Bonjour, c’est Laure pour vous parler de santé alors que le Conseil fédéral vient d’annoncer un (quasi) retour à la normale pour le 6 juin.

Au menu du jour: le vrai du faux de la crise sanitaire avec le directeur général adjoint des HUG, les autopsies des victimes du Covid-19 et comment la fermeture des parcs crée des inégalités en matière de bien-être.

Laure Gabus, Genève
27.05.2020

A l'heure du bilan, le vrai et le faux sur la crise sanitaire

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Un flot d’informations a été émis durant toute cette période exceptionnelle. Alain Kolly, le directeur adjoint des Hôpitaux Universitaires de Genève, nous aide à faire le bilan de cette première vague en démêlant le vrai du faux sur une quinzaine d’affirmations. Extraits:

Lundi 25 mai, il n’y avait plus que 13 patients Covid aux HUG. Vrai. Il y avait 13 patients Covid dont un seul aux soins intensifs. Mais il y a encore 147 patients hospitalisés qui ne sont plus contagieux mais qui ont encore besoin de soins ou de réadaptation. L’un d’entre eux est encore aux soins intensifs. Des patients ayant été intubés ou ayant eu une trachéotomie vont devoir faire face à une longue réhabilitation.

Genève va émettre des «passeports» d’immunité. Faux. Cette stratégie n’a pas du tout été validée: ni par le médecin cantonal, ni au niveau politique.

Fin mars, les HUG avaient dépassé de 15 millions de francs leur budget courant. Faux. Cette estimation couvre également le mois d’avril. Le Conseil d’Etat nous a énormément soutenu et voté un crédit supplémentaire de 15 millions de francs. Nous avons également bénéficié de donations importantes, plus de douze millions de francs. Il faut maintenant faire les comptes, cumuler les coûts supplémentaires engendrés par le Covid, la perte de recettes suite à l’arrêt temporaire de nos blocs opératoires. Au total, entre les dépenses supplémentaires et le manque à gagner, nous estimons la perte à 45 millions à fin juin.

Malgré l’absence d’étude définitive à son sujet, la chloroquine a été utilisée par les médecins. Vrai. Plusieurs traitements ont été proposés aux patients en fonction de leur co-morbidité et des autres médicaments qu’ils prenaient et des effets secondaires éventuels. L’hydroxychloroquine, en prise unique, a été l’un des cinq principaux médicaments prescrits. Au total, sur les 1090 patients Covid traités aux HUG 393 ont reçu un traitement hydroxychloroquine.

Il n’y aura pas de deuxième vague épidémique. Faux. Personne ne peut le dire. Ce qui est sûr c’est qu’on ne peut pas se permettre de ne pas anticiper un retour du virus et que l’on doit garder les conditions d’accueil pour y faire face. Nous avons un plan pour essayer d’avoir 68 lits supplémentaires à activer ou désactiver en fonction de l’évolution épidémiologique. Le 6e étage de notre bâtiment “Stern” a été transformé pour retrouver sa fonction initiale: l’accueil de patients. Jusqu’à la crise, il y avait une centaine de bureaux. Il a désormais une capacité de plus de cent lits et va rester ainsi. La re-transformation du 6e étage est un projet que l’on avait déjà en gestation. Le Covid a démontré le besoin absolu de créer des lits supplémentaires et cela a pu aller très vite. Nous avons réorganisé nos bureaux pour accueillir les personnes qui y travaillaient auparavant. Nous trouvons des solutions mais cela demande de l’ingéniosité pour densifier des bureaux, malgré les nouvelles distances à respecter. Nous supprimons aussi des salles de réunion pour les réaffecter.

Les HUG vont recevoir des compensations financières pour garder des lits vides. Peut-être. Nous nous devons d’être prêts et nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas disposer d’une capacité d’accueil rapidement mobilisable; des locaux mais surtout des ressources humaines formées.

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Deux raisons d'espérer

Les soldats du bataillon hôpital 2 rentrent à la maison. Ce mercredi marque la fin de l’engagement militaire dans les hôpitaux et les EMS de Suisse romande. La cérémonie de remise du Drapeau du bataillon hôpital 2 s’est déroulée cet après-midi entre 16h30 et 17h30 sur la place d’armes de Bière en présence des 350 derniers militaires qui ont effectué des soins durant la crise sanitaire.

Relire l’interview du lieutenant Marchon sur Heidi.news (FR)

Un soutien aux jeunes chercheuses et chercheurs. L’Université met en place des mesures de soutien à l’intention des jeunes chercheuses et chercheurs dont l’engagement, le contrat ou le subside est temporaire et aurait été affecté de manière importante par la crise sanitaire.

Toutes les informations sur le site de l’UNIGE (FR)

Dans les labos

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Ana Nagar Tower Park, à Chennai @Anantharaman Manisha

La fermeture des parcs accroît les inégalités. Une équipe emmenée par l’Université de Genève a mesuré ce que les espaces verts apportent au bien-être des citadins à travers quatre mégalopoles asiatiques: Chennai, Singapour, Manille et Shanghai. L’analyse montre que les parcs répondent, à des degrés divers, à presque tous les neufs «besoins protégés essentiels au bien-être humain». Et que leur fermeture, comme pendant la pandémie de Covid-19, accroît les inégalités dans ce domaine.

The Journal of Public Space (EN)

Ce que disent les autopsies des victimes du Covid. Durant la crise sanitaire, les autopsies réalisées dans différents hôpitaux de suisses ont permis de conclure que Covid-19 n’était pas uniquement une maladie respiratoire, mais une maladie systémique. Les complications cardio-vasculaires étant la plus grande menace. Les autopsies ont également permis d’affirmer que la quasi-totalité des patients décédés du virus avaient des maladies préexistantes.

Le Nouvelliste (FR)

Un désordre génétique rare à l’origine des hallucinations auditives. Parce qu’il n’y a pas que le coronavirus dans la santé, voici une étude genevoise intéressante. L’hallucination auditive est un des symptômes les plus caractéristiques de la schizophrénie; elle touche environ 1% de la population. Une recherche récente, réalisée notamment par une équipe de l’UNIGE, démontre que les personnes atteintes d’un désordre génétique rare (le syndrome de microdélétion 22q11.2) ont une très forte probabilité de développer une schizophrénie, et des symptômes d’hallucination auditive.

Biological Psychiatry (EN)

Coronavirus sur Heidi.news

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Le retour à la normale, c’est pour le 6 juin. La conférence de presse du Conseil fédéral de ce 27 mai était particulièrement attendue. Simonetta Sommaruga, Karin Keller-Sutter et Alain Berset ont présenté la troisième étape du plan de déconfinement. Dès le 6 juin, le pays revient à une situation très proche de la normale avec quelques exceptions. De plus, la situation extraordinaire dans laquelle vit le pays depuis le 16 mars se terminera le 19 juin.

Heidi.news (FR)

Le licenciement des médecins cantonales fribourgeoises. Barbara Grützmacher et Stéphanie Boichat Burdy, les médecins cantonales fribourgeoises entrées en fonction au début de l’épidémie, ont appris leur licenciement, avec beaucoup d’étonnement, le 15 mai dernier. Stéphanie Boichat Burdy s’est déclarée «estomaquée» par cette décision au quotidien La Liberté. «Jusqu’à cette date, nous avions de bons retours de notre engagement. Avec ma collègue, nous avons l’impression d’avoir été utilisées pendant la crise du coronavirus et maintenant que nous avons fait le plus gros du travail, nous sommes jetées», a déclaré cette dernière au journal fribourgeois.

Heidi.news (FR)

Que retenir de l’Assemblée mondiale de la santé? La 73e Assemblée mondiale de la santé, organe directeur de l’OMS, s’est tenue virtuellement à Genève les 18 et 19 mai 2020. L’occasion pour les pays-membres de commencer à dresser un bilan de la réponse mondiale à la pandémie, sur fond de tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Mais pour Suerie Moon, co-directrice du Global Health Center du Graduate Institute, le principal bilan de cette assemblée est malgré tout plutôt positif. Entretien.

Heidi.news (FR)

L’explosion des articles scientifiques en prépublication critiquée… dans un article prépublié. Des chercheurs britanniques, allemands et américains se sont penchés sur l’usage phénoménal des articles scientifiques en prépublication (ou preprint, c’est-à-dire publication anticipée, sans revue par les pairs) pendant la pandémie de Covid-19. S’ils relèvent que cette publication accélérée a permis une meilleure diffusion de la recherche dans une situation d’urgence, ils se montrent beaucoup plus réservés quant à la diffusion dans les médias et sur les réseaux sociaux de résultats spectaculaires qui ne passent pas toujours l’examen critique des experts du domaine.

Heidi.news (FR)

Laure Gabus est journaliste indépendante basée à Genève. Vous pouvez lui écrire ici.

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