Bonjour, c’est Alexandre pour vous parler de la rentrée culturelle avec le témoignage de Stefano Stoll, le directeur du Festival Images Vevey.

Nous irons également faire un tour du côté du Livre sur les Quais à Morges et de l’exposition Des Seins à Dessein à Lausanne, qui réunit 45 artistes contemporains mobilisés contre le cancer du sein.

Sachez aussi que Heidi.news vous donne rendez-vous ce dimanche soir pour la première édition de Heidimanche, l’édition dominicale de ses newsletters. L’occasion de revenir sur les infos incontournables du week-end et d’annoncer les grands événements de la semaine prochaine.

Alexandre Lanz, Lausanne
04.09.2020

«Les gens en ont soupé du coronavirus, ils veulent voir autre chose»

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Le directeur du Festival Images Vevey, Stefano Stoll. Photo: Aline Paley

Ferdinand Hodler et Le Corbusier ne s’y étaient pas trompés: Vevey est une ville contemplative. En toutes saison, sa splendeur géographique alliant lac et montagnes dans des compositions divines est unique au monde. Dès demain, avec son édition baptisée «Unexpected. Le hasard des choses», le Festival Images Vevey fait une nouvelle fois un écho puissant au slogan de la cité au bord de l’eau, «Vevey ville d’images».

Quelques jours avant le vernissage de la biennale d’arts visuels la plus importante de Suisse, son directeur Stefano Stoll a filé avec nous la métaphore de l’orage sur le Léman en se remémorant le coronavirus: «Cette crise, nous l’avons tous observée comme une tempête depuis un balcon avec vue sur la France voisine, du Valais à Genève. Nous avons vu les nuages arriver, tous surpris par la rapidité de la progression, impuissants face aux éléments qui se déchainent. Nous avons essayé de comprendre en s’imaginant à l’abris avant que le virus n’arrive dans nos régions. Il nous a contraint à l’apprivoiser pour vivre avec lui, c’est un apprentissage.»

Comme un ouragan

Depuis le mois de mars, le coronavirus a effectivement tout emporté sur son passage. En tous cas les festivals qui, les uns après les autres, annulaient leurs éditions 2020. Grosse déprime collective. Fin mai, comme un cri d’espoir au milieu de cette année en sourdine, le Festival Images Vevey annonçait qu’il aurait bien lieu du 5 au 27 septembre. Enfin en vue, quatre weekends et trois semaines placés sous le signe de la photographie et ses débordements dans les rues de Vevey.

25 projets en extérieur, 25 projets en intérieur: une victoire certes, mais pas simple. Pour le directeur et son équipe, le mot-clé est dès lors la prise de risque. «Réaliser le festival dans les conditions du coronavirus, c’est un de mes plus grands défis de ces dernières années. La biennale n’est pas si ancienne, nous avons commencé en 2008. En 2018 et 2020, nous avions presque atteint un rythme de croisière, puis tout a changé d’un coup, révèle-t-il. A ce jour, il n’est pas possible de faire des pronostics sur la cuvée de cette année. Mais honnêtement jusqu’à présent, c’est une expérience très positive dans laquelle nous avons été heureux d’être mis au défi dans notre capacité à innover. Nous avons dû trouver des solutions rapides, adaptables et changeables.»

Humilité et volonté, le combo gagnant

Tout au long du processus, l’équipe a fait preuve de souplesse tout en gardant cette volonté farouche de délivrer la manifestation. «On apprend sur le terrain. De la production aux relations avec les artistes, sans oublier la communication et les paramètres d’exploitation, tout a altéré», souligne Stefano Stoll. «La préparation d’un événement de cette ampleur nécessite l’anticipation de nombreux aspects, ce qui était rendu impossible dans ces conditions. On ne pouvait que se préparer au pire au espérant que tout se déroule au mieux. Chacun a ses recettes. Pour nous, la principale a été l’endurance.»

Depuis le début, en toute humilité par rapport à la pandémie, il savait qu’il existait une fenêtre d’opportunité en septembre. «Nous avons réussi à éviter le piège de la résignation, précise-t-il. Au lieu de cela, il nous a fallu une bonne dose de motivation extraordinaire. En mars, avril et mai, tous les pans de la société ont été touchés de plein fouet. Nous avons eu la chance d’avoir ce temps de recul pour adapter nos recettes et stratégies. J’ai une pensée pour les collègues des autres festivals qui n’ont pas eu ce délai.»

Il n’est pas de hasard

Comme Rome ne s’est pas faite en un jour, un menu aussi fastueux demande douze à quinze mois de préparation. «Une cinquantaine de projets sur mesure pour la ville de Vevey avec des artistes de 17 pays, la plupart avec leurs propres normes sanitaires, c’est un énorme challenge. Finalement, nous avons été touchés en plein vol, au moment où l’on devait décider quels projets allaient passer la rampe en condition normale. Quand vient s’ajouter le paramètre coronavirus, ça chamboule toute notre capacité de production de l’événement.»

Dans l’air du temps et par pure coïncidence, la thématique de cette édition «Unexpected. Le hasard des choses» s’est imposée bien avant l’arrivée du COVID-19. «J’ai exclu d’entrée de jeu de documenter le coronavirus en textes ou en images. En septembre, les gens en ont soupé, ils veulent voir autre chose. Toutefois, à lui seul, le thème reflète cette incertitude par rapport à ce virus qui nous a frappé de manière inattendue et globale.»

Dès demain, Vevey revêt donc son habit de mille et une images. Clou du spectacle, Stefano Stoll invite le public à découvrir la pièce monumentale de Christian Boltanski dans la salle del Castillo. «Répondant au titre de La Roue de la Fortune, cette œuvre réalisée pour la biennale de Venise en 2011 parle du destin. Nous sommes tous lancés sur la route de la vie par le hasard des choses», songe-t-il. Au fil des ans, le festival a habitué son public à voir les choses en grand. Ainsi, une photographie issue d’une série inspirée par Franz Kafka de Teresa Hubbard et Alexander Birchler, deux artistes suisses installés aux Etats-Unis, sera accrochée sur la façade des anciennes prisons. «Cela fait longtemps que je l’ai en tête, note le directeur. J’avais choisi cette image montrant un homme enfermé dans une salle sans meubles. En 2020, se rajoute la dimension du fameux confinement au cliché. Nous sommes particulièrement heureux de montrer cette image géante, car elle sera interprétée à la lumière de l’isolement et de la quarantaine par les gens qui vont la regarder.»

Festival Images Vevey, du 5 au 27 septembre. Entrée libre.

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La pièce monumentale de Christian Boltanski dans la salle del Castillo

Quand les artistes contemporains se mobilisent contre le cancer du sein

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David Weishaar, Die Liebe, 2020. Huile sur toile, 100 × 250 cm

Vernie hier à l’Espace Arlaud à Lausanne, la quatrième édition de l’exposition Des Seins à Dessein a attiré de nombreux passionnés d’art contemporain. Sous l’égide de la Fondation Francine Delacrétaz, la manifestation a pour vocation d’aider les femmes touchées par un cancer du sein à garder leur dignité dans la maladie en leur offrant un soutien pour des projets de vie. 45 artistes contemporains, dont 30 femmes et 15 hommes, présentent des œuvres spécialement créées pour l’occasion. Au total, 341 œuvres originales sont exposées.

Pressé de renouer avec les événements culturels, le public était au rendez-vous du vernissage. Rare et attendu, Des Seins à Dessein est inscrit dans les agendas des amoureux de l’art contemporain tous les cinq ans. Reportage.

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Une raison d'espérer

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Emilie Zoé et Christian Garcia-Gaucher en concert à la soirée de réouverture de la Case à Chocs samedi 5 septembre.

La Case à Chocs rouvre après 6 mois. Samedi 5 septembre, la Case à Chocs de Neuchâtel ouvre ses portes après 6 mois de fermeture! Pour introduire la saison 2020-2021, la salle de concert collabore avec Hummus Records et accueille Emilie Zoé et Christian Garcia-Gaucher pour un évènement hybride mêlant cinéma et musique live. En deuxième partie Closet Disco Queen enflammera la scène de leur rock-psyché débridé.

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5 mondes à découvrir au Livre sur les Quais de Morges

«Il y a des écrivains qui tentent de mettre le monde dans un livre. Il y en a d’autres, plus rares, pour qui le monde est un livre, un livre qu’ils tentent de lire pour eux-mêmes et pour les autres», déclarait Alberto Manguel. Une tentative de lire le monde pour le traduire à leurs lecteurs: si telle serait la tâche des écrivains, celle des journalistes consisterait à faire de l’ordre dans cette grande bibliothèque.

Ces cinq livres sélectionnés dans la programmation du festival «Le livre sur les Quais» à Morges ne sont ni les meilleurs –ce classement serait absurde– ni les plus récents –la littérature se moque de la temporalité des médias. Arbitraire et affective, cette sélection vous offre avant tout de découvrir cinq mondes, cinq styles, cinq propositions romanesques qui fouillent chacune à leur manière le monde tel qu’il nous entoure.

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P.S. Heidi.news sera au Livre sur les Quais pour rencontrer les auteurs du festival et vous guider dans vos choix de lectures.

Pendant ce temps sur Heidi.news

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Retour sur terre. Journal de bord d’un BD reporter, épisode 24. Le temps des adieux avec l’équipage et les gens de SOS Méditerranée, rapidement devenus des amis. La situation resserre inexorablement les liens. «Nous avons été dans le même bateau et nous avons hâte de nous y retrouver.»

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Des paysans en embuscade, sur le front de l’est. Les Vaudois et leur bac à sable magique, épisode 4. Deux émissaires de la maison Orllati avaient rendez-vous en mars avec les paysans de la Gryonne, dans l’est vaudois. Ils vont leur proposer de creuser entre 30 et 60 mètres de profondeur sous leurs champs, pour extraire du sable. Cela va rapporter, par hectare, davantage que de cultiver du blé pendant une vie entière. Orllati est pressé, il faut signer de suite. Une offre difficile à refuser et pourtant, les agriculteurs sont divisés.

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VIDÉO - Les perturbateurs endocriniens expliqués par Ant-Man. Peut-être avez vous-déjà entendu parler des phtalates, du bisphénol A et des parabènes. Ou des histoires de moutons devenus infertiles après avoir mangé trop de trèfle rouge et d’alligators de Floride au micropénis, après avoir été exposés à des insecticides. Dans ce nouvel épisode bonus de PopScience, c’est bien de perturbateurs endocriniens dont nous allons parler.

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Comment la droite et les éditeurs alémaniques tentent de saborder l’aide aux médias en ligne. Si les 90 millions de francs d’aide indirecte à la presse imprimée jouissent d’une majorité confortable au Parlement, il n’en va pas de même des 30 millions proposés par le Conseil fédéral pour soutenir les médias en ligne, comme Republik à Zurich ou Heidi.news à Genève.

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Pourquoi de plus en plus de gens se déplacent à vélo électrique. Au cours de la dernière décennie, un nouveau véhicule s’est répandu sur les routes suisses: le vélo électrique. Un vélo neuf sur trois est maintenant équipé d’un moteur, et les personnes âgées ne sont plus les seules à profiter de l’assistance au pédalage. Une révolution dans les modes de transport urbains? Pas si simple.

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