevois infectés continue car «la lutte n'est pas finie»

Le 11 juin est parue dans The Lancet l’étude des HUG dont nous vous avions commenté les résultats préliminaires. Elle vise à évaluer le nombre de personnes infectées par le Covid-19 à Genève via la détection d’anticorps dans un échantillon de population. Entretien avec l’épidémiologiste Silvia Stringhini, qui chapeaute l’étude.

Au 12 juin, 6580 personnes dont 739 mineurs ont été testées. Comment avez-vous constitué cette cohorte?
Nous avons recruté un nombre important de personnes, et c’est la source principale de notre fierté. D’autant que nous avions commencé en période de confinement. Rien que la semaine dernière, nous en avons recruté 874, alors que pour les études que je fais habituellement, c’est 1000 par an!

Selon les premiers résultats, 10% de la population aurait été infectée. C’est bien ça?
Au début de l’étude, nous n’avions vraiment aucune idée de l’ordre de grandeur. Tout le monde était un peu surpris de ces 10%. Mais en même temps, c’est ce que nous voulions: cela signifie que le confinement a marché. Imaginez seulement les morts si au lieu de 50’000 Genevois infectés, c’était 250’000…

Différentes estimations évoquent 11 infections pour chaque cas confirmé…
Le nombre de cas dépistés pendant la crise ne donne qu’une faible idée de l’exposition réelle de la population au virus. Si dans la période, 5000 cas ont été détectés, l’étude sérologique estime que 11 fois plus de personnes ont été infectées. Ces données ont aussi permis d’évaluer la mortalité du Covid à Genève à 0,64%, dans un autre article en prépublication.

Que reste-t-il à faire?
Une étude est en cours sur 15’000 travailleurs pour évaluer leur exposition au virus. Un autre projet vise à étudier l’impact de la crise sur la santé de manière globale, et entre autres sur la santé mentale. Il est également prévu de recontacter les 7000 personnes de l’étude publié dans The Lancet, ainsi que les 15’000 travailleurs, pour former une cohorte de suivi longitudinal. Une analyse sur le temps long permettrait de répondre à des questions comme «combien de temps durent les anticorps contre le Covid?» ou «protègent-ils contre une autre infection?»

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Une raison d'espérer

Le retour des Sauvageons. La troisième édition du programme «Sauvageons en ville» a été relancée hier. Issues d’un partenariat entre les institutions botaniques du canton de Vaud et l’UNIL, ces «rencontres insolites» à la découverte du patrimoine naturel de Lausanne avaient été interrompues par la crise. Le prochain évènement se déroulera sur la plage de Sauvabelin le 7 juillet, et aura pour thème les méfaits du poisson rouge…

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Comment choisir son moyen de transport pour éviter les contaminations? À l’heure de la préparation des vacances, après le choix de la destination, se pose celui du moyen de transport. Faut-il préférer le train, l’avion, le bus, ou la voiture privée pour éviter les contaminations? Le Dr Philippe Eggimann, infectiologue et président de la Société médicale de la Suisse romande (SMSR) répond à cette question posée par un lecteur.

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VIDÉO - Doit-on porter un masque sur la plage? Cet été, le coronavirus part en vacances avec nous. Sur la plage, à la montagne, au camping, à l’heure de l’apéro… Il va tenter de s’incruster dans nos valises et nos muqueuses. Heidi.news démêle le vrai du faux des questions que l’on se pose sur les vacances et le coronavirus en 25 questions.

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L’OFSP lance un groupe WhatsApp. Les grandes étapes de la pandémie en Suisse et dans le monde. Mis à jour quotidiennement.

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EXCLUSIF - Démission choc à un poste clé du dispositif suisse de lutte contre l’argent sale. Comme il n’y a pas que le coronavirus dans la vie, nous partageons avec vous ce scoop de Heidi.news: Daniel Thelesklaf démissionne avec fracas du bureau suisse anti-blanchiment. Moins d’un an après son entrée en fonction, il a claqué la porte du Bureau suisse de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS), et en a informé par courriel ses homologues européens.

Heidi.news (FR)

Adrien Miqueu est doctorant en histoire des sciences à l’UNIL. Malgré son master de physique à l’EPFL, il a préféré être aussi journaliste scientifique et dessinateur de BD. Vous pouvez lui écrire ici.

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