Bonjour, c’est Sarah pour vous parler des sciences face au coronavirus. Ce soir, je vous livre les espoirs et les craintes de l’industrie spatiale face à la crise.

Au programme également: la reprise des fouilles archéologiques et les ralentissements de la recherche clinique hors Covid-19.

Sarah Sermondadaz, Genève
18.05.2020

Fouilles archéologiques et normes sanitaires

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Service archéologique de l’Etat de Fribourg

Les fouilles archéologiques ne concernent pas uniquement la recherche universitaire. Lors de tout chantier de construction, des sondages puis, au besoin, une fouille de sauvegarde sont réalisés avant de poser la première pierre. Or, entre le semi-confinement et les règles sanitaires à mettre en place, l’exercice de l’archéologie dite préventive s’est parfois avéré difficile. Reto Blumer et Sonia Wüthrich, archéologues cantonaux respectivement à Fribourg et Neuchâtel, expliquent comment ils ont dû adapter leurs missions à la crise sanitaire.

Limiter les retards pour les constructeurs. «Nous avons dû interrompre nos fouilles au début du confinement, explique Reto Blumer. De nombreuses incertitudes demeuraient sur les distances sociales à maintenir et comment assurer la sécurité sanitaire des fouilleurs. Cela a duré trois semaines environ. Puis, avec certaines adaptations comme une réduction du nombre de fouilleurs, nous avons pu reprendre.»

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«Le spatial n’est pas seulement un marché, mais aussi un actif stratégique pour les Etats»

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Portrait d’Aude Pugin | ©Pierre Vogel

Aude Pugin est CEO d’APCO Technologies, une PME suisse basée à Aigle très présente dans l’industrie spatiale. Cette société fabrique des composants pour le futur lanceur européen Ariane 6. Quel est l’impact de la crise du coronavirus sur la filière spatiale, en Suisse et à l’international? Quels sont les enjeux à moyen et long terme? Entretien.

Heidi.news — Dans quelles mesure la crise du coronavirus a affecté les activités d’APCO Technologies dans l’industrie spatiale?
Aude Pugin — A ce jour, comme tout le monde, nous gérons surtout la crise sanitaire et attendons de pouvoir mesurer l’ampleur de la crise économique qui suivra. Sur nos 300 collaborateurs, nous en avons placé 200 en télétravail, quasiment du jour au lendemain. La présence des autres sur site restait nécessaire à la poursuite de la production. Toutefois, ce ne sont pas nos activités dans l’aérospatiale, qui représentent un tiers de notre chiffre d’affaires, qui ont été les plus touchées. Nous avons une production plus intégrée et dépendons moins d’une supply chain que dans nos autres domaines d’activités, qui ont plus de dépendance à la sous-traitance. C’est plus compliqué dans les domaines de l’industrie navale et de l’énergie, où beaucoup de livraisons de nos sous-traitants ont été bloquées.

Dans une interview accordée au journal Le Monde, le directeur d’Arianespace Stéphane Isräel s’inquiétait du report de plusieurs lancements à Kourou pendant le confinement. Cela met-il en péril le secteur?
Stéphane Isräel appelle à une mobilisation publique pour soutenir le spatial et plusieurs membres du Parlement européen poussent pour un plan de relance en faveur des sociétés spatiales touchées par le coronavirus. Avec la fermeture du centre spatial à Kourou en Guyane française, en raison du confinement, le retard pris sur le calendrier des lancements a un impact très concret pour Arianespace, qui réalise normalement 12 lancements par an. Pour 2020, on va tomber à seulement 8. Ainsi, à chaque tir reporté, le prix de revient unitaire du lancement revient plus cher en raison du fait que les coûts d’exploitation fixes doivent être amortis sur moins de tirs.

La question de fond, c’est de savoir à quoi va ressembler le marché spatial commercial, et dans quelle mesure le marché institutionnel va devoir intervenir pour éviter une perte de substance et de compétences. On parle beaucoup du NewSpace, et de l’émergence d’acteurs privés dans ce secteur, mais il n’y a pas de spatial sans argent public, déjà parce qu’il faut des lanceurs pour garantir un accès indépendant à l’espace.

En quoi l’accès à l’espace reste-t-il un enjeu crucial aujourd’hui?
La crise du coronavirus a confirmé l’importance des besoins de connectivité et le besoin de constellations de satellites pour ce faire. La constellation lancée par la société américaine SpaceX, Starlink compte déjà 420 satellites en orbite et entend monter à 12’000 satellites. La navigation par satellite est également essentielle au transport terrestre, aérien et maritime. L’Europe doit aussi occuper l’espace pour ses propres besoins.

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Des essais cliniques interrompus par le coronavirus

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Keytone /AP / Jacquelyn Martin

Au 14 mai, 826 organisations ont indiqué des retards ou des suspensions de plus 1100 essais cliniques de médicaments dans le monde, selon le site spécialisé Clinical Trials Arena. Entre manque d’investigateurs mobilisés par la crise du coronavirus et prudence vis-à-vis de patients souvent à risque qu’on a tenu loin des hôpitaux, la recherche clinique non Covid-19 est sur pause. Elle redémarre doucement en Europe. Mais le poids particulier des Etats-Unis pour les essais destinés à l’enregistrement de médicaments prolonge les difficultés.

Pourquoi c’est déterminant. A juste titre, une grande attention est portée aux médicaments que l’industrie pharma développe pour traiter Covid-19. Ces efforts, après la mise entre parenthèses de nombreux essais cliniques, pourraient avoir un coût pour la santé publique en bloquant les progrès des médicaments expérimentaux pour d’autres maladies. Cela fragilise les entreprises, en particulier les jeunes biotechs, dont les thérapies innovantes supportent déjà un risque énorme: deux tiers des candidats échouent lors de la phase III des essais cliniques en temps normal. Enfin, cette industrie représente le tiers des exportations pour la Suisse.

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Séance de rattrapage

Si vous les aviez ratés, voici quelques articles publiés ces derniers jours sur le Flux Sciences.

L’inquiétude des chercheurs précaires. A l’Université de Lausanne (UNIL), une pétition demande que tous les contrats à durée déterminée soient prolongés de deux mois sur simple demande. Lancée mardi 12 mai par des représentants du corps intermédiaire, une appellation qui désigne le personnel de recherche du doctorant au maître d’enseignement, elle a reçu plus de 400 signatures en deux jours. Les auteurs du texte jugent la gestion de sortie de crise de l’UNIL problématique.

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Satellites et effet du confinement sur le climat. Difficile de ne pas les avoir vues: alors que l’Europe se confinait, ont circulé des cartes spectaculaires, dévoilées par l’Agence spatiale européenne (ESA) Elles suggèrent une chute spectaculaire de certains polluants, notamment le dioxyde d’azote par rapport aux mêmes mois de l’année 2019. Elles ne suffisent toutefois pas à quantifier l’impact exact du confinement sur les émissions de gaz à effet de serre, puisque les différences d’une année à l’autre s’expliquent pour beaucoup par la météo.

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Comprendre la relativité avec Star Wars. Saviez-vous que Luke et Leia n’ont plus le même âge, même s’ls sont jumeaux? Bienvenue dans ce bonus de PopScience, l’émission de Heidi.news qui utilise le meilleur de la pop culture pour expliquer les bases des plus fascinants (mais parfois très complexes) concepts de la science. Ici, explication en vidéo du paradoxe des jumeaux, concept au coeur de la relativité restreinte. Garanti sans spoilers.

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Moins quatre centimètres. Une mutation génétique pouvant réduire la taille de jusqu’à quatre centimètres par rapport à la moyenne a été découverte au sein de la population péruvienne. Il s’agit du plus grand écart de taille connu à ce jour provoqué par un seul gène sans que cela ne soit lié à une maladie. Fait étonnant, cette mutation semble avoir été naturellement sélectionnée dans certaines parties de la population, ce qui interroge sur le mécanisme évolutif à l’œuvre.

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Le coronavirus sur Heidi.news

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Les enjeux de l’Assemblée mondiale de la santé. L’Assemblée mondiale de la santé (World Health Assembly) est le grand raout annuel de la santé globale. Elle rassemble les délégations de 194 Etats-membres de l’OMS, habituellement à Genève, afin de voter les priorités, les grands lignes d’action et le budget de l’organisation. Pandémie oblige, l’édition 2020 de l’événement, les 18 et 19 mai, se tient sous forme virtuelle, et les comités techniques sont repoussés. Les enjeux politiques et sanitaires n’en sont pas moins majeurs.

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Comment les tribunaux pourront-ils rattraper leur retard? Les magistrats ne prendront sans doute pas de vacances cet été. La crise sanitaire a touché de plein fouet les tribunaux, contraints de renvoyer de nombreuses audiences initialement fixées durant le semi-confinement. Dans le canton de Vaud, elles sont ainsi environ 2400 à avoir été suspendues entre le 17 mars et le 26 avril; autant d’audiences à rajouter à des calendriers déjà chargés. Vaud prévoit un retour à la normale d’ici la fin de l’année. À Genève, le Tribunal civil évoque une absorption des retards jusqu’en juin 2021.

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Les cabinets médicaux risquent-ils une faillite? Pendant six semaines, les établissements de santé ont eu l’interdiction de réaliser des examens, traitements et thérapies non urgents. Les conséquences? Baisse de fréquentation drastique, finances à flux tendu et incertitudes pour de nombreux professionnels de la santé. Parmi eux, de nombreux indépendants. Qu’en est-il trois semaines après la reprise des activités? Des faillites sont-elles à craindre? Heidi.News a posé la question aux médecins, aux dentistes et aux physiothérapeutes.

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La très lente convalescence des rescapés. Maux de tête, troubles du sommeil, migraines, grande fatigue… les anciens patients Covid-19 font souvent état de séquelles plusieurs semaines après leur guérison officielle. D’après l’hôpital universitaire de Tours, 8 patients hospitalisés sur 10 présentent encore au moins un symptôme un mois après leur sortie. On ne sait pas encore si ces problèmes sont spécifiques à la maladie, ni combien de temps ils pourraient persister.

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Sarah Sermondadaz est journaliste scientifique et chef d’édition du flux sciences pour Heidi.news. Pour lui écrire, c’est par ici.

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