Bonjour, c’est Jade pour la culture. Ce vendredi, j’analyse le succès du stand-up qui envahit nos écrans et les scènes romandes. J’ai également rencontré le musicien neuchâtelois My Name is Fuzzy qui lance, à contre courant du streaming, un album qu’on ne peut écouter que sur place, dans une galerie.
Jade Albasini, Sion
07.08.2020
«Ca peut sonner réac mais j’avais envie de faire exister ma musique autrement qu’en streaming»
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Photo: Remy Ugarte Vallejos
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Comment se libérer des canaux traditionnels de diffusion musicale? Voilà le point de départ du projet de l’artiste Bastien Bron, aka My Name is Fuzzy. Alors que la crise pousse davantage les musiciens à s’orienter vers le numérique – ils sortent en primeur leur nouvelle production sur Spotify ou organisent des concerts en ligne sur des jeux vidéos comme Fortnite – le Neuchâtelois baptise lui un album dans l’espace… physique. Septante-quatorze est un projet à contre-courant, un pied de nez à l’industrie musicale qui se dématérialise toujours davantage et en 2020 comme jamais.
Ses nouvelles chansons pop désinvoltes, le public pourra les écouter uniquement du 24 au 30 août prochain à la Galerie C à Neuchâtel. Puis lors d’une tournée «tactile» en cours de programmation. «Face à l’engouement autour du digital, ça peut sonner réac mais j’avais envie de faire exister ma musique autrement qu’en streaming, d’explorer une autre forme d’écoute. Les gens doivent se déplacer pour entendre les morceaux. Ce n’est pas pour rendre le truc rare mais pour être cohérent dans la démarche», ajoute ce jusqu’au-boutiste de 36 ans. Il faut dire que Bastien Bron revient d’une longue immersion à Berlin, reine des projets transdisciplinaires et haut-lieu des mouvements sociaux comme la Slow Fashion ou le Slow Food.
Alors, son concept d’album-expo, de la Slow Music? «Ah ça je ne sais pas! Mais de nombreux musiciens assument déjà ne plus être à la recherche du nombre d’écoutes ou de vues sur YouTube», affirme l’ancien batteur du groupe rock The Rambling Wheel. Il considère surtout cette évolution comme une quête personnelle. Après 15 années frénétiques à parcourir les scènes suisses et européennes avec ses potes, il aspirait à «autre chose». En solo.
Pour ce réalisateur autodidacte de clips et de court-métrages, cet «autre chose» prend racine à la croisée de la pop lo-fi et de l’art contemporain. Pour matérialiser ses 10 nouveaux titres - clin d’œil au canevas traditionnel d’un disque – My Name is Fuzzy a modelé des installations audiovisuelles. Avec son équipe, il a façonné des itinérances déjantées en s’inspirant de dispositifs muséographiques. Le résultat? 35 minutes d’immersion pour ceux qui veulent découvrir l’album en entier. «Peut-être que les amateurs de galerie d’art et les fans de Schlager vont tous se tirer des balles avec cette forme hybride entre la variété popu et l’exposition muséale», rit-il.
À l’ère du tout accessible en un clic, le musicien questionne surtout, de manière originale et interactive, la disponibilité et la reproductibilité d’une œuvre.
Le site internet de l’album-exposition (FR)
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Un été rythmé par l’omniprésence des humoristes
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Photo: Laura Gilli
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Sur les flux des réseaux sociaux pendant le confinement et de retour sur scène depuis l’allégement des mesures, les humoristes sont en haut de l’affiche. Porté par la frénésie autour du stand-up, le Montreux Comedy – le plus grand festival d’humour d’Europe – annonce que le 13 août prochain, il sera diffusé pour la première fois en Prime Time sur France 2 pour ses 30 ans. «Aucun festival romand n’a eu cet honneur», lance son fondateur Grégoire Furrer. 1 à 2 millions de téléspectateurs sont attendus.
Quant aux plus petites structures, elles ne sont pas en reste: Le Caustic Comedy Club connaît un joli succès avec «Bronzette», un café-spectacle qui a ouvert sur les quais de Genève, jusqu’en fin septembre. En parallèle, l’équipe du Jokers Comedy - Thomas Wiesel, Blaise Bersinger, Charles Nouveau, Marina Rollman, Simon Rang et bien d’autres – continue son ascension dans la francophonie tout en remplissant les sièges des festivals «improvisés» de l’été. La team Jokers a également réussi le lancement de son émission en VOD: LeMardi.tv, qui a rassemblé 3500 spectateurs digitaux la première semaine de juillet.
Pourquoi on en parle. L’offre humoristique était déjà foisonnante en Suisse romande mais l’engouement semble aujourd’hui décuplé. Retour sur le rôle social que les comiques ont endossé et sur les développements de la branche aux prémisses d’une saison culturelle chamboulée.
Lire la suite sur Heidi.news (FR)
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Photo: Richard Haughton
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Ils voltigent en Valais.
Depuis le 3 août et jusqu’au 16, le festival Cirque au Sommet à Crans-Montana offre des performances autour des arts du cirque à couper le souffle. Cette année, il donne la part belle aux compagnies suisses et françaises. Place à «quinze jours pour permettre au public de retrouver les chemins de la poésie et de l’enchantement», lit-on dans leur communiqué.
Cirque du Sommet (FR)
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Pendant ce temps sur Heidi.news
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Hans Pennink/AP Photo/Keystone
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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