Bonjour, c’est Alexandre pour vous parler de culture et des controverses sur les limites à 1000 personnes des manifestations. Ainsi, le sang de Michael Drieberg n’a fait qu’un tour, il adresse une lettre ouverte à Alain Berset.
Nous irons également à la rencontre de la graphiste Nathalie Imhof, qui organise les festival Les Digitales à Bienne le 5 septembre.
Alexandre Lanz, Lausanne
14.08.2020
«Les contraintes font jaillir des étincelles inattendues»
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Nathalie Imhof Photo: Roberto Greco
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Nathalie Imhof a vécu le confinement en vieille ville de Bienne. Une période à deux vitesses pour la directrice artistique du studio de «graphistes libres» Monokini: «La situation était peut-être moins angoissante qu’ailleurs, car nous étions moins confronté.e.s à des gens malades. C’était assez agréable, chacun s’est auto-confiné sagement et tranquillement. La coupure brutale a plutôt eu lieu au bureau. Nous travaillons essentiellement pour la culture et les arts vivants et là, d’un coup, plus rien. Du tout. Pendant trois mois, c’était drastique. J’ai vraiment oscillé entre le plaisir d’avoir plus de temps à consacrer aux gens autour de moi et le bureau où l’ambiance était anxiogène.»
«Il y a à Bienne ce côté pirate et libertaire»
La graphiste de 49 ans qui enseigne à l’Ecole d’Arts Visuels Berne et Bienne apprécie l’élan punk qui perdure dans la culture de la ville bilingue. «Il y a à Bienne ce côté pirate et libertaire qui me plait. La façon de parler est différente, on laisse du temps à l’autre pour s’exprimer», dit cette passionnée des modulations de langage. Les mots, justement. Et pas n’importe lesquels. Ceux que l’on retrouve dans les éphémérides, ces prévisions des calendriers aux feuillets détachables, Nathalie Imhof en a fait un détournement hilarant, à découvrir sur l’Instagram de son studio de graphisme.
«L’économie de moyens génère une multitude de sens»
Inscrit dans la continuité du magazine féministe George qu’elle avait lancé il y a une dizaine d’années avec un collectif lausannois, #éphéméride ose tout haut ce que certains n’osent pas penser tout bas. Le ton est donné, libre. «Le fait d’être des femmes permet un humour particulier, parfois lourd, que les hommes ne peuvent plus trop se permettre», observe-t-elle. L’humour, cet élément de subversion essentiel trop souvent confondu avec le cynisme sur les médias sociaux. Dans un univers graphique en clin d’œil à l’esprit fanzine, #éphéméride distille ses pensées du jour à coups de jeux de mots. «On essaie de véhiculer un peu d’esprit sans filtre, dit-elle. Il est passionnant de constater que l’économie de moyens et des petites punchlines peut générer une multitude de sens. L’idée, c’est de faire du rire la première émotion du jour lorsqu’on arrive sur la page.» Défi ambitieux et remporté quotidiennement. Rançon du succès, plusieurs centaines de fidèles font des commandes en gros au moment de la sortie de la version imprimée annuelle, le 29 février.
Les Digitales, un des rares festivals post-covid à Bienne
«J’aime les contraintes, elles font jaillir des étincelles inattendues»: pour juguler l’angoisse du temps en suspens pendant le confinement, elle et ses deux associés mettent le temps qu’ils ont à disposition pour des projets artistiques qui leur tiennent à cœur. «Nous avons accepté des travaux bénévoles, ce que l’on ne fait pas d’habitude», précise-t-elle. C’est le début de deux aventures passionnantes pour le studio. «Nous avons réalisé la ligne graphique du nouveau parfum du photographe Roberto Greco. Il s’agit d’un projet personnel, un autoportrait photographique et olfactif. Nous créons également l’univers visuel du nouvel album et les vidéoclips du musicien lausannois Alberto Malo, qui a énormément travaillé pendant le confinement.» L’artiste lèvera le voile sur ses créations le 5 septembre au festival Les Digitales, organisé par Nathalie Imhof et son équipe dans l’ancien stade de la Gurzelen à Bienne. Elle se réjouit: «Il s’agira d’un des rares événements musicaux avec du public en plein air.» Le rendez-vous est pris. En septembre tous les chemins digitaux mènent à Bienne.
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Retour aux manifestations à plus de 1000 personnes, à quelles conditions?
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Photo: chuttersnap / Unsplash
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Mercredi 12 août, le Conseil fédéral annonçait l’autorisation des manifestations culturelles, sportives et religieuses à plus de mille personnes à partir du 1er octobre 2020. Une décision impliquant l’harmonisation au préalable des mesures cantonales afin d’établir des règles équitables et applicables sur tout le territoire suisse.
La population semble impatiente de retrouver un semblant de “vie normale”. En attendant les décisions cantonales le 2 septembre, les organisateurs de spectacles ne savent pas sur quel pied danser: pour la plupart d’entre eux, maintenir des spectacles “sold out” sans savoir s’ils pourront accueillir l’intégralité du public implique avec certitude des déficits importants.
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Le Berghain ouvert au public lors de sa première exposition Eleven songs – Hall at Berghain. Photo: Stefanie Loos et Maja Hitij
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Le Berghain se transforme en immense centre d’art pendant la pandémie.
Considéré comme le club des clubs par les inconditionnels de la fête, le Berghain de Berlin est la Mecque de la musique électronique et des DJs internationaux. Il a été contraint à la fermeture en mars.
Afin de ne pas rester inactif, il offre ses murs à des expositions, avec la complicité des collectionneurs Christian et Karen Boros de la Fondation Boros. La prochaine, Studio Berlin, dévoilera les œuvres de grands noms de l’art contemporain, dont Olafur Eliasson et Wolfgang Tillmans, tous deux installés à Berlin. Studio Berlin s’ouvre au public le 9 septembre.
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