Bonjour, c’est Miguel à Fribourg, où, même si la ville est moins touchée que Genève ou Lausanne, les efforts du personnel soignant sont considérables.

Aujourd’hui, je redonne la parole à un médecin fribourgeois inquiet pour notre avenir et la sortie de crise.

Miguel Da Silva Rodrigues, Neuchâtel
16.04.2020

«La pandémie n'est pas terminée!»

Photo article

Dans les couloirs de l’Hôpital fribourgeois (HFR) (KEYSTONE/Alessandro della Valle)

Il y a trois semaines, j’échangeais avec Marc (prénom d’emprunt), médecin à l’hôpital cantonal de Fribourg. Je l’ai recontacté pour savoir comment lui et ses collègues ont vécu ces trois semaines éprouvantes d’épidémie. Il s’inquiétait lors de mon premier appel de la situation fribourgeoise, il y voyait un relatif calme avant la tempête, la vague principale de Covid-19 n’étant pas arrivée jusque là. Les stocks de matériel médical de base lui semblaient insuffisants. Heureusement, à Fribourg, il n’y a pas eu de tempête comparable à celle qui a frappé Genève ou Lausanne.

Avec la mobilisation de tous les services médicaux, le suivi des patients est toutefois perturbé. «Je parle des autres, ceux qui ne sont pas touchés par le Covid-19. Après la crise, le système de santé risque d’être saturé par ces patients qui ont besoin d’une intervention moins urgente.»

À Fribourg, on commence à réfléchir à la suite des évènements, en parlant à demi-mot de déconfinement: «Il est illusoire de penser que le Covid-19 va s’évanouir dans la nature du jour au lendemain, et qu’on retrouvera un hôpital normal dans les semaines qui viennent. La pandémie n’est pas terminée!» Selon Marc, la politique de santé publique n’est pas suffisamment stricte, notamment en ce qui concerne le port du masque: «Un déconfinement, ça se prépare. Si on veut éviter une nouvelle poussée de contaminations, alors il faut fournir des masques à toute la population.» Ce que les stocks actuels ne permettent pas.

Aujourd’hui, la situation est relativement calme. Mais Marc avertit: «L’engagement des équipes médicales sur le long terme aura un poids sur la santé mentale de nos soignants. Mais on sent les équipes soudées, c’est magnifique.» Les horaires de travail ont été bouleversés, les vacances annulées. «La pandémie influence directement notre vie privée, nos proches et notre quotidien.»

Malgré la distance imposée par l’appel téléphonique, je sens de l’émotion dans sa voix. Notre échange prend une autre tournure. Quand je lui demande comment il va, Marc me répond en médecin: «C’est une situation extraordinaire, mais je vais bien. Et vous?» La question me surprend, me gêne presque. Je tente plus modestement que lui d’apporter ma contribution à l’effort commun. «Non, ce que vous faites est très utile aussi et je vous en remercie», me dit-il. Avant de raccrocher nous nous remercions, non plus comme un médecin et un journaliste, mais comme deux citoyens qui partagent un peu de chaleur humaine en ces temps de crise.

Une raison d'espérer

Des scientifiques traquent Covid-19 dans les égouts. Une équipe de chercheurs de l’EPFL a lancé des recherches pour traquer le SARS-Cov-2, virus à l’origine de la maladie Covid-19, dans l’eau des égouts. Ils ne sont pas les seuls: une douzaine d’équipes de scientifiques dans le monde travaillent sur le même projet. Explications sur Heidi.news

Heidi.news (FR)

Covid-19 sur Heidi.news

Photo article

Le Conseil fédéral propose un déconfinement en 3 phases. Certains commerces pourront rouvrir dès le 27 avril, dont les coiffeurs, les fleuristes, les magasins de bricolages, et aussi les cabinets médicaux ambulatoires, ceux des physiothérapeutes et des dentistes. Les écoles obligatoires ouvriront leurs classes aux élèves dès le 11 mai. A cette date, tous les commerces et les marchés pourront également rouvrir. Une troisième étape est prévue pour le 8 juin: écoles du secondaire II, écoles professionnelles, hautes écoles, musées, zoos et bibliothèques devraient pouvoir rouvrir, en fonction de l’évolution de la situation.

Heidi.news (FR)

La fermeture des écoles, moins efficace que prévu? Quelle est l’influence de la fermeture des écoles pour freiner la propagation de Covid-19? Pour l’heure, en raison du manque de recul et de la difficulté à évaluer cette mesure indépendamment des autres restrictions mises en place simultanément, difficile d’apporter une réponse claire. Des travaux de chercheurs britanniques, publiés dans The Lancet, suggèrent toutefois que son efficacité est limitée.

Heidi.news (FR)

Le Paléo Festival est annulé et Luis Sepúlveda est mort. Les grandes étapes de la pandémie de nouveau coronavirus en Suisse et dans le monde. Mis à jour quotidiennement.

Heidi.news (FR)

Après la crainte d’un hôpital en crise, un sentiment de maîtrise. Notre récit de 24 heures au CHUV sur le front du coronavirus se poursuit. Du dépistage, aux soins continus, en passant par les arrivées et les sorties, tout converge vers la médecine interne générale. C’est l’œil du cyclone, concentré, déterminé, méthodique, bien organisé. Mieux: solidaire et très humain. Les explications du Dr. Antoine Garnier, médecin cadre spécialiste en médecine interne et expert des processus de gestion de crise, dans son petit bureau.

Heidi.news (FR)

Familles au bord de la crise de nerfs. En Suisse, la police ne note pas de hausse significative des violences domestiques depuis le début de la crise liée au coronavirus. Cependant les professionnels de la protection de l’enfance invitent à la prudence, à l’heure où les émetteurs d’alerte précoce comme les enseignants ou les infirmières scolaires ne peuvent plus assurer leur rôle. Car le contexte est propice à l’émergence et l’accentuation des conflits au sein des familles. Tour d’horizon en Suisse romande.

Heidi.news (FR)

De la navigation à vue au pilotage. Yannis Papadaniel est responsable santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC), il nous explique comment le principe de précaution, appliqué à une échelle sans précédent, est au centre de mesures pour contrôler l’expansion du Covid-19.

Heidi.news (FR)

Pourquoi Trump a suspendu les subventions à l’OMS. Cette décision est aussi une façon pour Donald Trump de dévier les critiques sur sa propre gestion de la crise sanitaire, après avoir ignoré les alertes répétées de l’OMS puis de ses propres experts, et ce alors même que le virus circulait déjà largement sur le territoire.

Heidi.news (FR)

Vous avez aimé? Partagez:

Facebook Twitter Linkedin Instagram
b696e884-f624-429e-91a6-1af20f5cf9e3.png

Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse