Bonjour, c’est Sarah pour vous parler de sciences. Thomas Pesquet retournera dans l’espace en 2021 dans une capsule SpaceX. Les explications de Frank De Winne, directeur du centre d’entraînement européen des astronautes.

Également au programme, la visite guidée d’un accélérateur de particules d’un nouveau genre qui ambitionne de retraiter les déchets nucléaires et les rendre moins dangereux.

Sarah Sermondadaz, Genève
03.08.2020

Les capsules SpaceX permettront de libérer du temps de recherche dans l'espace

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Frank De Winne, directeur du Centre européen des astronautes de l’ESA à Cologne | ESA

L’Agence spatiale européenne (ESA) en a apporté la confirmation le 28 juillet: l’astronaute français Thomas Pesquet va reprendre la route de l’espace au printemps 2021, direction la Station spatiale internationale (ISS). Après la réussite du vol d’essai habité pour la capsule Dragon Crew de SpaceX, c’est à bord de cet engin, développé par la firme d’Elon Musk, et non plus d’un vaisseau russe Soyouz, que s’envolera l’astronaute, qui sera le premier Européen à l’inaugurer. L’Allemand Matthias Maurer assurera le rôle de doublure, et sera prêt à prendre la relève du Français jusqu’à la dernière minute avant le décollage.

Afin de décrypter les enjeux, Heidi.news s’est entretenu avec Frank De Winne, directeur du centre d’entraînement des astronautes de l’ESA à Cologne (Allemagne), lui-même ancien astronaute, et premier commandant européen de l’ISS en 2009.

Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19, tant sur la préparation des astronautes que sur les calendriers de vols?
Pour ce qui est du calendrier des entraînements, la pandémie a entraîné des ajustements. Nous avons dû nous adapter aux interdictions de voyager instaurées par les différents pays. Globalement, nous avons essayé de grouper au maximum les déplacements aériens des astronautes (qui doivent s’entraîner non seulement à Cologne en Allemagne, mais aussi au centre de la Nasa à Houston, ndlr). De notre côté, à Cologne, nous avons pu entraîner les astronautes en respectant les règles sanitaires (hygiène, port du masque..) et de distanciation physique.

Pour ce qui est du risque de contagion du Covid-19 vers l’ISS, il faut savoir que nous disposons déjà de procédures sanitaires strictes qui encadrent le départ des astronautes vers l’espace ainsi que leur retour. Elles ont simplement été renforcées. En temps normal, un astronaute devant décoller de Baïkonour (en Russie) est placé en quarantaine quinze jours avant son départ, avec toutefois un accès à un nombre restreint de personnes sur place: sa famille, son entraîneur ainsi que plusieurs personnes de l’ESA… Avec la pandémie, nous sommes passé à quatre semaines, en limitant les visites à l’essentiel.

Lors du retour des astronautes sur Terre, c’est la même chose, ils doivent également suivre une quarantaine leur permettant de se réhabituer à la terre ferme, et subir plusieurs tests médicaux. Auparavant, de nombreux scientifiques étaient présents lors de ces tests. Avec le contexte de la pandémie, nous leur affectons désormais un interlocuteur médical unique, lui aussi en quarantaine. Les scientifiques souhaitant accéder aux expériences peuvent le faire à distance. Et je dois dire que même dans la période particulière que nous vivons, nous n’avons pas perdu une seule expérience médicale.

Ce nouveau vol s’inscrit dans le cadre du contrat commercial passé entre la Nasa et SpaceX en 2008. Ce changement de matériel change-t-il quelque chose à l’entraînement des astronautes?
Pour les astronautes, cela ne change pas grand-chose à la structure de la formation. Il s’agit toujours d’un véhicule spatial, dont il faut connaître les technologies, les systèmes, les procédures… Du point de vue des agences spatiales, ce n’est jamais qu’un changement d’opérateur.

Mais lors de l’établissement du contrat en 2008, les agences spatiales avaient exprimé un besoin clair, qui était de pouvoir embarquer quatre astronautes à la fois dans la capsule, contre trois dans les vaisseaux Soyouz russes. Cela permettra d’avoir jusqu’à sept astronautes en même temps à bord de l’ISS, ce qui libérera du temps pour réaliser des expériences scientifiques à bord du module Colombus, développé par l’ESA et partie intégrante de l’ISS depuis 2008. En effet, les tâches de maintenance de la station occupent deux à trois astronautes à temps complet.

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Une nouvelle voie dans le retraitement des déchets nucléaires

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SKC-CEN

Pour les Belges, l’équivalent de la tour Eiffel, c’est l’Atomium, construit pour l’Exposition de 1958 à Bruxelles. Et ce n’est pas un hasard. Depuis 1952, le pays est pionnier en Europe dans la recherche atomique. Sur le site technique du Centre d’Étude pour l’Énergie Nucléaire de Mol (SKC-CEN), où a été construit le premier réacteur à eau pressurisée d’Europe, on démarre la construction d’un réacteur peut-être révolutionnaire: MYRRHA, pour Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications. De quoi relancer l’énergie nucléaire dans un pays qui a décidé de fermer ses réacteurs en 2025, soit dix ans avant la Suisse? Pas sûr, mais peut-être de quoi surmonter les limites actuelles du retraitement comme celles futures du stockage géologique.

A travers ce projet, la Belgique entend développer un nouveau type de réacteur nucléaire. Il se sert d’un accélérateur de particules pour provoquer la fission des atomes et n’a ainsi pas besoin de contrôler les réactions en chaine. De plus, il peut servir à transmuter les déchets à haute activité et longue vie pour en diminuer radicalement la radioactivité, tout en produisant de l’électricité. C’est une solution alternative au stockage géologique de ces déchets. Les recherches menées avec MYRRHA sont ainsi complémentaires à celles de la start-up suisse Transmutex.

MYRRHA propose une architecture complètement différente des réacteurs actuels à eau lourde ou à eau pressurisée, ou même des réacteurs futurs de type surgénérateurs de quatrième génération. A la clé, peut-être une piste pour contourner le problème des déchets nucléaires et limiter le besoin de stockage géologique.

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Une raison d'espérer

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Pixabay

Les rhinocéros ont profité du confinement. Conséquence indirecte de la crise du coronavirus et des mesures de confinement, le nombre de rhinocéros sud-africains tués par des braconniers a été divisé par deux au cours du premier semestre de 2020. En effet, leur corne, à laquelle on prête de multiples vertus, est particulièrement recherchée en Chine et au Vietnam. Mais la levée des restrictions fait craindre une résurgence du nombre d’animaux tués par ces parties de chasse illégales.

The Guardian (EN)

Séance de rattrapage

Si vous les aviez ratés, voici quelques articles publiés ces derniers jours sur le Flux Sciences de Heidi.news.

Ces scientifiques suisses oubliés que l’on retrouve en ville. Vous passez tous les jours dans une rue qui porte le nom d’une personne dont vous ne connaissez rien? À l’occasion du 1er août, nous avons voulu braquer notre projecteur sur certains grands scientifiques suisses souvent oubliés, mais dont les noms nous accompagnent tous les jours au fil de nos itinéraires. Suivez-nous pour ce petit tour (non-exhaustif) des grandes villes du pays.

Heidi.news (FR)

L’amour fusionnel (et monstrueux) des abysses. Dans le règne animal, trouver un partenaire sexuel n’est pas toujours simple. Mais au fond des abysses, les rencontres se font rares. Les baudroies, et les autres poissons de l’ordre des lophiiphormes, se sont donc adaptés avec une stratégie des plus radicales: le mâle fusionne avec la femelle, dans une forme de greffe amoureuse! Mais pour tenir dans le temps, le couple doit se protéger du rejet, ce qui passe par une restructuration du système immunitaire. Ce qu’on ne ferait pas par amour…

Heidi.news (FR)

Iter, l’assemblage de tous les espoirs. Top départ pour l’assemblage d’Iter, démonstrateur international qui doit prouver la faisabilité industrielle et commerciale de la fusion nucléaire, et dont l’assemblage des différents éléments, aux dimensions pharaoniques, a commencé. «70% du travail de construction est fait, mais le plus difficile est à venir avec la phase d’assemblage», a expliqué Bernard Bigot, directeur général d’Iter. Le point sur les défis à relever.

Heidi.news (FR)

Nanosatellites suisses. Lorsqu’un vaccin contre le coronavirus sera disponible (s’il l’est un jour), il faudra encore le distribuer. Aux questions de savoir si certains pays s’en réserveront les premières doses et si les populations accepteront massivement de recevoir l’injection s’ajoutent celles de la logistique pour la distribution. Pour demeurer efficace, un vaccin doit être réfrigéré durant son transport. Savoir si la chaine du froid n’a pas été interrompue, en particulier dans des pays en voie de développement, reste un défi. A Renens, une start-up vaudoise travaille sur une solution.

Heidi.news (FR)

Les défis de l’enseignement de l’informatique quantique. La ruée vers l’informatique quantique aura-t-elle lieu? Dans les plus grandes universités mondiales, on prend peu à peu conscience de l’intérêt stratégique à former des ingénieurs dans le domaine. Des formations dédiées voient progressivement le jour, de même que des formations à distance. Un paradoxe, à l’heure où ces technologies ne se sont pas encore imposées comme un nouveau standard face à l’informatique traditionnelle? Avant tout, un pari sur l’avenir.

Heidi.news (FR)

Pendant ce temps sur Heidi.news

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Heidi.news/données: OFSP

L’erreur de l’OFSP. L’OFSP a dévoilé dimanche les contextes des 793 nouvelles contaminations à Covid-19 identifiés durant les deux dernières semaines. Vendredi 31 juillet, l’OFSP avait diffusé une version erronée de ses chiffres, qui plaçait les clubs et discothèques parmi la première source de contamination (42% des cas). Une fois corrigées, les données montrent que les clubs et discothèques ne représentent en fait que 2% des contaminations, et les bars et restaurants 1,6%. L’importance des lieux festifs dans l’épidémie est donc à relativiser.

Heidi.news (FR)

Tessin, Méditerranée de rechange. Pestiféré en mars, bondé en juillet. Covid-19 oublié (attention, il revient!), les visiteurs suisses se bousculent dans le canton, à commencer par les Alémaniques. Escale à Lugano et dans le Val Verzasca où se pratique la proximité sociale. C’est le dixième épisode de L’été suisse dont vous êtes le héros, où le grand reporter Serge Enderlin parcourt la Suisse à vélo (électrique), guidé par VOS indications.

Heidi.news (FR)

Journal de bord d’un BD reporter. Le BD Reporter Hippolyte doit embarquer à bord de L’Ocean Viking, le bateau de SOS Méditerranée, que la crise du Covid avait laissé à quai le temps d’un «printemps noir», nom donné à ce début d’année par les associations au vu de l’augmentation des embarcations de migrants et de l’absence de navires de sauvetage. A Marseille, il échange avec Imhotep, le beatmaker et architecte musical du groupe IAM, pour parler, entre autre, de SOS Méditerranée.

Heidi.news (FR)

Les grandes étapes de la pandémie. À la mi-journée, l’OFSP a annoncé 66 nouveaux cas, contre 138 la veille, pas de nouveaux décès. La Suisse compte désormais 35’616 cas testés positifs et 1707 décès. Pas de nouvelles hospitalisations en 24 heures. Pour ce qui est de la recherche des contacts, 1041 personnes sont actuellement en isolement et 2877 contacts en quarantaine. 12’388 personnes sont placées en quarantaine après être rentrées d’un pays à risque. Depuis le 24 février, 803’725 tests ont été effectués, dont 5,3% positifs:

Heidi.news (FR)

Sarah Sermondadaz est journaliste scientifique et responsable du Flux Sciences pour Heidi.news. Pour lui écrire, c’est par ici.

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