Bonjour, c’est Fabrice en télétravail en attendant la fin d’un confinement qui a fait prendre conscience du rôle clé des technologies numériques. Sans elles, l’économie serait complètement arrêtée.

Et comme désormais, dans cette newsletter, le mardi, c’est économie, j’en ai discuté avec Thomas Dübendorfer, le président du plus gros club d’investisseurs dans les jeunes pousses du numérique de Suisse. Il se sent d’autant plus impliqué qu’il a été testé positif au Covid-19.

Fabrice Delaye, Torgon (Valais
05.05.2020

Les start-up suisses prises entre manque de fonds et opportunité numérique

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Président du principal club d’investisseurs dans les start-up suisses du numérique, Thomas Dübendorfer a été testé positif au Covid-19. SICTIC

Alors que la Confédération inaugure cette semaine son dispositif de soutien aux start-up, Thomas Dübendorfer, l’un des meilleurs connaisseurs de ce secteur en Suisse nous explique comment la crise impacte financièrement les jeunes pousses. Mais aussi comment elles peuvent rebondir sur les nouveaux besoins numériques du reste de l’économie.

Jusqu’à l’hiver dernier, Thomas Dübendorfer pouvait se sentir un peu invincible. Le Swiss ICT Investor Club (SICTIC) qu’il a créé avec cinq business angels fin 2014 a surfé sur la montée en puissance des start-up suisses du numérique. Elles n’ont jamais autant levé de fonds que l’an dernier. Ces dernières années, les 330 «business angels» de ce club ont participé à des success stories comme GetYourGuide, Contovista, Carbon Delta ou Frontify. Organisateur d’une quinzaine d’événements au cours desquels des start-up de toute la Suisse se présentent à entre 60 et 200 investisseurs, ce club a permis l’an dernier à une cinquantaine d’entre elles, dont un tiers de romandes, de financer leurs démarrages.

Et puis le coronavirus est venu.

Thomas a reçu l’épidémie en pleine figure. D’abord parce que présentant des symptômes en mars dernier, il a décidé de s’autoconfiner pour ne pas mettre sa femme, qui est à haut risque, en danger. En parallèle, la maladie a emporté l’un de ses amis, co-fondateur de la start-up yes.com, à l’âge de 64 ans. N’étant pas sûr de son propre diagnostic, Thomas est allé passer un test sérologique à Lucerne. Il a confirmé la présence d’anticorps de Covid-19 et qu’il a très probablement eu la maladie.

Pas tout à fait sûr de son immunité, il s’est remis au travail dans une économie profondément transformée. Il a organisé deux événements start-up en ligne. A l’entendre cela a bien marché avec plus de personnes qui se sont connectées au site internet qu’il n’y en a d’habitude qui se déplace.

Il y a cependant un mais. Les investissements ne suivent pas.

«La Chine a vu les investissements dans les start-up chuter de 60%, soit trois fois plus qu’en 2008», s’inquiète-t-il. Pour savoir ce qui attend la Suisse, il a sondé 65 «business angels» qui investissent dans les jeunes pousses. Résultat: la moitié vont diminuer leurs investissements et autant s’attendent à ce que la valeur des start-up s’effondrent de 20% à 40%. Une situation qui fragilise la création d’entreprise mais pas forcément les start-up existantes.

Tout d’abord, «celles qui seront capables de survivre feront face à moins de compétiteurs», explique-t-il. Ensuite, cette crise a permis, après des années d’atermoiements, à la Suisse officielle de reconnaitre le statut particulier des start-up. Écartées à cause de leurs particularités du mécanisme des prêts cautionnés aux entreprises mises en place par la Confédération, les start-up ont obtenu un mécanisme dédié et doté de 154 millions. Une reconnaissance qui vaut jurisprudence. Et qui donne même de l’imagination à certaines banques, comme celle du canton de Zürich qui accepte que ces prêts soient remboursés en actions.

Mais pour Thomas, le plus important est ailleurs. La gigantesque expérience de télétravail à laquelle beaucoup viennent de participer a souligné auprès de nombreuses entreprises réticentes jusque-là que les technologies numériques permettent de maintenir la productivité. Il s’attend à ce que cela soit durable et profite à certaines start-up comme Beekeeper dont les logiciels organisent le télétravail des PME. «Les entreprises classiques vont chercher à être encore plus efficientes et cela passera par plus de numérique», prédit-il.

Deux raisons d'espérer

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Une start-up fribourgeoise adapte son robot pour désinfecter les bureaux. Au sein du parc technologique du Vivier, à Villaz-Saint-Pierre, l’équipe de Rovenso a adapté son robot de surveillance nocturne d’ateliers ou de bureaux afin de lui donner une mission supplémentaire: la désinfection ciblée de ces espaces. Le but est de diminuer avec des rayon UV, l’éventuelle charge de coronavirus demeurée sur ces objets et qui pourrait infecter des personnes.

Fondée en 2016 à l’EPFL, Rovenso développe des robots de surveillance capables de détecter la nuit des anomalies dans des usines ou des bureaux telles qu’infractions, vols, départs d’incendies… Il y a trois semaines, les sept employés de la start-up se sont demandé ce qui allait se passer quand le parc du Vivier allait retrouver son rythme normal avec 250 personnes qui y travaillent chaque par jour quand actuellement c’est plutôt une vingtaine.

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La FDA ouvre la porte à des essais cliniques pour une biotech genevoise. La jeune pousse genevoise Combioxin a reçu une évaluation positive de l’agence du médicament aux Etats-Unis pour sa thérapie CAL02 qui piège et neutralise les bactéries qui se développent conjointement à une infection grave au Covid-19 et potentiellement les virus aussi. Ce statut de pre-Investigational New Drug (IND) de la FDA ouvre la voie à des essais cliniques qu’il reste à financer.

Sur la base d’une découverte de l’Université de Berne, la start-up genevoise développe des liposomes (des capsules de lipides) qui agissent comme des leurres contre un large spectre de bactéries. Elles viennent y fixer leurs toxines au lieu de les attacher aux cellules pour les attaquer et coloniser le milieu cellulaire.

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Les entreprises ayant recours au chômage partiel doivent-elles pouvoir verser des dividendes?

Pour le Conseil fédéral, le fait qu’une entreprise recoure à la réduction de l’horaire de travail ne doit pas l’empêcher de rémunérer ses actionnaires en leur versant des dividendes. Ce n’est pas l’avis de la commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national qui a adopté le 29 avril une motion exigeant une telle restriction. La Chambre du peuple vote ce mardi 5 mai en plénière sur cet objet.

Avec un peu moins de deux millions de salariés placés sous le régime de la RHT, le recours au chômage partiel est massif. Et il en coûtera au moins six milliards de francs, placés à fonds perdus par la Confédération dans l’assurance-chômage. La loi sur les épidémies a donné les pleins pouvoirs au Conseil fédéral pour agir sans consulter le Conseil national et le Conseil des Etats. Par voie d’ordonnance, le Conseil fédéral a ainsi assoupli les conditions d’accès à la RHT afin de limiter les licenciements.

La Chambre des cantons s’était d’abord contentée d’inviter le gouvernement à se saisir de la question. En l’absence de réponse, la CSSS du National s’est emparée du sujet et a voté la motion «Pas de dividendes en cas de chômage partiel».

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Les primes d'assurance-maladie augmenteront-elles?

Si la pandémie de coronavirus a entraîné des surcoûts pour le système de santé liés au dépistage, au traitement et à la prévention de la maladie, l’arrêt provisoire des opérations électives et des consultations ambulatoires non urgentes décharge (du moins provisoirement) le système. Quel impact sur les coûts de la santé et sur les primes d’assurance-maladie ces prochaines années? Heidi.news a sondé les dix plus grands assureurs du pays à ce sujet.

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Coronavirus sur Heidi.news

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Au premier jour de la phase 2, à Milan, sur la promenade Darsena. EPA/ANDREA FASANI

Déconfinement en trompe-l’œil à Milan. Lundi 4 mai, le déconfinement a officiellement commencé Milan. Les parcs ont rouvert, la police ne contrôle plus les badauds, il y a plus de gens et de voitures dans les rues. Pourtant, «presque rien n’a changé», confie avec amertume Gea, notre correspondante dans la capitale lombarde, après une grande balade en ville.

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Les banques suisses ont distribué plus de 16 milliards de crédits Covid. Lancé le 26 mars, puis augmenté à 40 milliards le 3 avril, le programme de crédits cautionnés élaboré par la Confédération et les banques pour permettre aux PME de se financer pendant la crise a permis d’injecter plus de 16 milliards de francs dans l’économie suisse en un mois. C’est l’équivalent de plus du quart du budget annuel de la Confédération.

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Le TCS se lance dans la télémédecine. Le Touring Club Suisse (TCS) veut répondre aux questions de la population en matière de santé grâce sa nouvelle plateforme médicale en ligne TCS MyMed. Répartis en huit rubriques, dont la médecine du voyage, la médecine d’urgence et la gynécologie, les contenus se déclinent en interview, articles et vidéos explicatives. Une septantaine d’articles sont consacrés au coronavirus. Le TCS souhaite également déployer progressivement sur la plateforme des services de télémédecine et des offres de produits destinées à ses membres.

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Quand lama fâché, lui toujours faire anticorps. Deux mois de crise, deux mois de lectures imprévisibles. Le coronavirus a des effets secondaires délicieux, comme par exemple celui de forcer les limites de l’imagination. 6e épisode du Carnet d’immobilité du grand reporter Serge Enderlin.

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