Pandémies et inégalités, de la Peste noire au coronavirus

Internet Archive’s copy of Eugen Holländer

La pandémie de Covid-19 a fortement profité aux ultrariches, dont la fortune a progressé de 27,5% depuis le début de l’année. Selon les calculs du cabinet de conseil PwC, la fortune cumulée de ces 2000 personnes atteint 10’200 milliards de dollars, soit deux fois le PIB du Japon, troisième économie mondiale. Durant la même période, des centaines de millions d’individus dans le monde ont perdu leur emploi et ont basculé dans la pauvreté, ou ont plongé dans l’extrême-pauvreté.

Les effets socio-économiques du coronavirus s’inscrivent dans la continuité des cinq précédentes épidémies du XXIe siècle, qui ont toutes accentué les inégalités. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi au cours de l’histoire. Jusqu’au XXe siècle, il est même arrivé qu’elles réduisent les disparités.

Au XIVe siècle, la Peste noire, qui a fait 25 millions de victimes, tuant entre 30 et 50% de la population européenne, a provoqué une diminution significative des écarts de richesse. «En Italie, les 10% les plus riches ont perdu prise sur environ 15 à 20% de la fortune globale», relève Guido Alfani, professeur d’histoire économique à l’Université Bocconi, à Milan, dont le travail a été publié sur le site voxeu.org.

Rapport de force inversé. Deux raisons l’expliquent. D’une part, la main d’œuvre non-qualifiée, devenue extrêmement rare en raison des taux de mortalité «horriblement élevés», s’est subitement trouvée en position de force pour négocier sa paie, ce qui a augmenté les salaires réels. D’autre part, les riches ont hérité de davantage de terres et de domaines qu’ils n’en pouvaient exploiter. En conséquence, de nombreux biens ont été vendus, ce qui a fait baisser les prix fonciers et permis l’émergence de nouveaux propriétaires. Le phénomène est tout sauf marginal, puisqu’il a fallu trois cent ans pour que les inégalités retrouvent leur niveau de 1347, moment où la peste frappe l’Europe.

L'économie sur Heidi.news

DR

Les autorités fédérales examinent l’origine douteuse du bois d’Ikea. «Provenance: inconnu». L’inscription noire sur fond jaune figure au verso de l’étiquette d’«Ingolf», une spartiate mais jolie chaise en bois blanche, trônant dans une succursale helvétique d’Ikea. Problème: en Suisse, depuis 2013 et l’entrée en vigueur de l’Ordonnance sur la déclaration concernant le bois et les produits en bois, la provenance de tout objet doit être indiquée. A la suite d’une dénonciation, le Département fédéral de l’économie a ouvert une procédure pénale administrative contre le géant suédois du mobilier.

Une technologie suisse pour résister aux antibiotiques. La biotech bâloise Polyphor vient de recevoir un financement d’un accélérateur piloté par l’Université de Boston qui est un des principaux programmes de soutien au développement de nouveaux produits pour diagnostiquer, prévenir et traiter les infections bactériennes résistantes aux antibiotiques. Ce second financement valide une approche entièrement nouvelle d’antibiotiques à base de peptides synthétiques. Ils pourraient permettre de traiter des infections mortelles jugées comme particulièrement préoccupantes par l’OMS.

Nette reprise en «V» du commerce extérieur suisse. La Suisse fait décidément montre d’une résilience à toute épreuve durant la pandémie de Covid-19. Après la chute historique du commerce extérieur durant le second trimestre, les exportations et les importations ont repris avec beaucoup de vigueur durant l’été, affichant une évidente courbe en V. Sur ces trois mois, l’excédent de la balance commerciale atteint quelque 8,2 milliards de francs, signe que les produits helvétiques se vendent très bien à l’étranger.

Abus de position dominante: la justice s’attaque à Google. Le Département américain de la justice va engager des poursuites contre Google pour atteinte au droit de la concurrence dans le but de préserver son monopole. Il pourrait s’agir de la plus importante action judiciaire menée par le gouvernement fédéral des Etats-Unis à l’encontre de l’un des géants de la Big Tech. Les préconisations du gouvernement pourraient mener à un démantèlement partiel du géant des moteurs de recherche.

A méditer sur Heidi.news

Keystone / Adrian Reusser

Pour que le COVID n’emporte pas l’humanitaire. «S’il est évident que le coronavirus bouleverse tout dans nos vies, il est une chose qu’on peut lui refuser: l’idéal humanitaire». Une tribune de Tasha Rumley, responsable de programmes humanitaires à la Chaîne du Bonheur, où elle prépare notamment la réponse à la crise du coronavirus dans 15 pays les plus durement affectés avec les ONG partenaires:

«Je reconnais que j’ai eu de gros doutes. Fallait-il vraiment lancer une collecte pour le coronavirus dans les pays humanitaires? Pour ma part, je ne peux plus supporter ces deux termes «Covid» et «coronavirus», j’en ai la nausée de les avoir ingérés à outrance pendant six mois. J’aimerais juste passer à autre chose. En avoir marre est une chose, avoir mal est une autre. Que penseraient de ma lassitude les vendeuses de légumes sur le marché en Haïti et les porteurs de marchandises au Népal, eux que le coronavirus et le confinement ont privés de gagne-pain du jour au lendemain, sans assurance chômage pour les recueillir dans leurs filets? Que ressentiraient ces enfants frappés par la polio au Pakistan parce que les vaccinations ont été stoppées pour se concentrer sur le COVID? Que diraient ces mères mortes en donnant la vie au Salvador, pour avoir renoncé à accoucher à l’hôpital, de crainte d’une contamination?»

Sur les flux de Heidi.news

L’OFSP envisage un nouveau confinement. Ce mardi 20 octobre, lors du point de situation de l’OFSP, Stefan Kuster, responsable des maladies transmissibles, a reconnu que l’Office envisage un nouveau semi-confinement en Suisse. L’option étudiée actuellement est celle d’un confinement court, d’une à deux semaines. Cela, dans le but de ralentir l’épidémie. Il a également reconnu que la Suisse était désormais confrontée à une deuxième vague. Toutes les dernières infos sur la pandémie dans notre récapitulatif mis a jours quotidiennement…

L’efficacité des tests rapides confirmée, de quoi les généraliser? Le centre Unisanté publie ce 20 octobre les résultats préliminaires de son étude RaDiCo permettant d’évaluer sur le terrain la fiabilité et la sensibilité des tests rapides. Les trois dispositifs testés offrent une bonne sensibilité pour détecter les personnes infectées au Sars-CoV-2, et en particulier les plus contagieuses.

Les technologies numériques et le climat. Des technologies numériques qui aident les politiques climatiques. Une empreinte écologique du numérique qui constitue une menace pour l’environnement. Ce sont quelques-uns des défis qui seront abordées lors de la deuxième session du cycle de conférences «Parlons numérique» de l’Université de Genève. Oratrice invitée, la directrice du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, Doreen Bogdan-Martin, nous aide à naviguer au travers d’un débat complexe mais nécessaire.

Un drôle de bestiaire pour la faune helvétique. Comment présenter l’ensemble des vertébrés qui vivent en Suisse sans tomber dans un long inventaire à la Prévert? C’est le défi que s’est lancé l’illustrateur Marcel Barelli avec son «Bestiaire helvétique», édité par EPFL Press, dans un style graphique qui détonne avec les habituels guides animaliers. La faune suisse est riche mais encore mal connue du grand public. Or une meilleure connaissance des espèces, notamment celles en danger, permettrait de mieux les protéger, explique l’auteur du livre.