Bonjour, c’est Laure à Genève où les HUG viennent de lancer une recherche pour tester le taux d’immunité de la population au nouveau coronavirus.

Au menu aujourd’hui: une infirmière en psychiatrie raconte comment son unité s’est réorganisée pour accueillir des patients également touchés par le coronavirus, l’appel au bénévolat de l’association des étudiants en médecine et une récolte de dessins d’enfants pour égayer le quotidien des malades.

Laure Gabus, Genève
01.04.2020

Sur les Flux de Heidi.news

Récit d'une infirmière en psychiatrie

Au coeur de l’unité qui accueille des malades psychiques atteints de Covid-19. Sabrina Delean est infirmière responsable d’équipe de soins, spécialisée en psychiatrie. Depuis le 13 mars, le Covid-19 a transformé son quotidien professionnel, et personnel.

Sabrina travaille au sein de l’unité de psychiatrie hospitalière adulte (UPHA). Une petite unité de dix-huit lits, située au 5e étage des HUG, et qui accueille des personnes souffrant de troubles psychiques et physiques: des mères ayant besoin d’un suivi pendant et après la grossesse, des personnes souffrant de troubles alimentaires ou en situation de handicap.

Le 14 mars, l’unité a été «intégralement vidée» en une semaine pour accueillir des malades du Covid-19, présentant également un problème psychique. «Tout a été anticipé pour faire face à la crise», raconte l’infirmière. Les personnes prises en charge jusqu’alors ont été redirigées, selon leurs besoins, vers Belle-Idée ou vers les autres unités des HUG, avec un suivi psychologique. «Les patients et leurs familles ont bien compris cette démarche. Nous sommes restés en contact téléphonique ou si nécessaire physique avec les autres unités pour les soutenir et les accompagner dans le suivi des patients que nous avons transférés.»

Le premier patient de Covid-19 est arrivé le 16 mars. Leur nombre a augmenté graduellement depuis : trois, six, huit et hier dix personnes étaient suivies à l’UPHA. «Cela nous a permis de former le personnel médico-soignant et de faire des rappels quant aux mesures spécifiques. Chaque détail est extrêmement important pour éviter la contamination: comment s’habiller et se déshabiller, par exemple.»

L’unité a également réfléchi à la gestion des personnes présentant une forte agitation ou en situation de handicap mental et qui auraient du mal à comprendre ou respecter les consignes de sécurité: porter un masque, ne pas sortir. «Nous nous sommes donc coordonnés avec les différents intervenants pour connaître les antécédents des patient.e.s et avec la sécurité pour que leur personnel puisse intervenir rapidement, en prenant toutes les précautions nécessaires.»

La moitié des personnes accueillies à l’UPHA depuis le début de la crise n’ont pas d’antécédent psychiatrique. «Ce sont souvent des personnes contaminées par le Covid-19 qui ont développé un stress aigu lors de leur parcours aux soins intensifs et lors de leur intubation. Se sentir en difficulté respiratoire ou vivre avec l’idée de contaminer leurs proches les a rendu extrêmement anxieux et rentrer à la maison est une crainte à franchir.» L’autre moitié des patients présente des troubles cognitifs ou un handicap et risque de contaminer leur foyer ou communauté de résidence. Les premiers patients sont déjà rentrés à la maison se félicite Sabrina Delean. «C’est très gratifiant et signe que l’on a fait ce qu’il fallait faire.»

Comme beaucoup de soignants, l’infirmière vit avec la crainte de contaminer son entourage, et particulièrement sa fille de 10 ans. «J’ai dû mettre une distance physique avec elle, ce qui limite les moments de câlins, heureusement à son âge elle peut comprendre.» Et il y a aussi la peur de tomber malade «et de ne plus pouvoir être présente pour assurer les soins, et qu’en bout de chaîne les patients en pâtissent». A cela s’ajoute le stress et la tension à gérer quotidiennement, et l’incertitude face à ce que son équipe va vivre dans les prochains jours et semaines, suivant l’évolution de la pandémie.

Les labos des HUG face au covid-19

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DR

Les HUG testent le taux d’immunité de la population au coronavirus. Les HUG lancent une recherche longitudinale et expérimentale du 30 mars au 30 juin afin d’évaluer la proportion de personnes ayant été exposées au Covid-19, parfois sans avoir développé de symptômes aigus, et d’évaluer la qualité de la réponse immunitaire. L’analyse sera effectuée au laboratoire de virologie, suite à une prise de sang, afin de détecter la présence d’anticorps produits par l’organisme pour lutter contre le coronavirus. Les résultats seront effectués sur deux groupes de personnes - l’un constitué de collaborateurs et collaboratrices volontaires des HUG, l’autre de personnes ayant déjà participé à l’étude du Bus Santé. Les résultats ne leur seront communiqués qu’à la fin de l’évaluation.

Le communiqué de presse des HUG (FR)

Dans les coulisses des HUG

L’association des étudiant.e.s en médecine lance un appel au bénévolat. Le but est de venir en aide au personnel hospitalier. Selon les envies et formations, les personnes intéressées peuvent rejoindre le «pool clinique» à disposition de la cellule de crise des HUG, le «pool entraide aux personnes vulnérables» qui propose de faire les courses ou des livraisons en lien avec des associations locales ou le «pool baby-sitting» pour garder les enfants du personnel soignant.

Informations et inscriptions (FR)

Covid-19 sur Heidi.news

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Reportage dans les rues de New York face au Covid-19. Hôpital de campagne, navire militaire et US Open… New York, épicentre de l’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis, livre une course contre la montre pour se préparer au pic.

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Des professionnels du coaching ouvrent une ligne téléphonique. Une cinquantaine de coachs, médiateurs et psychologues ont pris l’initiative de créer une ligne d’appels gratuite et confidentielle le temps que durera la crise. Depuis quelques jours, ces spécialistes issus de diverses associations professionnelles prêtent une oreille attentive et prodiguent des conseils à tous ceux qui souhaiteraient recevoir du soutien pour traverser cette période déstabilisante. La plateforme répond aux demandes en allemand, espagnol, français et anglais. L’italien pourrait également faire son apparition.

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Quelle est l’efficacité des masques réutilisés ou faits main? Une question posée par une de nos lectrices, à laquelle répond Sarah Sermondadaz, journaliste scientifique pour Heidi.news.

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En pleine épidémie, le Swiss Vaccine Research Institute lutte pour conserver son indépendance. Le Département de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) souhaite couper les subventions destinées au Swiss Vaccine Research Institute (SVRI) pour la période 2021-2024, après lui avoir octroyé environ 1,2 million de francs annuellement depuis sa création en 2007. Pour la fondation, qui joue un rôle clé dans la recherche contre le coronavirus sur le plan national comme international, l’enjeu est majeur. Pour l’heure, la décision n’est pas définitive. Elle se jouera en novembre, lorsque les parlementaires se prononceront sur l’enveloppe des subventions fédérales allouées à la recherche.

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Quel est le sort réservé à un contrat devenu inutile ou impossible à exécuter en raison de la pandémie? La crise du coronavirus met de nombreuses entreprises et salariés en grande difficulté. Des mesures de soutien ont été décidées et connaître ses droits est plus important que jamais. Heidi.news crée un nouvel espace de questions-réponses juridiques, en partenariat avec l’étude d’avocats SIGMA LEGAL (Genève et Lausanne). Posez-vos questions à l’adresse redaction@heidi.news

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Non, le «prochain virus» ne sera pas nécessairement chinois. Yannick Rousselot est doctorant au département de Géographie et Environnement de l’UNIGE. Il répond à un article qui fait écho à ce qui se profile déjà dans l’éthno-nationalisme de certains chefs d’Etat en réaction à cette crise.

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Laure Gabus est journaliste indépendante basée à Genève. Vous pouvez lui écrire ici.

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