Bonjour, c’est Serge pour vous parler d’éducation suite à mon édito de samedi sur l’enseignement à distance.

Il a provoqué un déluge de réactions de la part des profs et des parents, qui semblent avoir vécu le confinement sur deux planètes différentes.

Serge Michel, Genève
14.05.2020

Parents et enseignants en confinement: le grand malentendu!

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Une élève de Dortmund, en Allemagne, pendant son cours à distance. EPA/FRIEDEMANN VOGEL

Notre édito du samedi 9 mai, intitulé «Ecole à distance, les profs ont-ils vraiment assuré?» nous a valu une avalanche de réactions. Lesquelles se rangent en deux catégories dont nous avons fait deux longs articles:

- des enseignants scandalisés de voir remis en cause leur travail et leur engagement durant cette période de confinement,

- des parents qui partagent leurs frustrations et inquiétudes face à l’expérience qu’ont vécue leurs enfants.

Le constat s’impose: tout s’est passé comme si les parents et les profs avaient vécu ces deux mois d’école à distance sur deux planètes différentes. Alors même qu’ils n’ont jamais été en contact si rapproché…

D’un côté, le confinement a fait entrer l’école dans les familles: les enfants suivaient parfois des cours sur la table de la cuisine, avec un père ou une mère qui se penchait sur leur épaule pour y assister aussi.

De l’autre, les familles sont entrées dans l’école: les enseignants ont découvert la réalité sociale de certains de leurs élèves, leurs manques d’équipement, leurs problèmes familiaux à fleur de peau.

Ces réactions, souvent virulentes de part et d’autre, ne sont tempérées que par de rares exceptions. Certains profs reconnaissent que cela s’est mal passé et pointent le manque de soutien politique ou de leur établissement (à Genève, le syndicat FAMCO a d’ailleurs publié un bilan très intéressant à ce sujet). Ou certains parents qui se disent admiratifs de l’effort fourni par les enseignants – et qui ont réalisé, en ayant leurs enfants toute la journée à la maison, combien enseigner est un métier difficile…

Quant à moi, je m’en suis pris plein la figure! Mon texte a été qualifié (par les enseignants) de pitoyable, démagogique, acide, injuste, anecdotique, digne de la presse gratuite, de l’ordre du caniveau.

Je ne m’en formalise pas (nous autres journalistes sommes critiqués en permanence…). Farinaz Fassa, directrice de l’Observatoire de la formation et de l’éducation de l’Université de Lausanne, le disait il y a quelques temps à l’une de nos journalistes: «l’école implique la transmission du passé, une conception du présent et une vision du futur. C’est un sujet que tout le monde pense bien connaître puisque chacun est allé à l’école. Il est donc à la fois intime et très politique.» Très émotionnel, aussi, comme vous le constaterez en lisant les deux articles de réactions.

J’aimerais rassurer ici les enseignants qui m’ont maudit. D’abord, ni moi ni la rédaction de Heidi.news n’avons de biais anti-profs, au contraire! Et surtout, je suis personnellement convaincu, comme je l’ai écrit dans l’article incriminé, qu’une majorité d’enseignants et d’enseignantes a assuré, faisant tout ce qui était possible de faire dans un contexte absolument inédit et survenu très brutalement.

Mon propos n’était pas de dire que les ratages dont nous avons eu écho (et que viennent compléter certains témoignages ci-dessous) étaient représentatifs de l’ensemble de ce qui s’est passé ce printemps. Ca non! Il était de souligner, comme je l’ai écrit samedi, la très grande disparité des expériences. Une disparité dont la responsabilité revient plutôt aux directeurs d’établissements et aux responsables cantonaux de l’instruction publique, qui ont souvent laissé les profs nager comme ils pouvaient dans l’eau froide de l’école à distance.

De toute évidence, le sujet est à la fois crucial et passionnant. Il va faire l’objet de recherches, comme le montre ce projet vaudois. Et ouvre tant de questions que nous allons, à la rédaction de Heidi.news, poursuivre nos enquêtes, sans a-priori, en suivant notamment des pistes suggérées par les témoignages que nous publions aujourd’hui.

A très vite!

Parents et profs sur deux planètes différentes

L’école à distance vue par les profs. «Votre article m’a atteint comme une gifle», nous a écrit Cornélia. Elle résume bien le ton des réactions d’enseignants. En voici une sélection de 20. Si certains reconnaissent que cela s’est mal passé et pointent un manque de soutien politique ou de leur établissement, la plupart nous disent à quel point ils sont blessés, voire furieux, que leur travail durant cette période de confinement soit remis en cause de la sorte. Certains décrivent leur engagement: impressionnant en effet!

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L’école à distance vue par les parents. «On se croirait à l’âge de pierre», nous dit Leila, dans le canton de Vaud. Voici une sélection de 12 réactions de parents d’élèves romands reçues suite à notre éditorial de samedi sur l’enseignement à distance. Nous les avons anonymisées, la plupart craignant des mesures de rétorsion à l’égard de leurs enfants. L’inquiétude et la déception semblent être les mêmes à Genève ou dans le Canton de Vaud, voire en France. Notons tout de même deux témoignages positifs, dont un à La Chaux-de-Fonds.

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L'éducation sur Heidi.news

«Les compétences numériques des jeunes sont surestimées.» Avec la fermeture des écoles, l’enseignement en ligne a dévoilé une nouvelle fracture numérique: de nombreux élèves suisses, pourtant biberonnés aux nouvelles technologies, manquent de compétences souvent basiques, comme envoyer un e-mail doté d’un objet ou un document en pièce jointe. Ces lacunes, couplées à certaines réticences des enseignants, ont compliqué le basculement vers l’école à distance. Isabelle Collet, informaticienne et professeure à l’Université de Genève, livre son analyse.

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«Si les enfants comprennent une mesure, on peut baisser l’anxiété.» Faut-il craindre des conséquences de la crise sanitaire sur la santé psychologique des enfants? C’est l’avis du professeur en pédopsychiatrie italien Michele Roccella, qui a récemment publié un article pour alerter sur les risques de stress post-traumatique. Heidi.news fait le point avec deux pédopsychiatres romands.

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Les chercheurs précaires s’inquiètent pour leurs contrats

A l’Université de Lausanne (UNIL), une pétition demande que tous les contrats à durée déterminée soient prolongés de deux mois sur simple demande. Lancée mardi 12 mai par le personnel de recherche, du doctorant au maître d’enseignement, elle a reçu plus de 400 signatures en deux jours. Les auteurs du texte jugent la gestion de sortie de crise de l’UNIL problématique.

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Coronavirus sur Heidi.news

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Les satellites pour évaluer l’effet du confinement sur le climat? Difficile de ne pas les avoir vues: alors que l’Europe se confinait, ont circulé les cartes spectaculaires de l’Agence spatiale européenne. Elles suggèrent une chute abrupte de certains polluants, notamment le dioxyde d’azote, par rapport aux mêmes mois de l’année 2019. Elles ne suffisent toutefois pas à quantifier l’impact exact du confinement sur les émissions de gaz à effet de serre, puisque les différences d’une année à l’autre s’expliquent en grande partie par la météo. C’est là que les climatologues entrent en scène…

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Israël veut tout savoir de l’immunisation de sa population. La progression du Covid-19 désormais contenue, Israël se prépare à une éventuelle deuxième vague, avec une réponse basée sur deux axes: la mise en place massive de tests sérologiques pour évaluer le taux d’immunisation de sa population, et l’accumulation de respirateurs et de tests pour les personnes infectées.

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Des frontières devraient rouvrir le 15 juin. Karin Keller-Sutter, cheffe du Département fédéral de justice et police, a annoncé une réouverture des frontières entre l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la France le 15 juin, si la situation épidémiologique le permet. Les détails de cette réouverture seront précisés le 27 mai. Avant cela, des étapes d’assouplissement progressives sont prévues.

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L’incroyable festin des tiques pendant le semi-confinement. Le bulletin hebdomadaire de l’OFSP indique cette semaine que le nombre estimé de consultations médicales suite à une piqûre de tique est de 5000 pour la période de janvier à avril. C’est plus du double que les années précédentes. Cette augmentation est à prendre avec des pincettes, en raison des changements que la crise sanitaire a provoqué dans la récolte des données.

Heidi.news (FR)

Un label pour les masques grand public. Toutes les grandes étapes de l’épidémie en Suisse et dans le monde. Article mis à jour quotidiennement.

Heidi.news (FR)

Si vous avez encore le temps… Lisez cet excellent article: The children being left behind by America’s online schooling. Pour de nombreux élèves exclus des salles de classe par la pandémie, les tentatives de substitution par l’apprentissage en ligne les feront reculer encore davantage.

MIT Technology Review (EN)

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