Bonjour, c’est Sophie pour vous parler d’éducation. Ce soir, deux psychologues nous expliquent pourquoi il est si difficile pour les enfants de raconter leur journée d’école.
Nous aborderons également la langue des signes, qui sera bientôt enseignée à l’Université de Genève, et la création d’une épicerie gratuite pour les étudiants.
Et la chercheuse Valérie Vincent nous livrera son analyse de la polémique des «T-shirts de la honte», qui agite la Suisse romande.
Sophie Gaitzsch, Genève
01.10.2020
L’Université de Genève enseignera la langue des signes dès 2021
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KEYSTONE/Ennio Leanza
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Les étudiants de la Faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève pourront se former à la langue des signes française à partir de la rentrée prochaine. La langue des signes sera intégrée au bachelor de communication multilingue. Les étudiants dont le français est la langue active, celle vers laquelle ils traduisent, auront désormais la possibilité de choisir cette option comme langue passive, en plus de l’allemand, de l’anglais, de l’italien, de l’espagnol ou du russe.
Pierrette Bouillon, doyenne de la faculté, précise qu’il s’agit de la première formation universitaire de Suisse qui propose un cursus complet en langue des signes. «Ce bachelor ne permet toutefois pas de devenir interprète: nous y enseignons la langue, la linguistique et des bases de traduction. Mais c’est une première étape pour se former ensuite à l’interprétation en niveau master. Pour cela, il faut se rendre en France, par exemple à Grenoble. A Genève, les cours de langue des signes seront donnés par des personnes sourdes, ceux de traduction par des interprètes. Assurer la douzaine de cours proposés nécessitera que trois ou quatre enseignants nous rejoignent.»
Le bachelor comporte un examen d’entrée. Pour étudier la langue de signes, les étudiants devront faire preuve d’un niveau A2, ce qui correspond à des connaissances de base de la structure grammaticale et de la culture linguistique. Les responsables du bachelor visent dix étudiants pour la rentrée 2021.
Irene Strasly, doctorante et collaboratrice scientifique, elle-même interprète en langue des signes italienne, contribue à la mise en place de ce nouveau projet, qui est financé par la fondation Procom et la Fédération suisse des sourds. Elle souligne qu’il répond à un important besoin. «Il y a environ 30 interprètes en langue des signes en Suisse romande. Ce n’est pas suffisant pour couvrir la demande, d’autant plus que de gros efforts sont réalisés actuellement à Genève pour améliorer l’accessibilité pour les personnes sourdes.»
«On l’oublie souvent, mais l’accessibilité des sites web est aussi un enjeu important. Pour les personnes sourdes, le français n’est pas la langue maternelle mais une autre langue. On sait que la maîtrise de la langue écrite correspond en moyenne à celle d’en enfant de 8 ans.»
En Suisse, il n’existe pas de statistique officielle de la population sourde. Mais on estime qu’elle compte 10’000 personnes sourdes profondes et environ 600’000 personnes malentendantes.
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L'éducation sur Heidi.news
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Keystone / Gaetan Bally
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Pourquoi votre enfant ne raconte rien de sa journée d’école (et comment le faire parler).
La rentrée scolaire a eu lieu il y a plus d’un mois en Suisse romande. Et les parents des enfants nouvellement scolarisés découvrent avec perplexité qu’il est bien difficile de savoir ce qu’il se passe durant les journées de leur progéniture. A la curiosité paternelle et maternelle, l’enfant oppose souvent de vagues «oui» ou «non», quand il ne botte pas en touche avec des «je te raconterai une autre fois» ou «je ne sais pas».
Heidi.news a demandé à deux spécialistes en psychologie de l’enfant leur éclairage sur ce phénomène. Pas d’inquiétude: le fait qu’un jeune enfant ne raconte pas sa journée est tout à fait normal. Ce que certains perçoivent comme de la réticence tient en réalité au fonctionnement de la mémoire à cet âge et à une notion du temps encore en développement.
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«L’école a toujours cherché à contrôler le corps des élèves».
En France, la polémique sur l’habillement à l’école et le sexisme des établissement scolaires gronde depuis mi-septembre. Elle a atteint la Suisse la semaine dernière, par un article du Courrier révélant l’existence dans un cycle genevois de T-shirts XXL portant l’inscription «Je porte une tenue adéquate» et surnommés «T-shirt de la honte». Leur fonction? Cacher les épaules et les nombrils dénudés des élèves dont l’habillement est jugé incorrect.
L’affaire a fait boule de neige. Les médias ont depuis montré que la pratique existait dans d’autres établissements genevois, vaudois et valaisans. Elle a fait réagir la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique, dont la vice-présidente, Monika Maire-Hefti, s’est déclarée choquée. Dernier épisode en date, mercredi matin, une manifestation a eu lieu devant le premier cycle incriminé. Valérie Vincent, chercheuse en sciences de l’éducation à l’Université de Genève qui travaille notamment sur la socialisation du corps à l’école, nous livre son analyse.
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KEYSTONE/Martial Trezzini
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Une épicerie gratuite pour les étudiants ouvre à Genève.
L’association genevoise La FARCE s’apprête à ouvrir une épicerie gratuite pour les étudiants. L’objectif est de proposer des denrées alimentaires gratuites pour les inscrits de la HES-SO et de l’Université de Genève qui en ont besoin et de lutter ainsi contre la précarité - encore renforcée par la crise sanitaire - et le gaspillage alimentaire. Les personnes intéressées n’auront pas besoin de présenter de justificatif de leur situation financière: une inscription en ligne et une cotisation annuelle de 20 francs suffiront. L’ouverture est prévue le 15 octobre. Les denrées alimentaires seront fournies par des partenaires et recueillies la veille ou le jour-même de la distribution, qui aura lieu les jeudis soirs.
Tribune de Genève (FR)
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